Miliana, 1er Novembre 1968/ / Par Khaled CHENGAB
Du rêve éveillé au cauchemar
La ville baignait sous une lumière automnale et le ciel paraissait clément, juste quelques nuages de temps à autre venaient jeter de l’ombre et perturber ces rayons de soleil qui suintaient à travers les branches des platanes de l’artère principale de la ville sur lesquelles résistent encore à la chute quelques feuilles jaunies. Nous sommes au creux de l’Automne et le1er Novembre 1968 pointe du nez pour nous le rappeler. Plus précisément le Jeudi 31 Octobre de la même année, prélude d’un long week-end qui s’annonce festif avec le pont sur la demi journée du Samedi pour certains, et a la faveur de ce long week-end Miliana s'apprête à recevoir quelques uns de ses enfants que les impératifs professionnels ont éloignés d'elle.
En fin d'après midi on verra le car et les taxis en provenance d'Alger déverser sur la place de l'horloge ce contingent de Milianais dont le premier réflexe est de respirer à plein poumon cet air frais qui les accueille à la descente du bus. Moi je ne sais pas encore par quel moyen de transport arrivera mon frère A, par contre ce que je sais c'est que cette nuit je lui ferai les poches comme d'habitude. Histoire d'optimiser le pécule qu'il me remettra demain à son réveil. Je n'ai jamais su s'il feignait de dormir ou s'il dormait réellement. Il va falloir que je lui pose la question un jour, après tout il y a prescription maintenant.
La ville et ses environs commencent petit à petit à renouer avec le paysage et les couleurs d’Automne et le Zaccar en partie avec celles des quelques excavations qu'il vit comme un outrage pluriséculaire porté a sa face et qui témoignent je suppose de la provenance des matériaux jadis nécessaires à la construction des remparts. Les terrasses des cafés sont désertées hormis quelques inconditionnels qui sous le fallacieux prétexte qu’ils ne peuvent apprécier leur thé ou café qu’a l’extérieur, sont là beaucoup plus pour le plaisir des yeux et à des endroits stratégiques avec vue imprenable sur l'autre sanctuaire du savoir affecté à la gente féminine que je vous laisse deviner.
A la renaissance rendez vous de la jeunesse en vue ce ne sont plus les chemises cintrées col papillon ouvertes sur la poitrine et patte d’éléphant jeté sur des chaussures à la mode achetées à la mascotte rue Bab-Azzoun à Alger qui décorent et colorent la terrasse. L’heure est à la veste portée dessus ou à la petite laine, pour les plus frileux carrément à la cachabia. La seule concession faite à la mode estivale reste le jeté des cols des chemises tels des ailerons sur des pulls. L’abondance des cheveux quant à elle résiste sous toutes ses formes. Qu’ils tombent sur les épaules, ou qu’ils soient crépus à la mode afro-americaine, ils sont là pour signifier que les codes ont été brisés, que désormais les hommes aussi revendiquaient le droit de les laisser pousser.
Chez Mostfa coiffeur de son état jouxtant le cinéma les variétés, assisté de Okapy (Deloro) et de Bedader nouvellement versé dans l'apprentissage de la coiffure, l'activité tend beaucoup plus à la toute petite coupe une sorte de réajustement capillaire suivie du séchoir très prisé. Il en va de même chez Ali el coiffeur. Mai 68 n’est pas loin derrière et ses échos nous sont parvenus. SLC et d'autres publications de ce genre tout comme les transistors signes avant coureur d'une révolution non encore soupçonnée des moyens de communication dont on mesurera beaucoup plus tard l'étendue feront le reste. Moi j'étais encore à la lecture de PIF et d'autres illustrés. Messieurs Bentabak et Azizi les deux gros pourvoyeurs de fournitures scolaires; de journaux et de ce qui nourrit l'esprit à Miliana mettaient un soin particulier dans la garniture des présentoirs afin de les mettre bien en évidence pour le plaisir des lecteurs. Les drapeaux aux couleurs de l’Algérie post coloniale en forme de triangles et les lampes de la même couleur suspendus à des câbles de par et d’autres de la rue saint Paul dansent au gré de cette brise légère qui lèche les rues de la ville et non loin de la à une encablure monsieur Ferguougui s’affaire aux derniers préparatifs.
