Dahmane El Harrachi/ Ghir eli yhab Slahou - غير الي يحب صلاحو
- Par Miliani2Keur
- Le 07/07/2025
- Dans Le coin de Miliani2keur
- 3 commentaires
Commentaires
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- 1. belfedhal abderrahmane Le 04/08/2025
Belfedhal Abderrahmane.
A toutes et à tous Essalem. Noria, bonsoir. Effectivement le commentaire en question est apparu sur les colonnes du noble site, durant quelques heures avant d’être supprimé. Cette situation ne pouvait être que le résultat d’une erreur pas plus. Il s’agissait de la suite de l’histoire d’Antoine, ce ténor de la chanson, victime d’un concours de circonstance des plus dramatiques. La première partie du texte s’est attelé à montrer un personnage anonyme, vivant de la vente des cartons destinés à la récupération, la deuxième partie est une découverte foudroyante d’un personnage hors du commun.
Par conséquent si la première partie figure encore au menu du noble site, il n ya par contre aucune raison de supprimer la seconde. Donc ce qui s’est produit ne peut être que le fait d’une simple erreur. Le texte intégral est toujours en ma possession et je serai ravi de le partager entièrement avec les amis du noble site. A propos de mon expression « noble site » cela se traduit tout simplement par le nom du site qui regroupe deux villes historiques à savoir la capitale du pays et l’autre ville… la millénaire. Le site, en regroupant les deux noms, en marquant dignement, marque et signature, ne peut être que noble… très noble. Cette noblesse est également la consécration de toutes les plumes qui participent à l’enrichissement d’un patrimoine qui s’est fait un nom dans la mémoire collective. A bientôt. -
- 2. noria Le 03/08/2025
Salem à tous,
@ belfedhal abderrahmane : Je viens de me rendre compte qu’un de vos commentaires a peut-être été supprimé par erreur. Le site traverse actuellement une période où il est littéralement submergé de spams, et il arrive malheureusement que certains messages légitimes soient filtrés à tort.
Je suis vraiment désolée si c’est ce qui s’est produit.
Merci beaucoup pour votre compréhension ! -
- 3. belfedhal abderrahmane Le 25/07/2025
De temps à autre, profitant d’un instant évasif, empreint de calme et de quiétude, je me laisse aller fouiner dans des titres si chers à mon terroir…La bande dessinée… souvent ils m’accompagnent en douce, vers un monde où il faisait si bon de revivre l’épopée fascinante de ceux qui ont croisé leur intime conviction avec les possibilités acquises , partagés entre la paix intérieure et le désir ardent de se surpasser, face aux épreuves, face aux circonstances que les aléas des quotidiens, parfois prévisibles, parfois impénétrables, s’interpellent en nous, pour nous orienter et nous faire admettre et comprendre que la destinée est déjà tracée. Ce terroir renferme une multitude de petits formats que j’ai accumulés au fil des temps, et pour l’occasion, entre deux histoires, mes yeux se sont posés sur une nouvelle, écrite par son auteur, Guy Denis. Elle commence ainsi : Dans chaque ville, dans chaque village, on rencontre au moins un de ces pauvres hères, simples de vie autant que d’esprit et qui trainent leur misérable existence au hasard de la rue. On les surnomme souvent benêt ou fada et ils vivent bien souvent de la générosité publique. Celui dont nous allons parler ne différait en rien des autres. Son nom ? Antoine. Mais tout naturellement on l’avait surnommé l’idiot. Que sait-on au juste de lui ? Rien, sinon qu’il avait une cinquantaine d’années, qu’il logeait dans une pauvre mansarde et qu’il vivait de la vente des papiers et cartons de récupération. Son type aussi pittoresque que coloré car, obéissant à une coquetterie maladive, il ne trouvait rien de mieux que de gratter les murs pour se poudrer les joues sans frais. Petit, bedonnant, le chef coiffé d’une casquette militaire délavée, il déambulait dans les rues de la ville ou sa silhouette familière ne passait jamais inaperçue. On le rencontrait, trainant toujours le pas, abimé dans de profondes réflexions ou se parlait à lui-même à grand renfort de gestes. Antoine était peu communicatif mais il devenait d’une loquacité intarissable des qu’il pouvait trouver un interlocuteur passionné comme lui par le théâtre. Il se vantait de connaitre et d’être connu de tous les artistes, comédiens et chanteurs qui passaient sur la scène