Mohamed Roudali

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Mohamed Roudali, vice président de l’association des mélomanes de la musique du chaabi de la ville d’Ain Defla, dira :

« Du rêve à la réalité»

Lors d’une soirée animée par le chanteur Megharia Djamel de la ville de Chlef, en plein air, au niveau der l’ODEJ (office des Etablissements de la Jeunesse) ex : CIAJ. Avec une assistance composée de personnes de différents âges. Les présents savaient et répondaient aux diverses intonations du cheikh, soit, un public connaisseur. Sur le plan musical et surtout sur le plan parolier. Le cheikh a su enflammer les présents par des maktouates et paroles que seuls les initiés en connaissent la teneur et la profondeur. Le cheikh fut invité justement dans le cadre du programme de fête spécial du ramadhan élaboré par l’association. En marge de cette soirée musicale, nous avons abordé M. Mohamed Roudali pour nous parler de l’association, de ses membres, de ses débuts, de ses difficultés, de sa vision, de ses objectifs et aussi de sa réussite.

Le chélif : M. Mohamed Roudali, en tant que vice président de cette association, pouvez-vous nous présenter votre association et en même temps expliquer comment est née cette association que vous aimez tant appeler les mélomanes du chaabi ?

Mohamed Roudali : Tout d’abord, nous vous remercions beaucoup de votre intérêt pour notre association ; notre association se présente comme suit : Miloudi Djilali comme président d’honneur, Mataoui Mohamed comme président, Roudali Mohamed comme vice président Benouali Mohamed et cheikh Allaoua comme secrétaires, Charfaoui Aziz comme trésorier  et environ une dizaine de membres. Pour ce qui est de la naissance de notre association remonte aux années 2003-2004 et plus précisément en 2004, Nous étions invités au niveau du festival de la musique du chaabi à Sidi Lakhdar localité relevant de la wilaya de Mostaganem. Et, c’est à ce moment précis que la vraie discussion fut alors lancée sur la naissance et la création de l’association en question. Lors du festival, il y avait d’autres wilayates qui comme nous qui assistaient à la fête - donc la gestation de l’idée de la création de l’association fut encore aidée et encouragée par nos  amis des wilayates limitrophes que plus tard fut le groupe qui était composé de : Chlef -Ain Défla (Miliana et Khemis-Miliana)-Mascara (Mohamadia)- Mostaganem (Hadjadj et Mostaganem)-Relizane-Alger-Tipaza (Koléa et Douéra) 

Le chélif : Donc, la naissance du chaabi au niveau de la ville d’Ain Défla était née en 2004 par le biais de l’association des mélomanes (passionnés)du chaabi ?

Mohamed Roudali : Au contraire, la musique du chaabi était née, il ya bien longtemps et même avant la révolution de 1954. Un article sur les débuts du chaabi dans notre ville fut publié sur le journal le quotidien d’Oran le 5 dimanche 2010 sous le n° 4867 sous le titre : En 1940, Ain Defla possédait déjà son chantre dans la chanson du chaabi. Avec le chanteur Kaddour Djilali dit Bemlarbi. A près l’indépendance, d’autres groupes furent crées pendant plus de trente ans. Les troupes de Bacha Mohamed, Benmerzoug Mohamed dit Kallas, Ali Saadi dit  Madhi et Mataoui Mohamed, ce dernier est devenu par conséquent le président de notre association et chante de nos jours.

Le chélif : Pouvez-vous nous éclairer sur ce groupe qui compose plusieurs wilayas ?