La tâche semble ardue et lui parait contrarié d’autant plus que cette nuit il sera d’astreinte. Du haut d’une échelle datant de la prise de la ville et ne répondant à aucune norme de sécurité, ce grand spécialiste patenté de l’éclairage milianais et familier des violentes décharges électriques essaye tant bien que mal à remettre à l’endroit un grand drap rectangulaire qui ornait parmi tant d’autres la rue saint Paul et sur lequel il y avait mentionné : sobriété = santé, (faute d’orthographe relevée par notre prof de français en sixième, monsieur LUIGI et dont il nous fit part le lundi à la reprise) et a apporté la dernière touche tout en maugréant sur des passants moqueurs (par moments on arrivait à distinguer quelques noms d’oiseaux à peine audibles), aux hauts parleurs qui cracheront demain dés huit heures du matin un pot-pourri d’hymnes nationaux destinés à galvaniser la foule et d’autres chansons à la gloire des mouvements de libération amis de par le monde. L’Algérie était la Mecque des mouvements révolutionnaires et donc solidarité avec les peuples en lutte oblige. C’était notre marque de fabrique avant que la realpolitik ne nous rattrape et nous enseigne les rudiments des échanges internationaux. On a vite appris qu'il n'y avait pas de nations amies, mais des intérêts négociés. Mais ça c'est une autre histoire...
Ce soir exceptionnellement les caillebotis de la cave des El Foul désertée pour l'occasion, ne laisseront filtrer que le silence des lieux. L'attraction est ailleurs. Les WHAT'S comme on les appelait, avec Dahmane el Foul soliste, Cherif Mahfoudh à la batterie, Miliani El Foul à la basse Bouyarbou Benyoucef à l'accordéon et Mohamed Sâadi à l'accompagnement et chanteur qui nous ont tant habitués à l’écoute des interprétations des derniers tubes en vogue sont inscrits aux abonnés absents et pour cause, tout le monde gravite autour du cinéma les variétés pour peaufiner les derniers détails en rapport avec la représentation de ce soir.
Il y aura au menu scénique sous la houlette de Mahfoud Tahari dit Touahri une pièce de théâtre dont le thème colle à l’actualité internationale. Ces jeunes comédiens amateurs au talent inné et dont la moyenne d’âge n’excède guère 19/20 ans vont intéresser avec brio le public milanais à la question de l’apartheid pratiqué en Afrique du sud. Un clin d’œil en quelque sorte lancé à partir des remparts de la pointe des blagueurs à Miliana aux noirs sud africains et à leur leader Nelson Mandela emprisonné à l’autre bout de l’Afrique.
L’époque était aux symboles, et Miliana ne dérogeait pas à cette règle. La journée tire vers sa fin et on sent une certaine fébrilité inhabituelle au centre ville. Les cafés avoisinant le cinéma ne désemplissent pas et encore une fois comme en début de week-end il y aura quelques belles empoignades autour des débits de boissons alcoolisées. Il y aura certainement du spectacle et le clou de celui-ci sera du côté de chez bouziane, établissement fréquenté par quelques consommateurs connus pour leur goût de la castagne et qui ne cherchent qu’à en découdre une fois l’esprit bien imbibé d’alcool et imbu de la fausse puissance que laisse miroiter celui-ci. Demain et les jours à venir cette foire d'empoigne fera la joie des commentateurs.
La nuit où tout a basculé dans l'horreur
L’idée de mourir un jour est en nous, elle nous habite, elle est présente dans l’esprit de chacun, mais il y a un âge où on y pense pas. On la considère comme l’aboutissement fatal de l’âme en fin de vie. Et quoi de plus normal que de penser quand on est jeune que la nôtre a encore un très long chemin à parcourir avant ce rendez-vous auquel elle ne pourra se soustraire. C’est sans compter sur les aléas du destin qui peut être cruel et capable de dévier subitement les trajectoires de vies insouciantes et non encore accomplies, dans le sens du tragique.
