Jardin Marengo/ par Didine
Djnina Marengo pour les uns, Jardin Marengo pour les autres, est à Bab El-Oued ce qu’est Central Park sur l’île de Manhattan à New-York. Un véritable poumon vert aménagé depuis 1833 soit près de deux siècles dans une végétation luxuriante. Un large chemin en serpentin traverse cet immense parc depuis l’ex-lycée Bugeaud jusqu’à Sidi Abderrahmane, Saint Patron d’Alger, en passant par la Rampe Valée.
Ce jardin comporte plusieurs entrées. Un portail (porte du bas) et une petite porte de service donnant sur la Bibliothèque municipale dont j’étais un fervent lecteur. Une autre entrée (crèche) face à l’annexe de l’ex-lycée Guillemin et enfin, deux autres entrées principales. L’une pour accès aux véhicules, l’autre pour les visiteurs face au CEG et Ecole Primaire Rampe Louni Arezki.
Seul point noir, un charnier y a été découvert après le départ de la soldatesque de Fafa en 1962, ayant séjourné et bivouaqué (Bérets noirs et Zouaves des sinistres colonel Borgeot et du capitaine Sirvent, nostalgiques de la Casbah). Allah yerham Chouhada el abrar.
Cher au regretté Amar Zahi, cheikh chioukhna, qui venait se ressourcer chaque jour que Dieu fait, c’était son endroit préféré, privilégié, sa hikma. Des arbres centenaires, des palmiers, des araucarias, de la végétation, de la pelouse, des haies, des plantes, des fleurs toujours bien bichonnées par les jardiniers de service. Le père de notre ami Loulou était le garde-champêtre (chambit) veillant à ce qu’aucune plate-bande entretenue avec goût ne soit piétinée dans ce jardin d’ornement public.
Les enfants venaient contempler les poissons rouges dans le bassin de la fontaine leur lançant parfois des mies de pain. D’autres se consacraient à leurs jeux préférés. Les adultes préféraient lire le journal, croiser les mots, papoter, blaguer, respirant l’air boisé. Les lycéens, eux, révisaient leurs cours avant de rejoindre leurs classes. Mais beaucoup aimaient faire une balade de santé.
Ce magnifique jardin ombragé est un des seuls endroits ayant résisté aux assauts et rushs de vandales écervelés trouvant un malin plaisir à saccager la flore de ce magnifique espace vert. La preuve, le poumon vert de Casbah Bab-El-Oued est toujours fréquenté et pour longtemps encore si, bien sûr, on en prend le plus grand soin.
Il était une fois le Jardin Marengo…
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