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Histoire de consigne d'un ami/ Par Med BRADAI

Quand on se rappelle d’un temps et qu’on se souvient encore d’un copain qu’avec on a vécu un court-circuit d’histoire dans la vie, on ne pourrait alors en laisser trop longtemps ses traces enfouies en oubliettes. L’histoire est celle d'un copain d'avant et de son stratège entrepris lors d'une révision qui n’eut jamais lieu à un temps des compos trimestrielles.
En écoutant cette chanson, celle des Manfred Mann : The Mighty Quinn et celles du Group Spencer Davis : Keep on Running - Gimme some lovin – when I come home.
Je me suis rappelé de ce temps et de cette histoire et à la mémoire de cet ami, je vous en fais part de tout son déroulement ...

Histoire de consigne

L’histoire s’est passée au dortoir 3 du lycée. Nous sommes aux derniers jours du premier trimestre avant les vacances de noël. Cette période de compos qui en déterminera le savoir acquis à tout le monde approche à grands pas et les révisions vont être dans peu de temps ! Pour mieux nous entraider et faciliter aux méninges de chacun, de penser à la bonne réflexion dans différentes épreuves dont elles seront confrontées devant une feuille blanche, on chercha et de celui qui sera, on ne trouva pas mieux que lui qu'on en lui fit appel. On l’appelait Moha, l’astucieux et le très subtil. Connu de tous dans ce 3eme dortoir des élèves tout âge confondu de la 5eme et 6eme où on y trouve du plus pleurnichard au plus morveux. Moha étant un interne redoublant sa 5eme toutes les fouines possibles du lycée lui sont connues.

Ce jour-là, il en fut émerveillé d’être choisi chef de file de toute une bande d’endormi. Pour le plaisir tant souhaité de ceux qui voulaient récupérer de leurs livres et cahiers ce qu’ils n’ont pu apprendre Moha leur en trouvera la solution adéquate. C’est ce qu’il leur disait tout riant, les idées ne lui manqueront pas certes à ce cas isolé. Calepin en mains, il passa le temps libre de ses journées à inscrire les noms de ceux qui veulent enrichir davantage leurs cervelles vasouillardes pour une leçon à retenir.

Au jour près des compos, comme promis, le plan d’action fut établit par notre ancien. Le mot d’ordre quant à lui sera connu et passe la veille, le lieu choisi pour la révision est ce petit corridor entre les deux dortoirs 2 et 3 pour les uns et la petite salle près des lavabos pour les petits peureux superstitieux de croire encore au fantôme. Jeunes autant que nous étions, au dortoir il nous arrive parfois d’avoir une peur bleue au milieu de la nuit quitte à ne pas sortir du lit même au risque et péril de mouiller le matelas quand vient à l’envie de l’un d’aller consulter seul les toilettes.

Le déluge se constatait souvent le matin pour certains où il est déjà trop tard pour remédier la casse. On s’imaginait dans nos lits yeux ouverts toutes les choses horribles qu’on se raconte en internat et les films qu’on voit en projection le jeudi comme tel « les disparus du collège de St Agil » ou tels, ceux vus ailleurs comme « Le Manoir maudit » ou le « fantôme de l’opéra » ont inculqué en nous cette vérité de fantôme au lycée. Entre nous, élèves de ce temps on disait que le fantôme de Nestor, ce squelette tout blanc caché quelque part au lycée rode toute la nuit jusqu’au matin dans les endroits sombres des couloirs, alors qu’au fait ce n’était que le veilleur de nuit faisant la ronde habituelle de ses tournées dans les couloirs. (Au fait qui se rappelle du nom de ce veilleur du lycée de ces années 60, au nom de cheikh El Kölei ou kolaai, peut être que quelqu’un se rappellera et nous dira son nom complet). Il nous aidait à remonter les escaliers sans bruit quand parfois le sommeil nous faisait défaut et nous emmenait à jouer dans les couloirs.