Beaucoup de spectateurs ont pris le soin de diner dans les gargotes aux alentours du cinéma ou chez Abbas, d’autres n’ont rien changé à leurs habitudes, ils ont dîné chez eux et s’apprêtaient à se rendre à la salle de cinéma non sans être accompagnés des recommandations d’usage de leurs familles…qui pour certaines ne les reverront plus jamais.
La salle était pleine à craquer, Braham ne savait plus où donner de la tête tout comme les deux policiers en faction donner du képi. A l’extérieur une file s’étend de la terrasse de kahouette el manchot jusqu'à la porte battante sur laquelle veille EToukal depuis le départ de Zekri. Ils comprendront vite que la salle étant au maximum de ses capacités de remplissage rien ne sert d’attendre, et c’est ainsi que la foule s’est clairsemée laissant la place à quelques irréductibles gamins devenus par la force des choses des témoins non encore conscients de l’ampleur du drame qui va se jouer dans un instant et en plusieurs actes sous leurs yeux.
C’est aux environs de minuit, car c’est souvent ainsi que commencent les tragédies. Que le malheur poussé par la volonté de vengeance dont il est coutumier s’est introduit par effraction dans cette salle qu’occupe un public en liesse et où règnent dans une communion presque inédite la joie et le bonheur de voir se produire sur scène tout ce que Miliana connait comme animateurs culturel et animateurs tout court de la vie de tous les jours. Une jeunesse plus que prometteuse, pleine d'espoir et gorgée de printemps. Un exemple à suivre pour ceux de ma génération dans le sillage de leurs aînés, fascinés par leur parcours scolaire et décidés plus que jamais à leur emboiter le pas. Des ainés qu’on avait à peine commencé à connaitre au lycée et les voilà bientôt arrachés à la fleur de l’âge a leurs familles qui demeureront à jamais inconsolables.
La chronologie de ce drame est claire. Les responsabilités quant à elles le sont moins du fait du cafouillage qui a suivit ces évènements et l’opacité qui les a entourés. Elles n’ont jamais été officiellement établies et nul ne fut inquiété pour manquement aux devoirs liés à sa charge nonobstant le lourd bilan en perte humaine. Quand aux conséquences pour les familles et pour la ville, elles furent terribles.
En amont une partie de la montagne qui s’embrase du fait de l’incompétence et l’incurie des services chargés de la protection des forêts. En aval des autorités locales complètement dépassées par un événement certes inédit, mais surtout incapables de la mise en place d’une organisation des secours (orsec), qu’aucun sous préfet digne de cette fonction ne peut ignorer et qui aurait dans un premier temps mobilisée la troupe stationnée à Miliana en attendant l’arrivée des secours. Il a été pourtant si prompt le lendemain à appeler un escadron de CRS pour protéger son officine.
Cette nuit là le monde s’est mis à marcher sur la tête. On se croyait dans le royaume d’Ubu si les sirènes n’étaient pas là pour nous ramener à la triste réalité. Les agents de la protection civile avec à leur tête un chef, en plus d’avoir envoyé ces jeunes à une mort certaine en pleine nuit et sans aucune expérience de lutte contre l’incendie, avec leurs seuls corps et des brindilles pour faire barrage aux flammes menaçantes, sacrifiés ainsi sur l’autel de la négligence. Se pavanaient dans les cages d’escaliers demandant aux citoyens de rejoindre à leurs places le front des flammes. Une drôle de conception du plan orsec ou une lecture dans le mauvais sens de la grille des compétences.....au choix.
Les conséquences furent terribles, pour les familles des victimes déjà à qui va l’essentiel de mes pensées. Je pense toujours a cette mère meurtrie et inconsolable qui se rendait plusieurs fois par semaine au cimetière se recueillir sur la tombe de son fils. Pour la ville ce fut un désastre. Elle fut amputée d’une partie du fleuron de sa jeunesse lycéenne, sportive et culturelle.
