L'odeur des vieux livres

 

• L'odeur des vieux livres

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uvrir un vieux livre, c’est entrouvrir la porte d’un sanctuaire où sommeille le temps. À peine les pages se déploient-elles que monte, comme un souffle ancien, cette fragrance singulière où se mêlent le parchemin jauni, l’encre défleurie et la poussière des âges.

Ce parfum n’est pas une simple émanation : il est mémoire. Mémoire des veillées studieuses, sous la clarté tremblante d’une lampe ; mémoire des bibliothèques aux couloirs de silence, où l’ombre se penche sur les rayonnages infinis ; mémoire enfin des mains disparues, qui tournèrent ces feuillets bien avant nous, et dont l’empreinte invisible demeure dans les fibres du papier.

Chaque effluve est une voix assourdie, un écho des siècles, un murmure d’histoires oubliées que le livre, en son silence, continue de porter comme une prière. Dans cette odeur subtile palpite à la fois la nostalgie de ce qui s’éteint et la promesse de ce qui survit : la persistance des mots, la fidélité du savoir, l’indélébile trace de l’âme humaine gravée à jamais dans la chair fragile du papier.

L'odeur des vieux livres
 

Par Noria

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