Terminant ses consignes, Moha, l’ancien dira à sa bande d’apprentis, qu’il utilisera la méthode simple de bouche à oreille afin de secouer les têtes de chacun, et ne point perturber ou interrompre les cauchemars à d’autres copains. Et tous ceux qui se sont faits inscrits sont d’accords à ce point. Ils devront en outre se contenter de garder leurs têtes bien chaudes et serrées sur les taies d’oreillers de leurs polochons jusqu’au chuchotement propice. Moha leur fit donc aussi un dernier rappel pour la consigne de discipline qui sera de rigueur. Car en cas d’alerte leur dit-il, ce qui est primordial à retenir est la règle du silence, chacun doit rejoindre son lit en douceur avec le mot habituel en cas d’interrogatoire qui sans faute serait imminent pour nous après celle de la position du supplice : « au pied du lit ». Ainsi par ces mots « je ne sais pas, ce n’est pas moi, je dormais », que tout le monde su à apprendre par cœur, se compléta la dernière phrase de consigne à l’esprit de chacun.

Mais ce à quoi notre ancien pense et repense c’est la crainte du pion. L’ange gardien du coin. Sa crainte était la peur de le réveiller au beau milieu de la nuit pour son café non programmé à cette heure. Le sacré pion qui s’est fait doter malgré lui d’un pseudonyme joli à entendre est bien sévère quand il s’agit d’atteinte à la liberté gardée. Sa voix miraculeuse en paroles à lui, ne se fait pas répéter deux fois quand il veut voir tous les petits malins d’une nuit au pied du lit pour un plaisir à leur caresser un peu les joues joufflues.

La nuit qui fut décidée par le sort du jour « j » des compos se présente. Une nuit de début d’hiver du mois de Décembre de l’année 196...je ne me rappelle pas si c’était en 63 ou 64 que ceux qui ont vécu l’histoire me rappelle aussi le jour.
Dehors cette nuit, le mauvais temps s’en mêla aussi. Il ne faisait pas bon d’en faire sortir le bout des narines par ces rafales de bourrasque. Tout au long de la nuit les souffles de vent n’ont cessé de bercer les branches d'arbres et l’on entendait leurs hurlements interminables comme ceux de l’agonie des loups à leur faim. A un moment ou un autre Il y eut ces grondements de tonnerre qui vous font sursauter brutalement du sommeil suivi d’éclairs par intermittence, le dernier le plus long eut raison à une coupure d’électricité. Tout sombra soudainement dans le noir, où pas un lampadaire dehors dans la rue permettant à filtrer une lueur de clarté habituelle au dortoir ne resta allumer. Mais pour ça la coupure d’électricité venait à point pour l’ancien. Il n’aura pas à s’inquiéter au cas où le pion serait contraint d’être un somnolant cherchant où devrait-il poser le pied gauche après son pied droit. Moha trouva que cette situation présente un avantage inespéré. Une faveur inouïe tombée du ciel à lui et à sa trainée d’apprentis de s’éclipser dans le noir sans souci de penser aux causes en frais et dommages que recevront leurs joues, suivi d’une consigne inébranlable...

Ne laissant rien au hasard, avec la complicité d’un agent de service, Moha en clairvoyant eu à se procurer quelques bougies sinon toute l’opération entreprise tomberait à l’eau. L’agent de service n’est autre que celui qui sert le gouter de 16h après les cours, Moussa un petit de taille et je crois que c’est son nom (il s’acheta un vélo neuf avec deux sacoches fixées de part et d’autre de la roue arrière, c’est pour l’approvisionnement du besoin de la famille) et qui de temps à autre Moha lui trouve une blague à faire rire à le faire tordre pour prendre une part supplémentaire. Et même si cela passe sous la vigilance du pion mecontent elle n’empêche pas notre Moha de se servir seul et servir aussi ses poches vides pour l’occasion.
A une heure bien tardive de cette première nuit des révisions. Juste après que comme dans ses habitude de son lit, notre musicien de pion nous fit entendre son ronronnement de plaintes inlassablement coordonnées à éveiller le plus sourd que la première opération du plan battait son plein d’exécution dans le noir. L’ancien en a décidé comme prévu au péril même d’une consigne générale à condamner la porte de la piaule du pion. Coincer le loquet de la porte, l’attacher au premier lit ainsi qu’aux autres doubles lits qui se suivent en rangée pour faire plus de poids à la charge. Cela sera difficile au pion à les déplacer d’un centimètre prés. A ce moment seulement que L’ancien eut à sortir son : ouf !!! Longtemps gardé intérieurement pour un soulagement. C’est fini, la première et plus difficile étape pour lui, vient d’être réalisée sans qu’il y soit une quelconque entrave à l’opération.