Les conséquences de cette tragédie pour la ville étaient perceptibles dès la levée du jour. J’entends encore le hurlement des sirènes celles du Zaccar et les autres, relayées au petit matin par celles des ambulances et les klaxons ininterrompus des véhicules transformés pour l’occasion en transport funèbre. Je revois cette foule hagarde aux abords de l’hôpital qui ne cessait de grossir au fur et à mesure qu’arrivaient les véhicules de secours. Ces personnages que l’évènement a complètement transformé et sur le visage desquels on pouvait facilement entrevoir ajouté à la fatigue, un mélange de colère et d’incompréhension. Priant le ciel que cesse ce ballet macabre pour brider l’élan du malheur et qu'il succombe à son tour.
La colère et la tristesse qui se sont emparées de la ville étaient profondes, en témoignent les violentes manifestations face à l’inacceptable qui ont eu lieu tout le long de la journée du Vendredi 1er Novembre 1968 du côté de la s/préfecture et un peu partout dans la ville. Des dégâts matériels ont été occasionnés comme cette guérite fierté de la mairie, peinte en rouge et blanc et dressée quelques mois auparavant à la place des martyrs pour permettre aux agents de police d'être à l'abri en régulant la circulation et qui n'a pu résister à l'assaut colérique de Benyoucef "Beau gosse",etc...Mais heureusement pas d'autres drames humains qui seraient venus s'ajouter à la liste non encore exhaustive des victimes.
A moins que cela ne soit le fruit de l’imagination d’un adolescent, mais je pense qu’il y a eu une faille qui s’est creusée ce jour-la. Il y avait le MILIANA d’avant cette date et désormais celui d’après le 1er Novembre 1968, l’onde de choc émotionnel et le deuil qui frappèrent la ville furent violents et l’effroi la paralysa quelques années.
Si j’ai décidé aujourd’hui d’en parler à la veille d’un premier Novembre, 44 ans plus tard. Ce n’est pas pour refaire l'histoire ou la réécrire. Je laisse cette œuvre aux historiens s’ils manifestent un jour de l’intérêt pour le sujet. Ni pour réveiller les démons du passé. Mais juste par obligation de devoir de mémoire et par fidélité à elle. Aussi pour donner toute sa place à cette tragédie dans la mémoire collective Milianaise.
Dire enfin qu'a Miliana,la célébration du 1er Novembre ne doit pas monopoliser toute la lumière mémorielle et faire passer sous silence ce drame qui a bouleversé la vie de grand nombre de familles. Pour ne pas oublier ces jeunes Ferroukhiens et les autres, car il faut se méfier de l'oubli, il n'est pas toujours salutaire. C'est souvent l'astuce du diable pour endormir les bonnes consciences et conforter les mauvaises.
Allah yarham tous les disparus !
Commentaires
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- 1. Bouyarbou Youcef Le 04/02/2016
Oui ..malheureusement la lecture de toutes ces lignes et témoignages , me renvoient à cette fatidique nuit où tout à basculer.... Si je suis aujourd'hui encore en vie , c'est très sûrement graçe à l'intervention de Madame El-Foul ( Allah Yerhamha )qui est descendue à la cave où nous répétions en prévision de la soirée musicale du lendemain , pour nous aviser qu'un fourgon de police rodait dans la rue et que nous pouvions nous faire embarquer pour éteindre le feu dans la montagne ....Après avoir éteint nos instruments et les lumières chacun s'en est allé se mettre à l'abri...Malheureusement le destin s'acharna à lui enlever son plus jeune fils -Abderrahmane El-Foul- qui fut une des victimes de ce terrible drame ...... Allah Yerhamhoum ;;;;;et commémoration ou non ...ils resteront toujours dans nos coeurs .....car ce jour là ..impossible de l'oublier , et/ou de les oublier .
