SAFÂAIYAT / 4 Je vous salue Marie

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4 - Je vous Salue Marie

Version insupportable de Vie par Saés.


Avant de mourir, Brassens écarta l'idée d'obsèques religieuses. «Mais si Robert Barrès [son ami curé] veut dire une prière, j'en serais heureux.» Devant son cercueil, ce dernier récita donc un Je vous salue Marie.

Par Miliani2Keur

Commentaires

  • Miliani2Keur
    • 1. Miliani2Keur Le 27/06/2015
    Oui, "lien" pas évident du tout ! Brassens était non croyant et ce détournement ironique de la priére catholique"Je vous salue Marie" transmets quand méme une compassion totale à "l'ane frappé d'un coup de pieds au ventre", tout le paradoxe de la Foi...

    Meskellil en "apparat de spéleologue" de l'interne, merci de continuer le cheminement!
  • Meskellil
    • 2. Meskellil Le 26/06/2015
    Bonjour Miliani2Keur,

    Bonjour à tous,

    Brutal, douloureux, insupportable, profondément triste. Contraste et paradoxe. Le lien avec les trois autres Safaaiyates ne se fait pas d’emblée. Les injustices, les souffrances, les malheurs du monde sont si incompréhensibles. De la lumière éclatante à l’obscurité totale.

    Pourtant, le lien serait dans la force de l’Amour, dans la force de la Vie, dans leur caractère Absolu et Sacré. Le lien serait à faire avec l’humain qui en recèle des fragments. Surmonter l’adversité, être dans la résilience, être dans l’empathie, continuer à avoir foi en l’Etre humain en raison de ces parcelles de Lumière et d’Amour qu’il y a en lui. C’est ce qui nourrit l’espoir, ce qui permet de croire en un Homme meilleur. Toujours dans ce lien à soi, à l’autre, à l’univers, le malheur humain étant aussi universel.

    Ce poème-prière de Francis Jammes qui s’adresse à tous les désespérés, à tous les humiliés du monde est beau, puissant, touchant, bouleversant, profondément triste, mais foncièrement optimiste. Il a été chanté d’abord magistralement par Brassens dans une voix qui reflète à la fois toute la souffrance, la détresse, la peine, la tristesse du monde, mais aussi tout l’amour et la tendresse qui y sont contenus.

    Puis, repris par Saèz en hommage à Brassens dans une version non moins puissante dans sa lancinance et dont la composition musicale saccadée, tourmentée, bruyante évoque ce tumulte, cette agitation, ces malheurs du monde. La voix d’un enfant, voix d’innocence, tente de se faire entendre en dépit de ce tapage, ce vacarme, ces remous qui finissent par la faire disparaître. Elle revient cependant, et arrive à poser sa voix pure, claire, audible, porteuse d'un message à l'humanité entière. Une note d’Amour, de Lumière, d’Eternité, de paix. Un hymne universel à l’espoir.

    Deux liens Espoir Barbara et Georges Brassens même s’il y en a d’autres et notamment Brel :

    https://www.youtube.com/watch?v=tYX2KRCr37g

    https://www.youtube.com/watch?v=3GA0ue9F79o

    Enfin, un autre poème de Francis Jammes qui parle de la beauté de l’ordinaire extraordinaire, ou même de la divinité de l’ordinaire

    PRIERE POUR ETRE SIMPLE

    • Les papillons obéissent à tous les souffles
    • comme des pétales de fleurs jetés vers vous,
    • aux processions, par les petits enfants doux.
    • Mon Dieu, c’est le matin, et, déjà, la prière
    • monte vers vous avec ces papillons fleuris
    • le cri du coq et le choc des casseurs de pierres.
    • Sous les platanes dont les palmes vertes luisent,
    • dans ce mois de juillet où la terre se craquèle,
    • on entend, sans les voir, les cigales grinçantes
    • chanter assidûment votre Toute-Puissance.
    • Le merle inquiet, dans les noirs feuillages des eaux,
    • essaie de siffler un peu longtemps, mais n’ose.
    • Il ne sait ce qu’il y a qui l’ennuie. Il se pose
    • et s’envole tout à coup en filant d’un seul trait,
    • à ras de terre, et du côté où l’on n’est pas.
    • Mon Dieu, tout doucement, aujourd’hui, recommence
    • la vie, comme hier et comme tant de fois.
    • Comme ces papillons, comme ces travailleurs,
    • comme ces cigales mangeuses de soleil,
    • et ces merles cachés dans le froid noir des feuilles,
    • laissez-moi, ô mon Dieu, continuer la vie
    • d’une façon aussi simple qu’il est possible.

    Merci mille et une fois (lool) Miliani2Keur pour ce quatrième volet de Safaaiyates qui prolonge, complète et rend toujours plus signifiant ce cheminement de la pensée, de la réflexion, de la méditation. La quête du sens.

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