Mohamed Roudali : Ce groupe constitué de plusieurs wilayas a eu un effet et un impact bénéfique sur notre association, tout d’abord, ils étaient à l’origine de la création de notre association, ensuite les contacts ont pu raffermir et consolider les liens entre ce groupe et notre association, par des connaissances, des invitations de par et d’autres  ont également apporté ce don nous n’avions pas, ces contacts nous ont également permis d’avoir des amis un peu partout. On les invitait, ils nous invitaient, certes, on formait une grande famille. Toutes ces donnes ont apporté beaucoup de choses bénéfiques à notre association, voire beaucoup d’expérience et d’ailleurs c’est grâce à ce groupe qui nous a encouragé et aidé à faire des soirées non stop, à titre d’exemple, la première soirée appelée « nuits du chaabi » avec des chanteurs renommés tels que Bourdib, Koubi, Zeguiche et Bouzama ainsi que deux poètes ; feu Da Ghfali et Yacine Oubed. Cette soirée fut grandiose et c’était aussi le déclic qui nous a permis également de passer au niveau de la radio télévision algérienne par le bais de l’animateur Yacine Bouzama, très connu dans le milieu audiovisuel pour avoir animée une émission (bahdja) sous le titre chaabi diana et aussi fène bladi. Et tout cela avait, pris une autre dimension, dans la relance du chaabi à titre d’exemple et cela relative à la compréhension et le goût. 

Le chélif : Vous dites compréhension et goût ?

Mohamed Roudali : C’est vrai que le chaabi, il faudrait bien le comprendre, comprendre les mots, les vers et savoir déguster le miel qui en découle de ses phrases comme un breuvage, la propreté de ses mots est limpide ainsi que ses verts. Tout est plein de beauté, les éléments de l’orchestre, chacun travaille dans un sens, dans un style accompagnant le cheikh dans ses hochements de tête et dans ses paroles, une véritable symphonie ou chaque dysfonctionnement pourrait justement enrayer l’accord et ou l’aubade.

Un des grands poètes avait dit un jour : « Ce breuvage avec ses tasses, ne peut le comprendre que l’illuminé ».

Le chélif : Donc, vous avez établi un programme de soirée pendant ce ramadhan ?

Mohamed Roudali : Oui, effectivement, un programme fut préparé pour illustrer et enrichir les nuits du ramadhan et qui se résume de la manière suivante :

04.07.2014 22h30  mn Par  Mataoui Mohamed  Chanteur  Ain Defla CIAJ Ain Defla
08.07.2014 22h30  mn Par  Bacha  Rezkallah Chanteur Ain Defla CIAJ Ain Defla
10.07.2014 22H30 mn Par  Boudjelal   Ali   Chanteur  Douéra CIAJ Ain Defla
14.07.2014 22H30 mn Par  Zidouk      Mustapha Chanteur  Ain Defla CIAJ Ain Defla
17.07/2014 22H30 mn Par  Magharia   Djamel  Chanteur  Chlef   CIAJ Ain Defla
17.07/2014 22h30 mn Par  Derouache Abdeslam   Chanteur  Alger CIAJ Ain Defla
18.07.2014  22h30 mn Par  Zeghiche   Sid Ahmed    Chanteur  Mostaganem CIAJ Ain Defla
20.07.2014  22H30 mn Par  Derouache Abdeslem    Chanteur  Alger CIAJ Ain Defla
22.07.2014  22h30  mn Par  Zidouk      Mustapha Chanteur  Ain Defla CIAJ Ain Defla

 En dehors du mois spécial du ramadhan, l’association des mélomanes du chaabi compte justement produire une soirée par mois. L’APC et la wilaya de par leurs subventions nous ont permis d’acheter les instruments pour notre orchestre et surtout pour l’apprentissage de l’école

Le chélif : En tant qu’association, est ce que vos objectifs son atteints ?

Mohamed Roudali: Oui, notre objectif principal  était d’ouvrir une école de formation dans la perspective afin non seulement d’enrichir et promouvoir la musique du chaabi mais aussi et surtout d’avoir une pérennité par les enfants qui vont sortir de cette école. Je profite de l’occasion pour remercier au passage, toutes les personnes, qui ont de près ou bien de loin, apporté ce petit chouia qui a permis l’éclosion de cette musique.

Le chélif : Les difficultés rencontrées par votre association ?