Deuxième étape : Réveiller son joli monde de copains du dortoir pour leur réapprendre comme convenu dans la nuit noire ce qu'ils 'n'ont pu retenir de leurs profs le jour. Quand l’ancien eut fini de faire le tour d'appel, il voit sa peine malheureusement inutile. Tout son monde de copains se blottissait davantage sous les draps et couvertures bien doux et chauds au lieu d’être sur pieds comme convenu. Par deux fois , par trois fois de suite qu’il se présente à leurs têtes pour les inciter à le joindre. Rien pas un n’a voulu au moins remuer ses oreilles pour juste un remerciement. Des fois pour notre ancien il y a toujours ce «malheureusement » qui vient de temps à autre entraver sa belle entreprise de bienfaiteur et qu’il ne peut contourner ou l’enjamber. Car ce jour là les éléments de chauffage étaient à froid et bien heureux celui qui pensait à une meilleure note pour se lever. Chacun étant préoccupé à réchauffer ses petits orteils de pieds de peur qu’ils sortent de la couverture et ils restèrent là dans leur place à se compresser davantage comme une boule de laine au milieu du lit. Ces copains étaient pressés aussi de continuer le somme interrompu avant que ne retentisse le son strident de la satané sonnerie à l’heure voulue du matin...Fatalité du temps quand elle se mêle dira tout bas Moha entre ses dents.

Au moment où il s’attendait le moins à être surpris voilà que le pion dans un état de somnolence prit une décision fortuite à vouloir sortir de la petite lucarne de surveillance. La petite fenêtre s’ouvrait de l’intérieur l’ancien par précipitation a oublié de la cadenasser de extérieur. Moha entendait le gémissement de notre pion inspirant pitié en voulant sortir de l’ouverture de la sorte. A ce moment-là, une sandale se détacha d’une main inconnue et rafla de peu le bout du nez à moitié sorti du pion qui n’en revenait pas encore de sa stupeur. Se trouvant là dans une telle position inconfortable et maudissant son sort il leva la tète pour voir un peu la situation au clair. la première tête que sa vue rencontre est celle de Moha. Ainsi donc MOHA étant l’instigateur. Enveloppé d’une couverture tout autour de lui pour ne pas prendre trop froid Moha était là au milieu de l’allée des lits et au beau milieu du dortoir... Un autre missile sol air de sandale en plastic venait de le manquer de justesse pour aller s’écraser plus loin. Oh ! Oh ! S’exclama Moha à la place du pion. et voilà qu’un autre projectile de je ne sais quoi s’envola d’une autre direction pour une autre destination. Et là un autre cri de douleur se fit gémir. Envoyez tout mais pas vos godasses sur ma tête implora le malheureux victime. On entendit un cri étouffé venant de loin de sous les draps et couverture, éteignez nous la lumière ! Laissez nous dormir ! il n’y avait pas de lumière à éteindre cette nuit là pour cet élève qui voulait trouver plaisir à compléter l’orchestre avec sa voix. Et tout le dortoir s’ébranla dans le noir. Moha couvrant sa tête de peur qu’elle reçoit un coup de souliers, s’est dit en lui même à cet instant déterminant de l’amitié « qui va payer maintenant les pots cassés si ce n’est Moha comme toujours ».

Moha en feignant l’ignorant dans tout çà auparavant, mais prit sur son dos toute la responsabilité de ce remue ménage en essayant d’aider le pion comme ci comme ça à sortir de sa position inconfortable. Après le supplice incontournable position debout au pied du lit. Moha écopa seul d’une consigne prochaine devant et à la vue des élèves du dortoir. La consigne n’eut jamais lieu, Moha était le meilleur ami du pion et il le faisait rire de temps à autre quand il le fallait par une ou deux blagues bien connues de lui.

Commentaires

  • invité
    • 1. invité Le 13/07/2014
    Bonjour
    Dommage, ce récit doit être très drôle, mais j'avoue que je n'ai pas bien compris. Je le trouve un peu confus. Merci quand même pour l'effort.

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