Batna Capitale des Aurès

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  Batna - باتنة  

Batna vue panoramique

Batna (en chaoui Bathenth ),  est une ville d'Algérie, chef-lieu de la wilaya de Batna. La ville de Batna est considérée historiquement comme étant la "capitale" des Aurès. Située à 1058 mètres d'altitude, elle est la 5ème plus importante ville du pays et la plus haute agglomération d'Algérie malgré le fait qu'elle ait été construite dans une cuvette.

Elle est située dans la région des Aurès, à la jonction de l'Atlas tellien et de l'Atlas saharien. Démographiquement, la wilaya occupe le 5ème rang avec une population de 1 128 030 habitants en 2008.

Batna a été construite sur un relief en cuvette, entourée de montagnes.

La ville, et plus largement la région des Aurès, est principalement peuplée de berbères chaouis, souvent bilingues parlant chaoui et arabe algérien.

Au nord-ouest, Batna possède un nouvel aéroport international situé à 30 km du centre-ville.

 

Avant la colonisation française

La terre de Batna faisait partie de la Numidie et des premiers royaumes indépendants Berbères comme l'atteste le monument de Madracen non loin de la ville. La vallée dans laquelle est installée la ville de Batna faisait jadis partie d'un territoire sous la domination de la vieille ville romaine de Lambèse. Les effets du temps et de l'érosion, notamment des pluies diluviennes et des glissements de terrain, ont peu à peu conduit à l'enfouissement de la ville romaine de Batna et d'une bonne partie des vestiges de la ville de Lambèse. La vallée était habitée par des Berbères chaouis. La tribu Fezzan (Fezazna), d'origine tripolitaine, elle sera concentrée à la Zaouïa de Zmella ou le village de Zmella, situé dans la vallée. Les Français l'ont baptisé à leur arrivée "Village Nègre", car il y avait une population noire les Zenagas (parlent le Berbère subsaharien), des descendants des Sanhadjas. Les Ayth Adi, tribu arabo-berbère possédaient la plus grande partie de la terre de la vallée. Les Ayth Ali, tribu berbère, avaient aussi des parcelles de terre dans cette vallée. Les Ayth Sidi Yahia, tribu berbère, habitaient la vallée jusqu'à Lambèse, eux aussi avaient une zaouïa. Les Ayth Chlihs, tribu berbère étaient également établis dans la vallée et avaient, eux aussi, une zaouïa. Les Hraktas tribu berbère avaient des terres pour leurs pâturages et des lieux saints dans cette vallée.

Les routes étaient protégées par toutes ces tribus contre les Razzias des autres tribus proches et des attaques ottomanes. Le commerce était prospère dans cette vallée, les gens passaient par cette vallée pour aller à Constantine. Ils venaient d’Arris, de Menaa, de Biskra, etc. Le voyage durait une journée à dos de cheval ou d'âne. Plusieurs zaouïas étaient, à cette époque, des lieux de visite mystique de culte des saints.

 

Pendant la colonisation française

Le 12 février 1844, près de l'endroit de l'embranchement des routes des Batna-Bemelle et Batna-Condorcet et de la Zmella, Henri d'Orléans, duc d'Aumale, lieutenant général de l'armée française menant l'expédition de Biskra, décide de camper à cet endroit. Les traducteurs indigènes dirent N'bet H'na (Batna) (en français qui veut dire bivouac, nous passons la nuit ici). Les Français ont cru en entendant les autochtones dire « N'bet H'na » que l'endroit s'appelait Batna. C'est ainsi, raconte-t-on, que le nom de Batna trouve son origine. Se rendant vite compte de la situation stratégique de l'endroit (à mi-chemin entre Constantine et Biskra), l'expédition décida, dès 1844, la construction d'un camp militaire fixe destiné à contrôler les différents axes routiers. Devenue un carrefour incontournable, la ville de Batna se développa rapidement et plusieurs familles vinrent y vivre. Des commerçants sont venus de partout pour y investir et y travailler alors que des soldats restèrent après leur service pour construire leurs vies sur place. La ville était cosmopolite, il y avait des personnes d'origines et de confessions extrêmement diverses ( Chaouis, Kabyles, Mozabites, Soufis, Arabes ( originaires de diverses régions d'Algérie et d'autres pays, notamment du Maroc et de Tunisie, etc ), Africain, Kouloughlis, et toutes sortes de métissages entre ces différentes origines ethniques. Ils étaient Musulmans pour la plupart, mais il y avait également, avant la guerre d'indépendance, des Juifs d'Algérie et de nombreux Chrétiens également originaires de France (de Corse, notamment) de Malte, d'Italie, Sicile notamment, des Allemands, et même des Russes. À ce sujet, un proverbe contemporain dit : "Batna réussit à ses étrangers". Plusieurs confédérations d'autochtones étaient concentrées dans le vieux Quartier du Camp de la ville et de la Zmela alors que beaucoup d' Européens habitaient le quartier du Stand où vivait aussi des Musulmans Algériens de classe plus ou moins aisée, ainsi que quelques familles de Juifs d'Algérie.

