Revoilà enfin, Djelloul HAMOUL /Par Mohammed MIDJOU

Mai 2018

Une apparition surprise d’un ancien ferroukhien perdu de vue depuis les années soixante dix que l’on rencontre par hasard au pays du cèdre impérial, à Theniet El-Had. Le Vendredi printanier du 11 Mai 2018, un hommage fut rendu par les vétérans thénietiens à l’ex entraineur Mohamed Hebboul par respect et devoir des sportifs locaux pour celui qui a drivé l’équipe et qui a permis à celle-ci de connaitre la joie de deux accessions de suite, l’histoire en reparlera toujours comme tous les témoignages recueillis ce jour. Ce chaleureux rendez-vous a généré beaucoup d’émotions entre nostalgiques, rechaussant de nouveau pour les uns, les crampons pour en découdre sportivement avec les vétérans de Miliana sous le regard moins perçant de l’ex staff mais dont l’amour de la discipline ne diminua point et pour les autres supporters, de replonger dans l’ambiance et l’âpreté des matchs disputés jadis. En marge de cette confrontation burlesque et enthousiaste sur le terrain animée par des acteurs épousant toutes les formes d’un âge avancé, suivie du banc de touche par les amoureux de la balle ronde, un monsieur me salua et me demanda si je serai de Theniet ou d’ailleurs. Je répondis gentiment que je fais partie de la délégation arrivant de Miliana, invitée pour prendre part à ce tournoi. Il enchaina en me demandant mon identité et j’ai deviné qu’il était à la recherche de quelques repères. Il rajouta si j’avais des liens familiaux dans la localité, non répondis-je mais j’ai connu quelques camarades internes et dont je garde de bons souvenirs dont celui de Djelloul Hamoul. A cet instant précis, nos regards se sont croisés intensément avant qu’il ne prononce tout étonné (c’est moi Hamoul Djelloul) !!!. Interloqué, je le dévisage de nouveau de la tête au pied, rouquin de teint européen, le cuir dégarni, quelques mèches blanches pendantes, sourire entaché de modestie. Je m’excuse mon ami mais je ne décèle aucun détail de la personne que j’ai connue avant, et même lui n’est pas plus sûr de mon existence dans son esprit. Comme deux êtres inconnus marqués par la sympathie, nous nous soulevâmes pour un numéro d’étreinte et d’embrassade avant d’ouvrir le fichier sur le lycée, les camarades et les anecdotes.

Depuis quarante quatre ans sans le moindre contact que même toutes les retrouvailles n’ont pu le faire revenir sur le passé. L’effet du temps est visible sur les visages, sur la santé, sur les réflexes, ses yeux désiraient exprimer quelque chose, un acquiescement soutenu de la tête en faisant allusion aux années folles et innocentes, oui, Miliana c’était du bon temps quand même disait-il, Mrs Sahi, Randi, l’internat, le foot et l’équipe scolaire du cheikh Landjerit. Ce dernier ne l’aurait pas reconnu non plus, c’est dire qu’il s’est profondément métamorphosé en sillonnant toute l’Europe depuis la France, les pays scandinaves, ceux de l’Est avant d’atterrir en Suisse pour une stabilité durable à ce jour. Son physique d’athlète de l’époque, son teint, sa chevelure abondante à la Valderama, sa vivacité, son agilité, son tempérament virevoltant de jeunesse, sa nature nord-africaine ont fait de lui une curioté dans toutes les villes où il séjourna jusqu’à tolérer des caresses sur ses cheveux que d’aucuns disaient, une perruque. Ce sont les caractéristiques d’un jeune homme qui a cru à son destin à travers l’Europe, il s’est établi sans regrets à Berne en se permettant des séjours dans sa ville natale. Nous nous quittâmes sur des promesses de se revoir avec un plaisir partagé de cette mémorable rencontre.

Commentaires

  • Meskellil
    • 1. Meskellil Le 26/05/2018
    Bonjour Mohamed Midjou
    Bonjour à tous,

    Très belle expression traversée par l’émotion, de belles et authentiques émotions, comme toujours dans vos écrits, merci ! Et si les personnes se trouvent marquées par le temps qui passe, l’émotion, elle, garde son éternelle jeunesse, et c’est le cas de le dire dans ce texte à la saveur toute fraîche et pétillante ! Merci encore !

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