L'accordoniste des WHAT'S -
- 2. elfoul Le 30/10/2013
ma famille a longtemps souffert de cette douloureuse tragédie, moi qui n'a jamais connus mon oncle..en lisant cette article ca me donne une impression de le connaitre un tout_petit peu et bien bravo à l'auteur de cet article et allah yarham tout ceux qui sont morts ce jour la. -
- 3. ferhaoui Le 30/10/2013
pensée:dans mon texte j'ai oublié entre autres martyrs de cette nuitde 1968 à miliana le nom de : kartousse,rezkallah sid ahmed,et richachou; tout est dit.reposez en paix...que la terre vous soit légère!!!!. -
- 4. ferhaoui Le 30/10/2013
pensée :le temps est passé et sans doute,d'un certain mois de novembre 1968 à miliana quelle que soit sa nature,reste là ou il est,tel quel,historique...ils etaient tous beaux:randi,radane,kolei,azizi,merkoussi,mokhtari,tadbirt,saadou,saadoune,sebaihia,snp a,snp b,snp m said,benniche,benlachheb,el foul,farouzi,ghami,mahfoud touahri.quoi qu'il en soit,honneur éternel et joyeux cinquantenaire à nos défunts martyrs de tous les temps !!!!! el-lah yarhamhoum.(aux familles des disparus) l'ami ferhaoui,oran. -
- 5. bradai Le 30/10/2013
En Hommage aux enfants de la ville de Miliana.
Ils furent au nombre de 22 que l’âge serein ne dépassait à certains le 22 de leur nombre,
ILS étaient ce jour là ces âmes sereines qui s’acheminaient vers leur destin.
Ils ont été ces âmes sereines après avoir accompli ce qui eut été prescrit s’acheminaient vers une éternelle demeure .
Ils Sont aujourd’hui ces âmes sereines qui se reposent dans le calme du décor de leurs paradisiaques jardins. -
- 6. samir Le 29/10/2013
bonjour tt le monde!je tiens juste à préciser que notre association théâtrale porte le nom du marhoume "MAHFOUD TOUAHRI",c'était juste pour lui rendre hommage.j'aurai aimé que les familles de ces martyres du devoir national créent une association ou bien une fondation!cette idée a été lancée avec la famille d'ALI LA POINTE!affaire à suivre. -
- 7. CHENGABKHALED Le 28/10/2013
Bonjour Farah.
J'ai appris par si Mohamed Haboul en 2008 qu'une commémoration est organisée chaque année au cimetiere de Sidi braham,quant aux negligences et aux responsabilités de ceux qui etaient aux affaires a Miliana á l'époque,nul ne fut inquiété comme je l'ai dit et pour cause,car chercher nous aurait conduit au sommet de l'etat.
Nous sommes en 1968,regnait en Algerie une atmosphere de coup d'etat permanent, et le fomentateur du plus celebre d'entre eux vivait sous la menace d'en connaitre un a son tour.Le colonel Tahar Zbiri venait de rendre les armes depuis quelques mois,et sa rebellion dont le theatre des operations n'etait pas loin de Miliana s'est soldée par un echec.Boumediene au pouvoir a vite compris que cette revolte d'un colonel qui lui était pourtant acquis n'a pu se faire que parce que les chefs de regions,de secteurs militaires,et de garnisons jouissaient d'une ( dangereuse pour lui ) liberté de mouvement.Aussi et a la lumiere de cette experience qui aurait pu lui faire connaitre le même sort que celui qu'il avait infligé á Benbella ou pire.Il decida d'interdire tout mouvement ou engagement de troupe hors des casernes si celui-ci n'avait pas l'accord du ministere de la defense dont il avait la charge aussi.Et ceci sur toute l'etendue du territoire national.Quand on connait les moyens de communications de l'époque et le mille feuille militaro-administratif,il etait fort a parier qu'avant qu'un tel accord ne nous soit parvenu a Miliana,la montagne aurait été reduite en cendres.Voila pourquoi l'armée n'a pas bougée a Miliana,et surtout pourquoi il ne fallait trop chercher les responsabilités en aval,car la premiere est la consequence directe d'un.........Fait de prince. -
- 8. CHENGABKHALED Le 28/10/2013
Bonjour tout le monde.
