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Conférence sur le Mawlid Ennabaoui local à Miliana/ Source El Watan

 

Conférence sur le Mawlid Ennabaoui local à Miliana 

L’impact de cette fête religieuse

Quand son état physique le lui permettait, le discret enfant de la ville des cerises, avec l’aide des jeunes de son association locale, jeunes filles et garçons, également d’autres membres du petit noyau de l’encadrement, autant de «combattants» du Zaccar, avaient dans le passé organisé plus d’une quinzaine de fois la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui au niveau de la salle de théâtre de la ville, à laquelle les anciens élèves des deux lycées, Mohamed Abdou et Ferroukhi Mustapha venaient joyeusement accompagnés par leurs enfants et leurs petits-enfants pour vivre quelques instants festifs «à huis clos», en compagnie de leur Cheikh Landjerit Mohamed, lui l’initiateur de la célébration de la fête religieuse, l’ancien professeur de sport en retraite depuis des années déjà.

Il avait réussi grâce à l’adhésion des familles milianaises à mobiliser des moyens pour organiser la fête du Mawlid Ennabaoui sur la voie publique. Les autorités locales avaient soutenu l’initiative pour faciliter les déplacements des «m’narates» construites dans les différents quartiers de Miliana. Les citoyens de chaque quartier sillonnaient les rues, en toute sécurité. Ils convergeaient vers un seul lieu. Cheikh Landjerit Mohamed avait obtenu le succès. Il avait réussi à susciter la curiosité et l’intérêt des jeunes générations milianaises d’hier, de leur imprégner des traditions et coutumes de leur ville, lors de la célébration du Mawlid Ennabaoui, avec la bénédiction du Saint Sid Ahmed Benyoucef.

Conférence/ Med Landjerit

La veille du Mawlid Ennabaoui, cheikh Landjerit Mohamed avait saisi l’opportunité du week-end, pour présenter seulement ses deux livres sur un total de six. Sa conférence suivie de débats avec l’assistance s’est déroulée au niveau de la maison de jeunes  Mohamed Bouras. Une partie de l’élite milianaise avait assisté à cet événement littéraire, qui s’est articulé sur la portée et l’impact de la fête du Mawlid Ennabaoui, les coutumes des familles milianaises, l’historique inachevé de cette fête locale, car il est impératif aux chercheurs de se pencher sur le sujet, l’autre chapitre abordé lors de cette rencontre, c’est la célébration du Mawlid Ennabaoui avec ses m’narates à Blida,  Bab El Oued (Alger), Cherchell et Ténès.

L’assistance friande d’anecdotes dans une atmosphère détendue harcelait le conférencier sur la particularité des préparatifs de cette fête religieuse, inhérente à la naissance du Prophète Mohammed (Sall Allahou Allayhi Wa Salam), les techniques de l’architecture diverses de la m’nara selon les quartiers, les effets vestimentaires, l’art culinaire, les chants (medh, ndlr), le henné, la solidarité entre les familles, la joie chez les enfants avec leurs petits f’nars. Le conférencier a évoqué l’animation variée des Milianais, pour ne citer que les préparatifs dans les quartiers populaires de Zougala, Annassers, Aïn El Berkok, Hamama. Cheikh Landjerit avait évoqué l’existence d’une photo qui illustre la célébration de la fête religieuse à Miliana en 1930, au moment où la France coloniale fêtait le centenaire de la colonisation en Algérie.

La M'NaraLes familles algériennes s’accrochaient à leur tradition et leur religion durant la colonisation. El Mawlid Ennabaoui Echarif à Miliana, tel est le titre du livre présenté par son auteur. Le conférencier avait abordé par la suite une partie de la vie du chanteur châabi, Cheikh Amar Ezzahi, qui avait fait l’objet d’un livre écrit par le même auteur. Il a précisé que l’artiste était venu à Miliana en 1964 pour animer un mariage, alors qu’il n’était pas encore connu du grand public. Un débat sur les qualités humaines et artistiques de Cheikh Amar Ezzahi avait provoqué une salve de questions et d’anecdotes chez l’assistance. L’orateur avait précisé qu’un autre artiste était venu à Miliana alors qu’il était inconnu auprès du public.

Venu d’ailleurs pour animer un mariage. Il s’agit de Kamel Messaoudi. «Miliana a un flair terrible, ce don qui arrive à détecter les futures stars de la chanson châabi» nous dira Cheikh Landjerit Mohamed. «C’est un modeste pas que je viens d’entreprendre ici, grâce à la compréhension du directeur de la maison de jeunes de Miliana. Je voulais semer les graines des traditions et coutumes de notre ville aux jeunes, j’écris ces livres pour laisser des traces, qui, je l’espère, seront des repères utiles pour notre jeunesse, des jalons pour entamer d’autres recherches approfondies dans l’intérêt de la culture locale en particulier, et nationale en général», conclut, le conférencier septentenaire depuis six ans, mais qui demeure «scotché» au pied de son Zaccar natal.

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