Images                    

Les anciens du lycée M.FERROUKHI se retrouvent/Par Karim O - Le soir d'Algérie

2017 _ ALMF/AECLB

Dans le cadre de l’Association des anciens élèves du lycée Ferroukhi, association née en 2012, nombreux parmi ceux qui ont fréquenté ce lycée se sont retrouvés, samedi 7 octobre. Ils en ont fait une tradition de se rencontrer une fois par an pour se retremper dans un moment d’émotion et de nostalgie d’un vécu partagé où se sont nouées des amitiés qui sont restées indéfectibles, défié le temps et les chemins que chacun a pu prendre.

Ce samedi, dès 9 h du matin, sous les platanes de la cour, dans le lycée qui vient d’être rénové entièrement et qui a vu les affres du temps effacées, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes se congratulaient ou échangeaient de solides poignées de mains comme si ces marques de fraternité effaçaient d’un coup de baguette magique les années de séparation.
Mohamed Djebour, le président de l’association, d’une voix chevrotante d’émotion, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à ceux et celles qui ont répondu à l’appel du souvenir, venant de loin et même de très loin pour partager ces moments d’intense émotion de vécu qui ont résisté au temps
À noter que le lycée Ferroukhi-Mustapha était le plus important de la dizaine de lycées que comptait l’Algérie. Il a été inauguré en 1909 et comptait 400 élèves dont 200 en internat.

En 1949, la classe de première comptait 16 garçons et une fille et ce n’est qu’en 1950 pour la première fois que furent intégrés 2 professeurs musulmans, en l’occurrence Larbi Youcef, professeur de lettres arabes devenu plus tard l’un des hauts responsables de la Fédération FLN de France, et Tadjini Tahar, qui deviendra commissaire national des SMA.

Des élèves qui ont fréquenté le lycée deviendront ministres (Ahmed Benslimane, Amar Ghoul, Belaïb Bakhti, Mourad Medelci, Mustapha Cherif, Sadek Batel, Ahmed Attaf), des cadres supérieurs de l’Etat, de grands officiers de l’ANP, des chercheurs, des professeurs de médecine, et de grands responsables de sociétés nationales. Nombreux aussi parmi les élèves de ce lycée qui ont donné leur vie pour l’indépendance du pays. Après la grève de 1956 ordonnée par le FLN, sur la plaque commémorative on compte 22 noms de chahids tombés au champ d’honneur, le 23e ayant été Mustapha Ferroukhi lui-même qui avait quitté le lycée avant cette grève et né le 15 décembre 1922 et qui a trouvé la mort le 17 août 1960 dans le crash de l’avion à bord duquel il se trouvait pour se rendre à Pékin afin d’occuper le poste d’ambassadeur du GPRA, crash qui s’est produit dans la région de Kiev, en Ukraine. Lors de ces retrouvailles, ont été primés une vingtaine de lauréats de l’examen au baccalauréat de juin 2017.

À noter que le président de l’Association des anciens élèves du lycée Mustapha-Benboulaïd de Batna, Ferhat Taha Hassine, qui a fait le déplacement depuis la capitale des Aurès, a été l’invité d’honneur de cette journée.

Prenant la parole, il dira dans une brève allocution : «Nous sommes réunis aujourd’hui, ici, pour affirmer et raffermir nos liens de fraternité et d’amitié qui ont toujours constitué une part importante de nos valeurs humaines. Nous osons ainsi espérer les léguer aux générations montantes, des valeurs dont ils sont en droit d’attendre de nous».

L’orateur ajoutera : «J’ose affirmer que nos vaillants chouhada, les deux Mustapha (Ferroukhi et Benboulaïd) ont intercédé dans l’Au-delà pour que cette amitié puisse voir le jour et sceller un lien indéfectible de fraternité entre nos deux régions d’où culminent les monts du Zaccar et des Aurès, remparts éternels de résistance contre toutes sortes d’invasions et garants de notre authenticité».

Cette rencontre a été également l’occasion pour l’écrivain Chibani Kamel de dédicacer son livre paru en 2015 sous le titre Si Batna m’était contée 1844-1962. On a appris que les associations de Miliana et de Batna ont signé un jumelage pour développer les échanges. Comme objectifs, entre autres, les deux associations œuvrent à développer les échanges socioculturels et à venir en aide aux anciens élèves, le cas échéant.

Ajouter un commentaire