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Aux maîtres d'internat/ Par Med BRADAI

Hommage et Reconnaissance

Allez...! Tout le monde debout ! Au pied du lit, et que ça saute...

Combien de fois avons-nous entendu et subit cette sanction au beau milieu de la nuit, au grand péril de notre sommeil.

Les murs de ces fameux dortoirs du lycée Mustapha FERROUKHI s’en souviennent mais eux par respect à nos mémoires en garderont enfouies à toujours leurs complicités avec ceux qui la nuit entre les lits, dans le tâtonnement du noir absolu ne trouvent mieux à faire à leurs camarades de chambrée que des espiègleries de tous genres. Mais cela aussi entre dans le quotidien du lycée tout le long de cette vie d'internat. Si ces murs en gardent à jamais leur secret, il nous revient à nous de le faire savoir pour nous rappeler ces moments de nos années lycée.

1972Chaque élève interne a en mémoire le lieu et place de son premier lit ou chaque recoin du dortoir lui rappelle ce regard malicieux d’un de ses compagnons avant qu’il ne le cache sous un polochon en signe de bonne nuit .Un autre bonhomme aussi omniprésent, qui ne peut s’en passer de notre présence et qui aime diriger nos pas en cadence là où le veut le bon sens de la discipline et du règlement. Cet homme-là autrefois élève et malin dans sa blouse se voit passer dans l'autre camp adverse devint tout silencieux partout où on le voit .Il n’est autre que le Pion qui entre lui aussi dans ce jeu estudiantin de la vie lycéenne. Un Pion, qu’on s’empresse de lui en choisir et coller à jamais un nom à sa juste valeur, il en sera pour lui et à son insu comme une cravate d'un nouveau marié bien distincte qu’il portera tout le long de son Odyssée au lycée. Il sera l’ange dans nos lamentations de nos heures d’études et de consignes à longueur d’année, à épier le moindre faux pas de notre bonne ou mauvaise démarche, et quand ce Pion se faufile dans sa piaule, sensé, être aux aguets du moindre faux pas de ses innocentes et adorables âmes d’un temps de pensionnat, se voit toucher dans son amour propre. De peur d'être la risée de ses collègues du lycée doit montrer et faire respecter son autorité à leurs égards.

Au fil du temps qui passe, dans ces dortoirs les gaffes ne cessent de se répéter. Les plus pénibles punitions, c'est au moment des grands froids, c'en sortant d'un lit bien chaud qu'on doit nous habituer pour ne pas souffrir au changement de température qui nous oblige à sentir les froideurs de nos pieds posés sur un sol glacial et celles de notre dos en période d’hiver. Malgré celà, il n'obtiendra que notre silence contre son obstination de saisir le coupable.

Tout gaffe commise est une histoire continue qui s’inscrit et se répète au soir de chaque nuit juste à quelques heures de l’extinction des lumières. Quand Les lumières s’allument d’un coup, la porte de la piaule s’ouvre, elles seront suivies dans cette cadence de deux claques des deux mains qui se font entendre dans ce silence que seuls les fauteurs de trouble entendent en premier, mais feront semblant dans leur mascarade de comédiens qu’ils sont sourds d’oreille que pas même une bassine d'eau fraiche jetée sur eux ne pourra les réveiller. L'homme de loi du silence, sortira de sa piaule l’air coléreux, mécontent de notre comportement inouï qui a tendance à être revu par une correction de sa part. En pleine nuit un chambardement a bien eu lieu et a dérangé subitement son autorité. Le règlement à lui dit : qu’il doit en connaitre la cause et surtout ses auteurs. Marchant d'un pas lent en sillonnant l’allée d’un aller et retour continu, une gifle prête à être donnée au premier lascar que sa tête ne lui conviendrait nullement. Mais combien avons-nous reçu de gifles. Une douleur d’un soir en fera oublier celle du jour et le compte ne sera jamais connu. Ni de lui ni de nous.

Au bon milieu de l'allée des lits, il est là à scruter pour bien distinguer les retardataires qui se lèveront et feront semblant d’être parmi les vivants et ceux qui feignent n'ouvrir difficilement leurs beaux yeux qu'à l'aide d’un frottement de leurs mains pour dire qu’ils étaient dans de beaux rêves des mille et une nuit.

Allez...! Tout le monde debout ! Au pied du lit, et que ça saute...