Oui Meskelil et Hadjer,vous avez raison de dire que cette nuit de par l'ampleur de son drame,le choc qui a marqué l'esprit de celles et ceux qui l'ont vécue,demeurera a jamais inoubliable.Le temps est certes venu panser cette blessure mais la cicatrice reste béante notamment pour les familles qui ont eu a connaitre le drame de la séparation suite a cette tragedie.Allah Yarhamhoum. -
- 9. Farah Le 28/10/2013
Khaled sais-tu si une commémoration est organisée chaque anniversaire en leur mémoire, et les responsables ont-ils été inquiétés par la justice, si justice y-a? -
- 10. hadjer.hadjera Le 28/10/2013
je n oublirai jamais cette nuit ainsi que la journée du lendemain et surtout les cris des mamans en direction de l hopital à moitié couvertes de leurs haiks allah yerhamhoum -
- 11. Meskellil Le 27/10/2013
45 ans plus tard, la douleur reste entière, intacte. À chaque fois que ce drame est évoqué, Je me souviens de la terreur de cette nuit-là, de voir frère et père embarqués pour éteindre ce feu avant qu'il n'atteigne la poudrière de l'ancienne mine du Zaccar, ce qui constituait une réelle menace pour la ville entière. Les bruits les plus fous couraient.
Le lendemain matin, j'étais devant l’hôpital parmi la foule qui grossissait au fur et à mesure du défilé macabre des ambulances, et autres voitures transportant des corps pour les emmener à la morgue. Le son strident des sirènes était incessant. J’étais pétrifiée, tétanisée, incrédule… Les mères pleuraient, essayaient de savoir si leurs fils étaient parmi les victimes parce que beaucoup n’étaient pas rentrés chez eux de peur d’être embarqués en chemin. Ils s’étaient cachés là où ils pouvaient. C’était une cohue indescriptible, une douleur insoutenable, une tristesse infinie… Je me souviens d’une chanson triste, mais triste à en mourir qui circulait dans la ville :
Ya khwati cha3let ennar fi djbel Zaccar
Dakhlouha chobbane sghar ya lali, ya lale
Dja chikh El Farouzi bech isselekhoum
Ha sa3a tah m3ahoum Ya lali ya lale
M. Khaled, merci d’avoir mis des mots sur cette tragédie qui a meurtri Miliana et ses habitants. C’est une blessure qui ne cicatrisera jamais complètement. Merci pour l’hommage que vous rendez aux victimes, aux familles et à tous les Milianais, et auquel je me joins. Cela fait partie de notre mémoire collective, et nous avons un devoir de mémoire pour cette page tragique de notre histoire commune. Merci de nous le rappeler. -
- 12. CHENGABKHALED Le 27/10/2013
Cela fera bientôt 45 ans jour pour jour que cette tragedie Milanaise a eu lieu.Et comme pour mieux marquer ce triste anniversaire, le calendrier a décidé de lui affecter le même jour de la semaine ou il s'est produit.Le vendredi noir.
Merci Noria d'avoir adjoint au texte les photos des disparus Allah yarhamhoum. -
- 13. selim souneia Le 11/12/2012
moi aussi je me rappelle , et j'ai vécu cette terrible nuit , des policiers sont venus frapper à notre porte à la recherche des personnes pour aller éteindre ce feu , mon père avait répondu à l'appel , à l'époque j'avais 08 ans mais je me rappelle comme si c''été hier , le lendemain mon père en rentrant nous a raconté la terrible nouvelle , il s'en ait sortie cette nuit ,car il faisait partie des scouts en étant jeune . l'horreur c'été le jour de l'enterrement je n'oublierais jamais ce jour il restera graver dans ma mémoire . el-lah yarhamhoum . -
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- 15. H.madjid Le 24/11/2012
salut.je me demande pourquoi-pas un documentaire.sur cette douleurese nuit. -
- 16. CHENGAB KHALED Le 23/11/2012
BONSOIR MONSIEUR H MADJID.JE VOUS REMERCIE POUR L'INFO.JE SUIS SINCEREMENT DÉSOLÉ SI MON CHOIX DE CARACTERE D'ÉCRITURE A PU VOUS CHOQUER.DE GRÂCE, N'Y VOYEZ AUCUNE AFFIRMATION DE MEPRIS OU DE CONDESCENDANCE DE MA PART.CES DEUX CARACTERISTIQUES DE LA BETISE HUMAINE ME SONT TOTALEMENT ETRANGERES ET D'AILLEURS JE NE VOIS PAS A QUEL TITRE JE ME SERAIS ATTRIBUÉ CE DROIT SI TANT EST QU'UNE QUELCONQUE CONSIDÉRATION LE JUSTIFIAIT.