Les écoles, le théâtre, l'hôpital, les cinémas, les jardins, les routes, les installations sportives, les immeubles d'habitation et d'administration, la gare, etc., toutes ces activités s'y sont développées et ces infrastructures ont été baties pendant cette période et restent fonctionnelles à ce jour. Il y avait aussi un aéroport de l'armée à Batna qui devenait de plus en plus stratégique du point de vue économique et militaire. L'hôtel d'Orient et d'Angleterre sera construit pour accueillir les touristes avant la Première Guerre mondiale, vers 1885. Quelques célébrités mondiales y ont séjourné comme John Wayne et Mohammed Abdel Wahab.

Batna devient en 1957, le chef-lieu d'un département qui porte son nom.

Relevé d'internet

Commentaires

  • Ahmed LABDI
    Je m'excuse monsieur Ferhat. Je n'ai pas attention à l'auteur du coin de ce site. Et j'ai posé la question avant de lire de monsieur Chibani Kamel ; "Si Batna m'était contée" malheureusement pas en vente chez nous. Il en donne la même explication pour Bathneth. C'est que cette ville, monsieur Chibani Kamel la conte si bien. Pour lire il n'y a pas si bien que le tzoufir. Pour s'occuper le soir il faut quelque chose à mettre sous les yeux.
    Après l'avoir lu attentivement maintenant je connais bien la ville de Batna, une connaissance agrémentée par des souvenirs d'antan, de mon séjour (2 ans) lors de mon service national. Un beau livre qui m'inspire d'en faire autant pour nos villes de notre Wilaya. Voilà une utilité issue de la rencontre de deux associations !!!
    Cette article relate la ville de Batna avant et pendant l'occupation, mais où est l'après ? L'après sera pour le 07/04/2018 lors de la visite des anciens de l'ALMF à cette ville. Et c'est ça l'essentiel. Ahmed le bourlingueur.
  • Taha-Hassine FERHAT
    Bonjour Si Ahmed,
    Rendons à César.....
    Ce n'est pas moi qui ai rédigé ce post mais plutôt notre amie Noria ( pseudo algermiliana si je ne me trompe pas).
    A propos de Batna, il y a 2 ou 3 explications toutes aussi valables les unes que les autres mais la plus plausible est celle citée plus haut.
    je me permets cependant d'apporter une très petite correction: ce n'est pas Bathenth mais Bathneth!
    Mes amitiés
  • Ahmed LABDI
    Monsieur Ferhat vous dites que Batna en chaoui est Bathenth mais quel est le sens étymologique de ce terme en langue ancienne des gens des Aurès ? Car nbat h'ha est une autre hypothèse d'origine arabe. Quelle est celle en chaoui.?
    Cette image, d'une ancienne carte postale, je suppose car j'en ai une, me remémore bien la ville de Batna que j'ai connue lors de mon, séjour (2 ans) à l'occasion de mon service militaire. Surement que le 7 avril prochain je ne l'a reconnaîtrai plus tellement changée par les constructions nouvelles. Je l'ai visité quelques années plus tard à l'occasion de notre bivouac en tant que géologue à Ain Yagout. Avant la construction de l'aéroport des environs. J'ai de beaux souvenirs en diapositifs.
  • Taha-Hassine FERHAT
    Bonjour tout le monde
    Merci Madame pour votre intérêt à notre ville Batna, la capitale des Aurès!
    Sur la photo, le grand boulevard qui la traverse sur toute la largeur est l'ex. Bd Bocca, actuellement Les Allèes Benboulaid.
    En parcourant ce Bd de la droite vers la gauche de la photo, le dernier bâtiment qui se trouve sur votre gauche est l'actuel lycée des 3 frères Lamrani, ex. lycée Benboulaid avant 1969 et où j'ai passé 6 années de mon adolescence comme élève interne.
    Mes amitiés
  • Chantal
    Bonjour à tous !

    Merci Noria pour cette rubrique très didactique ! J'ai d'autant plus apprécié cette leçon d'histoire que je ne connaissais presque rien sur Batna. La vidéo est également très intéressante. Quant aux paysages … ils font rêver !

    Bonne journée.

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