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C'ÉTAIT ÇA LE BONHEUR/ Par OUARD Ward

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C'ÉTAIT ÇA LE BONHEUR

Au milieu d'une vaste clairière trônait une maisonnette toute en pierre de taille. Un jardinet où se côtoyaient figuiers, mûriers et grenadiers la ceinturait. A perte de vue des tapis de fleurettes des champs dansaient la farandole agitée par la brise matinale. A quelques mètres de là un noyer centenaire se dressait, majestueux aux branches ployant sous les fruits.

Un ruisselet gambadait jouant à cache-cache avec les galets et les feuilles mortes. Son clapotis s'amplifiait avec le chant des grillons et des cigales dans le silence de l'aube naissante.

Ma grand-mère une femme frêle comme un roseau mais ayant la force d'un chêne s'affairait à allumer le four de terre glaise, elle disposait sur les braises des feuilles de palmier sur lesquelles elle dépose le pain pétri la veille. Dans le ciel aux couleurs chatoyantes naissait le jour dans un magnifique dégradé de pastels.

Dans le lointain une horde de chiens marquait son passage avec force aboiements.

Sur un kanoun en terre glaise, une cafetière émaillée, ébréchée et d'un vert passé chantait allègrement.

Ma grand-mère sortait les pains d'orge dorés et croustillants à souhait, soufflant dessus de sa bouche édentée pour enlever le surplus de cendre...

L'odeur du pain chaud, du café fraîchement moulu, de la terre qui respire, les senteurs de la mousse, les oiseaux picorant les miettes dans un perpétuel pépiement, la douceur de ce matin d'été...

Je ferme les yeux et transfuse goutte à goutte à ma mémoire ces parfums, ces fragrances de l'enfance, la tendresse imbibée de souvenirs merveilleux

Commentaires

  • BELFEDHAL Abderrahmane
    • 1. BELFEDHAL Abderrahmane Le 10/09/2021
    BONSOIR A TOUTES ET A TOUS
    La joie est dans tout ce qui nous entoure, il suffit de savoir l’extraire……………CONFUCIUS
    Voilà un bien joli retour dans les souvenirs entache de très bonne culture, digne de la langue de Molière. A la lecture de cet excellent texte, une profonde sensation nous envahit latéralement et sans attendre nous renvoie aux temps d il était une fois .Un temps où il faisait bon de humer l’air du matin, de contempler l’aurore et le somptueux coucher du soleil .Un temps ou le four traditionnel semait aux vents la splendeur des pains dores, taquinant dans une douceur infinie un odorat toujours prêt à conquérir les premières loges autour de grand-mère. Le panorama ainsi décrit reflète sans doute les sentiments de l’auteur qui encadre le bonheur dans sa dimension réelle, un bonheur ou il fait bon de vivre dans la quiétude et la sérénité. Le bonheur est souvent à deux pas des choses simples et naturelles qui nous entourent. Merci pour l’auteur de cet agréable menu servi à domicile loin d’être anodin, il est succulent et nous pousse à en demander d’avantage. Tout est simple, tout est naturel et à l’image de cette grande mère au corps frêle que la volonté réanime dès les premières lueurs de l’aube c’est toute une vie qui se met alors en mouvement.

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