J'ECRIS EN LETTRES MAGISCULES TOUT SIMPLEMENT PARCE QUE D'UNE PART LORS DE MON INITIATION AU CLAVIER, MES TAPES HESITANTES ET MA MECONNAISSANCE DU MECANISME DE SELECTION,J'AI OPTÉ PAR FACILITÉ JE L'AVOUE AU CHOIX QUI SEMBLE VOUS INCOMMODER ( CECI DIT AU PASSAGE JE VOUS RECOMMANDE DE VOUS Y METTRE DE TEMPS A AUTRES,CELA VOUS EVITERA D' OUBLIER DE COMMENCER L'ECRITURE DES PATRONYMES PAR UNE LETTRE MAGISCULE COMME IL SIED).D'AUTRE PART,J'AI PRIS LE PLI DEPUIS ET A MON ÂGE ON NE SE REFAIT PAS.SI ON AJOUTE A CELA QUELQUES PETITS PROBLEMES DE VUE,VOUS AVEZ LÁ LA REPONSE TOUT A FAIT SIMPLE A CE QUI A VOS YEUX PARAIT IRRESPECTUEUX.BONNE SOIRÉE. -
- 17. h.madjid Le 23/11/2012
merci chengab .inf0/ pour respect des autres ne pas ecrire en magiscule -
- 18. zoulikha Le 18/11/2012
douleureuse nuit ou on est passé de la joie au cauchemard allah yerhamhoum et je ssuis sur qu'ils sont tous au paradie -
- 19. heddi Le 14/11/2012
j'ai perdu beaucoup d'amis ALLAH ERHAM OUM -
- 20. CHENGAB KHALED Le 14/11/2012
MERCI LOUISA POUR TA CONTRIBUTION.JE SAIS QUE TU AS PRIS PART A CETTE MANIFESTATION ET IL EST VRAI QUE CE FÛT UNE NUIT ÉPOUVANTABLE.CHACUNE DES FAMILLES CRAIGNAIT LE PIRE POUR CELUI OU CEUX QUI N'AVAIENT PAS ENCORE REJOINT LE DOMICILE,ET L'ANGOISSE ALLAIT CRESCENDO A L'IDÉE QUE LES FLAMMES N'ATTEIGNENT LA POUDRIÉRE.CE NE FUT HEUREUSEMENT PAS LE CAS MAIS CA N'A PAS EMPÊCHÉ LE LOURD BILAN EN PERTE HUMAINE.SI J'AI FAIS LE RAPPEL DE CE TRISTE SOUVENIR DE NOTRE MÉMOIRE COLLECTIVE MILIANAISE,C'EST D'UNE PART PARCE QUE LA VILLE A BEAUCOUP CHANGÉE ET CERTAINS PANS DE SON VÉCU SEMBLENT PARTIR EN VRILLE A DEFAUT DE MATERIALISATION DE LA MÉMOIRE (UNE PLAQUE COMMÉMORATIVE).ET AUSSI PARCE JE CONSIDERE QUE L'ACTE COURAGEUX ET LE SACRIFICE DE CES JEUNES DISPARUS ALLAH YARHAMHOUM MERITENT D'ÊTRE RAPPELÉS DE LA MÊME MANIERE ET AVEC TOUTE LA SOLÉNNITÉ TRADITIONNELLEMENT RÉSÉRVÉE AUX CHOUHADAS.A MILIANA LE 1er NOVEMBRE ON NE DOIT PAS FAIRE UNE COMMEMORATION ET FAIRE L'ECONOMIE D'UNE AUTRE CAR LA SPÉCIFICITÉ DE LA VILLE FAIT QUE CETTE DÂTE A UNE DOUBLE SIGNIFICATION.
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