C’est la phrase qu’on entendra de lui. Tel un ordre à exécuter qui ne se répétera pas. IL sera pour nous l'éternel appel d'une punition suivie d'une sanction prochaine irréversible. Se mettre au pied du lit. Parfois sur un pied. C'était la punition infligée aux internes. Elle durera jusqu'à ce que le coupable présumé soit connu ou sera dénoncé sinon c’est à une consigne collective et ça a été presque toujours le cas. Le ou les coupables n'en seront jamais dénoncés. Et c'était ça qui faisait la force et la solidarité des internes entre eux. Une devise propre à cette vie de pensionnaires.

Les plus sérieux dans leurs sommeils et ils sont bien connus du Pion, en seront épargnés de ce supplice ou seuls qui sitôt le dos du ce pauvre gardien de la paix leur fut tourné qu’ils ne peuvent s'en passer de montrer leur clownerie. Et c’est toujours ceux qui se trouvent prés de son passage, en ne pouvant se retenir d'une grimace gratuite qui sont les premiers à récolter une gifle qui marquera un passage de cinq doigts sur la joue.

Quelques noms seront pris au hasard, et s'ajouteront le matin, à ce grand registre mémorable de Guinness où figurent déjà les noms des prochains lauréats d'un Dimanche après midi, qui à chaudes larmes méditeront sur leur sort entre quatre murs. Ils se contenteront en outre, d’une belle part de pâtisserie qui leur sera servie à table à midi au moment du déjeuner pour leur dire que vous êtes les musiciens d'une fête. Des invités d'honneur dans une salle de consigne, ils seront rejoints de certains externes désireux être aussi de la fête plutôt que de rester au dehors. La Surveillance Générale, lieu du Q.G des maitres d'internat leur souhaitera une bienvenue.

Au matin, dans ce réfectoire qui réunira tout le monde, une bonne tasse de café au lait bien chaude avec deux tranches de pain beurrées en fera oublier notre soirée dansante sur un pied. Une nouvelle journée commence pour nous et elle débute toujours avec un PION dans une salle d'études...

S.Généraux : ABDELWAHAB - ABDELGHANI - RANDI.

Des Surveillants Généraux : ABDELWAHAB - ABDELGHANI - RANDI. Que nous ayons connus dans ces années 60 dans ce lycée  Mustapha FERROUKHI, on leur doit avant tout le plus grand respect qui se doit à leur personne.

 

1965/66

Aux Maitres d'internat de ces mêmes années je citerai ceux que je n'ai pu oublier avec tout le respect qui leur doit...

Sayah (rabi yarhmou) - Benaida -Zoubir - Khelifi - Melfouf - Bouzid (peu s'en souvienne de lui) - Madoui - Ayadi - Gaidi - Mana (le parisien) - Morsli (rabi yarhmou) - Benslimane (rabi yarhmou)- Moussaoui - Melouk - Benchabane - Benrrabah......Bien des noms sont dans l'oubli qu'ils m'en excusent de n'avoir pu citer leurs noms.

Commentaires

  • Amar AYADI
    • 1. Amar AYADI Le 24/08/2012
    A mon ami Djelloul TALBI

    Le petit gars demande à son père:
    " Papa, quand je suis venu au monde, qui m'a donné mon intelligence ?
    C'est sûrement ta mère répond le père car moi j'ai encore la mienne."

    Au plaisir de te revoir

    Amar AYADI
  • Bradai
    • 2. Bradai Le 02/02/2012
    A Mr Nouh Amri.
    Je te salue et je te remercie de m'avoir repondu au sujet de Sidoumou Brahim
    il s'agit donc bien du meme éleve de Hamam RIGHA et de notre classe de la 6eme 3que je connais et qui figure dans ton album . Ce qui me reste de lui et qui ne peut s'effacer de ma memoire c'est les tours du stade de MILIANA qu'on a effectué tous les trois au cours de notre heure de sport. Lui, Benaouda Mhamed et moi.
    Ca a debuté par un echauffement ou toute la classe devait faire ce tour.Le tour qu'on devait faire fut bouclé et tout le groupe de la classe s'arreta. sauf nous trois. Chacun voulait etre le meilleur, eux etaient bien costauds que moi. les tours se succedaient avec les applaudissements de nos camarades et nous on ne cessait d'acceler le rytHme pour un autre tour et un autre.
    Si bien que le prof de sport cessa notre cadence.
    Ce jour là j'ai bien senti que mes poumons allaient eclater tout comme Sidoumou et BENAOUDA.On s'etait etalé tous les trois parterre les yeux au ciel ,et on ne cessait de tousser, de tousser et çà faisait terriblement mal.
    Maintenant, je me souviens bien de toi en me donnant votre nom mais sur la photo je n'ai pas pu t'identifier.
    Je te remercie encore une fois Nouh Amri .