Mohamed Roudali : La seule difficulté majeure qui avait complètement déstabilisée plus au moins l’association dans sa configuration comme dans sa logistique était la salle qui servait de lieu de répétition et de siège. Cette salle au niveau de l’ancienne mairie, fut arrêtée pour travaux et de réfection totale. Nous souhaiterions que les autorités de la ville songent à accélérer les travaux  pour nous permettre de reprendre les répétitions et accueillir nos hôtes. Et aussi sans oublier également les subventions qui nous sont d’un apport considérable pour faire face aux prestations, pour prgrammer des fêtes et surtout pour accueillir nos hôtes.

Le chélif : Le mot de la fin ?    

Mohamed Roudali : Je remercie l’ensemble des membres de l’association et le groupe composé des sept wilayas  pour les échanges fructueux les orientations qui ont permis à notre association de décoller et surtout à l’amitié qui n’ a pas cessé d’avoir des liens solides et la consolidation des gestes simples mais oh combien nécessaires et indispensables. Sans oublier également les autorités locales ainsi que les personnes qui nous ont aidés et assistés à la moindre demande. Un grand bravo pour tout le monde.     

Djilali Deghrar

Ils ont dit :

Miloudi Djilali : Président d’honneur,
Cette association était comme la sève qui érigeait une plante, elle était aussi notre désir et notre volonté. Et c’était elle qui nous donnait cette assurance de vouloir toujours aller vers l’avant et de continuer.

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 Mataoui Mohamed : président,

Cette association appelée celle des mélomanes était notre fierté et également notre existence. Elle nous a permis de se regrouper et de connaitre des amis partout.

 

 

hebergement d'image  Keddar Tahar: fan,

La chaabi nous a permis de nous unir encore une nouvelle fois, il est le cordon ombilical de beaucoup de passionnés, il permet de déguster ces paroles enivrantes et mielleuses.Le chaabi est après tout une relaxation et donne à l’esprit comme au corps ce repos et cette pesanteur inouïe, il donne  ce sentiment d’être envoûté par les paroles et surtout par les reprises.

 

 

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 Bemouali Mohamed : secrétaire de l’association,

Nous avons rêvé et nous avons réussi et ce malgré quelques difficultés qui nous empêcher d’être au top, mais finalement, on est arrivé à bon port. Et, et c’est l’essentiel.

 

 

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 Mahmoudi Mohamed : Instrumentaliste,

C’est vrai, nous avons rêvé, nous aussi osé et voila le résultat de nos efforts et de nos multiples sacrifices.  

 

 

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 Allaoua Mohamed : secrétaire,

Avec l’apport de la salle, on peut encore mieux faire, ceci permettra la possibilité de procéder aux répétitions nécessaires et appropriées.

 

 

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 Magharia Djamel : Chanteur du chaabi de la ville de Chlef,

On ne peut refuser de venir chanter à Ain Défla, le public est merveilleux et il est aussi connaisseur.

 

 

 

Boudjella Ali : Chanteur du chaabi à Douéra,
Si l’association d’Ain Défla m’appelle et que je suis à Tamanrasset, je rempile et je débarque à Ain Défla. Un public connaisseur, j’ai beaucoup d’amis à Ain Defla et je ne peux leur refuser quoique ce soit. J ‘ai vécu des moments agréables et inoubliables.

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MEGHARIA Djamel avec les membres de l'association

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Association des mélomanes, passions du Châabi

