Départ d'une course de cyclisme à Miliana/ Par Djillali DEGHRAR

La ville de Miliana fut depuis longtemps une ville de fêtes, de réjouissances, de grandes manifestations et cela depuis l’ère coloniale à nos jours :
La photo prise en 1951 démontre la ferveur et l’attachement de la ville et de ses habitants pour ces grands rendez-vous. Miliana avait toujours été cette ville de fêtes, de joie et de divertissement. La chaleur et l’accueil de ses habitants furent toujours ces qualificatifs qui honorent sa population. L’Émir Abdelkader, avait lui, aussi trouvé ce réconfort et cette consolation dans cette ville millénaire.
Une ville située au cœur du grand Zaccar, de part et d’autres, d’énormes cavités à ciel ouvert rappellent les mines de fer, leurs exploitations, actuellement, elles abritent la culture des champignons et celle des fraises. Non loin apparaissent ces vergers verdoyants qui longent à perte de vue les collines et les falaises.
Du haut de Miliana, on remarque Zougala (appelée aussi Zukoubar par les romains) s’agrandir sur tous les côtés par des jardins et potagers sous formes de bouquets de fleurs alignées également sous forme de banquettes. Ce panorama rappelle celui des grandes villes Européennes. Toutes sortes d’arbres fruitiers avec une prédominance caractérisée par les arbres propres à la région tels que le cerisier, Plaqueminier et celui des Fraises. Ces trois types d’arbres ont fait de la ville ce qu’elle était devenue par le passé. Une ville sereine, paisible et amoureuse de son passé, de ses arbres, de son climat et surtout de sa température indulgente qui réchauffe ces égarés.
Zukoubar fut toujours présente dans le temps comme le confirment ces vestiges et ruines romaines qui authentifient encore non seulement leur passage mais aussi et surtout leur cohabitation.
Les trois accès qui mènent à Miliana, à savoir Bab-El-Gharbi, Bab-El-Chargui et celui de Zougala sont toutes jalonnées d’enchevêtrement d’arbres d’un côté surplombant des falaises et d’un autre des banquettes avec une eau ruisselante abondante agréant une réelle osmose. De par zougala, on assiste et on contemple ruines et terres verdoyantes donnant des fruits qui ressemblent abondamment à ceux importés des lieux très lointains, appelés aussi aphrodisiaques.
De Bab-El-Gharbi, on remarque les mêmes expressions et les mêmes achèvements qui attestent d’un passé où les habitants locaux avaient fait appel à de laborieux travailleurs de la terre qui ont donné à Miliana cette belle et splendide vision panoramique sans oublier que le tout avait fait ressortir ce climat parfaitement ajusté. Pour ce qui est de Bab-El-Chargui, Le relief était complètement différent des deux autres endroits, mais il fut travaillé, lui aussi comme le tailleur qui façonne, travaille et confectionne son labeur. Des arbres plantés sur plusieurs fossés naturels dus aussi à cause de l’érosion (à cause des fortes pluies). Et sans oublier les banquettes (cultures à étage) Une idée très géniale et prometteuse de Sidi Ahmed Benyoucef.
De Khemis Miliana (ville de mes origines) on peut facilement dire que les contours de Miliana ressemblent beaucoup plus à un tableau peint par un artiste que d’une ville contemporaine.
On se rappelle toujours ces fêtes de cerises, des rues qui ouvrent leurs corridors pour souhaiter la bienvenue à ses hôtes, qui a pu changer tout cela, qui a pu causer cet arrêt voire cette modification. Qui a donné l’ordre, un ordre morbide.
De toute manière, ce n’est pas forcement l’œuvre de la nature, Est-ce la faute à la sècheresse ? Au manque de responsables adroits et conscients ! À la décennie noire ? On peut facilement coller n’importe quoi à n’importe qui !
Peut être des changements vont apparaitre pour faire de Miliana ce qu’elle était dans le passé, on ne cherche pas mieux. Juste ce qu’elle était auparavant. Espérons que ce temps viendra et apportera ce que les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas encore vu et n’ont pas encore imaginé un instant.
Commentaires
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- 1. Chantal Le 22/11/2014
Un petit voyage dans le temps … les années 1950 … même si je n'étais pas encore arrivée à Miliana puisque j'étais encore en Kabylie, la description de cette ville chère à mon coeur était bien comme décrite par Djillali Deghrar. Cette petite « remontée » dans le temps reste toujours aussi agréable. Je reste convaincue que Miliana peut redevenir « comme avant ». J'y ai rencontré en 2013 tellement de Milianais qui adorent cette ville et qui font tant pour elle, que je reste profondément optimiste quant à son « devenir ».
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