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P'TIT OMAR

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Ptit omar

P'TIT OMAR la révolution dans le cartable.
Scenario: Souhila Amirat
Dessins: Benyoucef Abbas Kebir
Bande dessinée 48 pages
Éditions Ingese 2017
Prix:400 DA
En vente dans les librairies d'Alger
Une séance de vente dédicace sera programmée à Miliana

Benyoucef ABBAS-KEBIR

Commentaires

  • Benyoucef
    • 1. Benyoucef Le 25/11/2017
    Bonsoir Meskelil
    Quelle belle écriture inspirée sur ce fabuleux personnage qui est Ali la pointe Allah yerham Chouhada.J'aurais bien souhaité de travailler avec vous pour un projet de scenario sur ce heros de la révolution.Finalement le hasard a fait que je trouve sur le net Mme Amirat qui avait écrit un récit historique sur le Ptit Omar, le petit compagnon d'All la pointe. C est à partir de là . que le projet a débuté et a abouti par la publication de cette BD.
    Je vais envoyer à notre amie Noria deux pages interieures pour les publier sur le site et avoir une idée sur cet album.
    Cordialement
    Benyoucef
  • Chantal
    Bonjour Benyoucef,

    Le "p'tit" Omar aura très certainement autant de succès que tes précédentes BD ! Je pense, entre autres, à "L'Emir Abdelkader", "Les enquêtes de l'inspecteur Adel", sans oublier les 17 bulles du "17 octobre 1961" !

    J'ai hâte de te lire !

    Bonne fin de journée à tous.
  • Meskellil
    • 3. Meskellil Le 25/11/2017
    Bonjour à tous,

    Ahh, Benyoucef cher ami, vous et Souhila nous mettez l’eau à la bouche avec un titre : « la révolution dans le cartable », un décor : la Casbah, une atmosphère : tendue que les graphismes minutieux, expressifs, riches rendent si bien pour nous offrir une belle première de couverture ! Superbe entrée en matière et un tout petit avant-gout prometteur de ce qui suivra…

    On aurait envie d’en savoir plus, de voir une ou deux pages de votre œuvre, mais je ne sais si c’est possible ? En tout cas mille mercis à vous Benyoucef et à Souhila de ressusciter ces héros de la révolution algérienne en ce mois révolutionnaire avec talent et engagement.

    Ci-dessous un petit texte fiction écrit il y a de cela un an environ autour de Ali La Pointe, qui vivra à jamais ainsi que tous les autres révolutionnaires, dans notre cœur, notre âme, notre mémoire. Encore merci Benyoucef et Souhila pour cette belle initiative !

    « Retour à la case départ ! En prison ! Un simple numéro. Et pourquoi donc ? El Hogra, l’injustice ! Immuable injustice ! Insupportable ! Trop impulsif ? Trop rebelle ? « Trouble à l’ordre public »…C’est ce qu’ils ont dit… « Sale raton » qu’il a dit ce salaud de flic. Et j’aurais dû me taire ?! Ce que je peux ressentir, ce que je peux dire, ils s’en foutent eux ! C’était bien la peine de quitter Miliana pour me retrouver en prison à Alger! Privé de tout… surtout de liberté… Et ce racisme rampant, gluant, ces brimades, ces exactions quotidiennes, humiliantes, si dégradantes ! ! Baisser l’échine ? Bafouer mon honneur, ma dignité ? Jamais ! Dussé-je en crever ! Qu’ils crèvent tous ! Les colons, les militaires, et les flics avec! Je jure qu’ils ne m’y reprendront plus ces salauds!

    Ma mère…Ça va la tuer de me savoir à nouveau en prison ! Je lui avais promis… Me tenir à carreau… Éviter toute embrouille. Trouver un bon travail… nous sortir de cette misère endémique qui nous colle à la peau, nous mine, nous décharne, nous suit, nous poursuit comme une malédiction, comme un cauchemar sans fin... J’y croyais moi… à ce nouveau départ… elle y croyait aussi ma mère... une succession lancinante, implacable de fatalités, de rendez-vous manqués…

    Le jour de mon départ pour Alger, Yema s’est levée très tôt. Le café et la galette encore chaude m’attendaient à mon réveil. Mon sac de voyage, un vieux caba marron que ma mère prenait pour aller au hammam était prêt aussi. Elle avait lavé, repassé, plié, rangé mes quelques effets : un pantalon de rechange élimé, deux paires de chaussettes reprisées, une chemise délavée à force de lavages, deux tricots de peau, une serviette de toilette que l’usure avait rendue un peu rugueuse, une petite boîte en fer rouillée par endroits contenant un rasoir, un paquet de lames, un morceau de savon, et un blaireau.

    Yema assise en tailleur sur une vieille peau de mouton me regardait manger… Elle avait ce sourire triste, las, résigné, ce regard débordant de tendresse que je lui connaissais si bien…tel un vêtement ample, doux, qui vous tient chaud et vous donne la force de résister, d’espérer. Et ces larmes silencieuses inondant ses joues creuses lorsque l’heure est venue de partir… « Roh ya wlidi Allah yessetrek we ikoune fi 3aounek ». La gorge nouée… Mon père… cet homme taciturne…humble, digne, et respecté … le visage impénétrable, le regard droit, direct qui vous transperçait, vous mettait à nu … il a ouvert la bouche pour dire quelque chose puis, s'est ravisé, a détourné le regard … Que pouvait-il me dire de plus qu’il ne m’ait déjà dit tant de fois ? Accablé… j’aurais aimé me serrer contre lui comme lorsque j’étais encore gamin… Je ne l’ai pas fait… Pudeur mêlée de crainte, de respect... Déchirements, misère, souffrance et indignité… Et cette colère sourde, cette rage qui rugissaient en moi. Jusqu’à l’aveuglement. Jusqu’au vertige... Chienne de vie et chiens de colons !

    Haletant de douleur, de tristesse, j’ai quitté la maison… mon dernier rempart, mon dernier refuge. « Trig eslama ya wlidi, rod ballek 3la rouhek ». m’a dit ma mère debout sur le pas de la porte. Je ne me suis pas retourné quand elle a jeté de l’eau derrière mes pas, vœu pour que je lui revienne un jour… Un jour… Un jour, vous serez fiers de moi, je vous le jure ! Vous serez fiers de moi, je vous le dois… »

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