municipale de sa ville. Ce gout était si vif que depuis plusieurs années les directeurs du spectacle l’avaient autorisé à assister gracieusement aux séances, permission dont il profitait d’ailleurs avec discrétion d’un coin sombre et retiré de la salle. A la sortie des artistes, on le voyait s avancer, un bouquet de fleurs dans une main, le programme et un carnet d’autographes dans l’autre. A cause de cette passion fanatique, les artistes l’avaient pris en amitié et c’est ainsi que chaque nouveau venu le connaissait déjà avant même qu’il se fut présenté. Si l’idiot avait un jour perdu la raison qui sait si le monde n’en était pas la cause ? Un beau rêve jamais réalisé ! C’était du moins l’opinion générale. Les gens se trompaient fort et Antoine allait bien malgré lui, leur en apporter une preuve éclatante. Cela se passa un samedi soir lors d’un grand bal donné à la salle des fêtes. Un célèbre orchestre parisien, deux numéros de music-hall et un chanteur de charme en vogue avaient été engagés. Le sous-préfet et le maire honoraient de leur présence cette soirée qui s’annonçait très réussie. A la liste des invites, il convenait d’ajouter une personnalité locale truculente et bouffonnée : Antoine, il était présent, avec son air ahuri et son visage soigneusement poudré, et il avait pour cette occasion extrait de sa garde-robe un complet étriqué qui avait du être passable dans sa lointaine jeunesse. L’idiot se tenait à l’écart des danseurs, seul dans un coin au bas de l’estrade des musiciens. Nul ne lui prêtait attention car il faisait traditionnellement partie du décor et de l’ambiance. Un peu avant minuit, le spectacle annonça que la danse allait faire place à la partie artistique prévu au programme. Dans la lumière crue des projecteurs on voit se succéder sur la scène un couple d’équilibristes, un dessinateur humoristique et enfin, saluée par un tonnerre d’applaudissements, la vedette tant attendue : un grand et beau garçon au regard de velours, qui fit chavirer bien des cœurs féminins susurrant de tendres romances.
De sa place, Antoine ne perdait rien du spectacle. Parfois on le voyait scander d’une main le rythme de la musique en promenant son regard stupide sur l’assistance. Quand finalement la lumière se ralluma, du haut de la galerie une voix gouailleuse se lança : Antoine, une chanson ! Clôturer l’intermède par l’exhibition de la vedette locale c’était en somme une excellente idée pour déchainer l’hilarité générale. Toute la salle scanda en chœur sur l’air fameux des lampions.
Antoine, une chanson…Antoine une chanson… Devenu soudain le point de mire de la salle, l’idiot s’était enfoncé dans son coin comme une bête traquée qui entend sonner l’hallali. Alors qu’il allait disparaitre derrière un décor, deux mains l empoignent et, malgré la résistance qu’il opposa, il se retrouva bientôt sur la scène, aveuglé par les projecteurs. Un éclat de rire, immense, le salua. La foule venait de découvrir le clown que les organisateurs n’avaient pas prévu au programme. Lorsque les derniers rires, les derniers sarcasmes, se furent apaisés, un grand silence tomba sur l’assistance. Tous les regards étaient braqués sur le petit bonhomme ventripotent, toutes les bouches attendaient un geste emprunté, une attitude drôle, pour s’esclaffer. Or, il ne se produit rien, rien d’autre qu’un remous de stupeur quand on vit l’idiot s avancer lentement vers le micro et le saisir gravement d’une main pour le hisser vers ses lèvres.
--- Tu vas l’avaler, ricana quelqu un. Cette raillerie ne trouva pas d’écho. Antoine imposait tout a coup une étrange personnalité. En un instant son visage s’était transfiguré. Il rayonnait d’une joie très pure, d’une force intérieure invincible, d’une gravité souveraine, qui captivait l’auditoire.
__ Vas-y, chante « au clair de la lune » osa une voix ! Antoine se contenta d’un sourire condescendant qui fixa sur ses traits un masque dramatique. Au chef d orchestre qui a ses cotes, le considérait d’un œil narquois, il demanda le plus simplement du monde : le grand air de figaro du barbier de Séville, si toute fois vous en avez la musique…. Ami(es) du très noble site, Antoine vous donne rendez-vous prochainement sur les colonnes Alger Miliana et vous assure de toute sa gratitude en suivant l’une des chansons les plus célèbres de Rossini. A bientôt.
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