  • Bradai
    • 3. Bradai Le 12/11/2011
    Tout est passé si vite comme tu le dis si bien AMAR. Le temps s’en va et Il n’en reste de lui que des souvenirs à évoquer. Cela me rappelle une fois, cette occasion d’une rencontre avec Tayeb Gaidi maitre d’internat de ses années 60 . De ce passé bien loin 'Il m’adit avec un sourire aux lèvres", je crois que tu te rappelles et tu t'en souviens toujours de cette gifle que je t'ai donné Mohamed .Et c’est avec un gros sourire et sans rancune que je lui ai répondu. Oui, je me souviens très bien même de son endroit prés de la salle 6 au milieu du couloir. Un rappel d’un temps qui fut bien celui de nos plus belles années. Une gifle donnée par un pion à un élève et qui s’évoque après bien des décennies de ce passage d’une vie au lycée On se souvient toujours de ce temps, de ce temps qui ne peut s'effacer de nos mémoires.
    Il y a une chose, que toute cette génération des années 60 regrette peut- être , c’est de n’avoir pas pu prendre de photos souvenirs de cette epoque .Peut-être que nos moyens financiers ne nous le permettaient pas et qu’il était bien difficile à quelqu’un d’en posséder un appareil photos. Pour la musique, je me souviens d’un vieux tourne- disque au dortoir n° 2 et cet air d’une chanson « il y a le ciel, le soleil et la mer…. »
  • Amar AYADI
    • 4. Amar AYADI Le 11/11/2011

    Taille basse m'en a fait voir de toutes les couleurs et celà gratuitement, aussi je ne ratais pas la moindre occasion pour me payer sa tête, je suis arrivé à lui balancer une boule puante dans son bureau. Je risquais le renvoi définitif mais personne n'a donné mon nom malgré les menaces
    ERROUDJLA et la solidarité malgré notre jeune âge.
    Tout celà a fait qu'une fois maître d'internat je n'étais pas tendre avec les chahuteurs , mais en mon âme et conscience je n'étais pas toujours sévère . Pour ceux qui se rappellent la musique au dortoir.
    Tout est passé si vite .

    Amicalement

    Amar AYADI

  • AYADI
    • 5. AYADI Le 11/11/2011
    Merci pour tout. Vous avez oublié - Talbi Djelloul - Bedri - Yahya Zoubir Smain - Brahimi de Blida - Chougrani - Boumaza - Khlefi Ahmed etc.

    Ce furent mes plus belles années aussi bien comme interne de 1959 à 1965 que comme maître d'internat de 1965 à 1969.

    AMICALEMENT
    Amar AYADI

  • Bradai
    • 6. Bradai Le 25/09/2011
    Salut à toi nouh amri.
    c'est exact pour Mr Abdelghani.Par respect à ce corps de surveillant je ne voulais citer leurs noms d'ajout.
    Pour Sayah(rabi yarhmou) il etait le plus respecté avec Benaida ( le pion à la gifle au deux doigts).
    Merci à toi aussi pour ce rappel qui ne date pas d'hier.
    l'occasion s'est presenté pour moi de te demander une question.
    Sur la photo de classe de ton album,figure un Sidoumou Brahim n'st ce pas celui de Hammam Righa il etait de ma classe en 6eme3 .
    Autre chose aussi est ce que votre nom m'est connu .
    Merci de tout Nouh amri
  • nouh amri
    merci a toi Mohammed, pour cet émouvant témoignage, ensemble nous étions dans la salle d'étude, et ensemble nous rigolions lors des fameuses parties de foot dans la minuscule cour du lycée, ou élèves et pions s'affrontaient après le repas de midi...quelques coups étaient donnés pour régler des comptes avec des pions, mais sportivement...
    ps:cheikh sahi de theniet (Allah yerhamou )était encore simple pion et Abdelghani avait sa fameuse règle en corail dite "caroline" parait-il (taille basse, ça te dit qque chose?)
    et à mon tour je suis passé de l'autre coté de la barrière...1969-1970
    • 8. Le 24/09/2011
    mr randi cest quelqu un qu on oubli jamais surtout pour nous les eleves des annèes 80 une tres bonne equipe avec monsieur henni

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