Par DEGHRAR Djillali

Commentaires

  • mataoui djelloul
    • 1. mataoui djelloul Le 03/04/2016
    Bonjour,
    pas de nouvelles depuis 2014................
  • mataoui
    • 2. mataoui Le 20/12/2014
    c'est un bon travail,bravo............
  • Hachemi BESKRI
    • 3. Hachemi BESKRI Le 26/10/2014
    Salut , tout d'abord je trouve pas les mots pour exprimer ma joie, mon bonheur pour exprimer ce que je ressens au fond de voir une telle équipe " Allah Ybarek " qui s’intéresse à un art aussi noble. Sincèrement je suis de Ain Defla et j'ai jamais entendu parler de cette association , je sais pas comment est ce que je suis tombé par hasard sur ce site, et croyez moi ça fait vraiment chaud au cœur de voir des gens aussi intellectuels et cultivés qui travaillent ainsi. J'aimerai bien assister à une de vos soirées car je suis un grand de la musique chaabi. Dès que vous organisez une soirée , j'aimerai bien être prévenu par n'importe quel moyen et soyez sur que je ne raterai pas lol ,
    merci du fond du cœur et bonne continuation
  • Meskellil
    • 4. Meskellil Le 29/07/2014
    Bonjour M. Djilali,

    Le cha3bi, je l’ai côtoyé très tôt grâce à une personne qui m’était très chère, que j’admirais beaucoup, que j’aimais beaucoup, et le cha3bi y est définitivement associé. On écoutait en silence les longues qacidats du maître El Hadj El Anka du temps des cassettes audio. Ces dernières ne se trouvaient pas sur le marché ou très peu. C’était aussi et surtout des enregistrements du Cheikh El Anka lors de fêtes de mariage ou autres. Ces cassettes étaient très précieuses parce que si fragiles, les bandes pouvant casser. Quand ça arrivait, on essayait de réparer délicatement et minutieusement avec de la colle. On récupérait la cassette certes mais des passages entiers étaient escamotés quand les dégâts étaient importants... Ça faisait mal au cœur !
  • Deghrar Djilali
    • 5. Deghrar Djilali Le 28/07/2014
    Chere Meskellil et cher Miliani 2Kseur,

    Sincèrement, je ne connaissais point ce talent pour la musique du chaabi de Meskellil, Généralement, et si je ne me trompe pas que c'est une musique d'homme. les femmes sont beaucoup plus versées vers le haouzi ou l'andalousie. Une femme qui se savoure agréablement le chaabi dans tte sa profondeur avec les adjectifs y correspondants et de quelle manière.Sincèrement chapeau-pour ce qui des extraits afin que tu puisse entendre justement la voix mielleuse et enivrante du chanteur Megharia Djamel le frère de l'international Magharia fodhil. J’essaierais de vous rechercher un morceau qui va certainement vous plaire.

    Concernnt Miliani 2Kseur, il n'arrête pas de nous étonner et toujours d'une manière positive, j'approuve beaucoup ton coté ingénieux et merci

    Djilali au revoir et merci
  • Meskellil
    • 6. Meskellil Le 28/07/2014
    Bonjour M. Djilali, à toutes et à tous,

    "Un des grands poètes avait dit un jour : « Ce breuvage avec ses tasses, ne peut le comprendre que l’illuminé »."

    "... paroles enivrantes et mielleuses. Le cha3bi est après tout une relaxation et donne à l’esprit comme au corps ce repos et cette pesanteur inouïe, il donne ce sentiment d’être envoûté par les paroles..."

    Merci M. Djilali de partager cette passion du cha3bi avec nous. On aurait aimé avoir quelques extraits de leur répertoire. Le cha3bi est un état d'esprit, une philosophie de vie, il est dans les moindres fibres de ses passionnés. Ecouter du cha3bi, c'est faire la démarche d'aller à sa rencontre.

    Etre "illuminé", ou réceptif et initié par les érudits de cet art pour le comprendre? Le cha3bi est exigeant et nécessite une réceptivité, une écoute et une disponibilité maximales pour arriver à y entrer. On n’écoute pas du cha3bi par hasard, ou en musique de fond, il faut être là et pour lui seulement.
  • Miliani2Keur
    • 7. Miliani2Keur Le 28/07/2014
    Merci cher Ami Djillali de cette oeuvre civilisée, de récolter notre mémoire au jour le jour, par le verbe par l'image.. ainsi se construit une sociéte.
    Barak Allah Fik

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