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La femme du charbonnier/ Par Mohamed B

 

Dans les années sombres où il faisait bon de chauffer au charbon, il y avait un air de germinal dans les foyers. Les bordelaises coupées en deux récupérés en contre bas de Sanctuaire de Sidi Abdelkader le tonnelier (Moul Btati) faisait fonction de baignoire pour accueillir la gueule noire qu’était le charbonnier du quartier.La femme du charbonnier

Khalti Hlima, Keltoum, Fatma Zohra ou autres étaient promptes à voler au secours de leurs maris meurtris par l’anthracite. A chaque fin de journée, la gorge nouée, la respiration difficile, assombris par la poussière de charbon les revoilà entre de bonnes mains pour se refaire une santé.

Dans la rue des Maugrebins, sur les hauteurs de la casbah se révéla dans son plus beau «séroual» celle qu’on appelait «Lalahoum». Son mari, marchand de charbon, rentre chez lui dans un état avancé de dégradation. En un tour de magie, une séance de baignade à l’ancienne et tout est comme avant face au pot de basilic et un café encore fumant. La maîtresse de maison à qui on accorde mille et un respects se profile au quotidien derrière son mari pour mettre au goût du jour une senteur de jasmin.

Elles étaient toutes convoitées dans les cours de maison pour égayer les fêtes, apporter du baume dans le voisinage. Il ne se passait pas de discussion sans l’incontournable femme du charbonnier. L’hiver venu, très sollicité par la force des choses, elle alliait tâches domestiques avec soins intensifs apportés à sa progéniture pour les prémunir de tous risques.

Cette femme de l’ombre longtemps cachée derrière ce voile d’anthracite est sortie de son anonymat forcé pour s’imposer au premier rang dans la gentry féminine. Même Zola n’a rien inventé pour en parler dans son roman. Avec un brin de souvenance, on ne peut se départir de ces moments forts qui ont marqué la femme. Elle fut de tous les combats.

Aujourd’hui, si ce clin d’œil est parti à l’endroit d’une bohème prisé dans une baignoire de fortune, il demeure que derrière chaque histoire il y a une femme.

Commentaires

  • BELFEDHAL Abderrahmane
    • 1. BELFEDHAL Abderrahmane Le 23/03/2022
    AMIS DU NOBLE SITE BONSOIR.
    Il ya beaucoup de fleurs sur le sentier de la vie, mais les plus belles sont celles qui ont des épines…Sagesse africaine.
    La femme fut de tous les combats…derrière chaque histoire il y’a une femme…telles ont été les conclusions tirées de l’épopée de l’ère des charbonniers ou plus exactement le temps des fidélités sans bornes de la femme qui voit en son époux une réelle deuxième moitié à soutenir et à encourager dans le but de réussir. Les exemples illustrant les sacrifices consentis par les femmes sont nombreux à travers temps et au fil des réflexions humaines elles ont eu droit à beaucoup d’égard et de respect profond. Le mahatma Gandhi, philosophe indien (1764- 1812) a laissé entendre : Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes. Qui peut faire appel au cœur des hommes avec plus d’efficacité que la femme. Pour le poète français louis Aragon : l’avenir de l’homme est la femme. Dans ce contexte, je me réfère à deux exemples qui ont illustré l’effort considérable voire gigantesque déployé par deux femmes ayant vécu dans des époques très lointaines l’une de l’autre et le poids de chacune dans la balance des réussites malgré les difficultés souvent insurmontables. Le premier exemple est rapporté à notre mère Khadija radia allahou anha née en 556 a la Mecque, fille de khouaylid ibn assad et de Fatima bint zaidah. Riche commerçante, elle avait alors engagé le jeune Mohamed avant la révélation à travailler pour elle dans le commerce caravanier vers la Syrie. Très vite il gagna son entière confiance. Notre mère khadija radia allahou anha a l age de 40 ans était devenue l’épouse de Mohamed que la bénédiction de dieu et le salut soit sur lui alors qu’il avait l’âge de 25ans. Dans les terribles moments de la révélation elle a été la deuxième femme à croire en la mission qui allait secouer la péninsule arabe toute entière. Notre mere khadija radia allahou anha fut l’une des pierres angulaires qui ont forgé l’ossature d’une grande religion qui allait inaugurer l’ère du monothéisme. L’adage qui dit que derrière chaque grand homme il ya une grande femme se vérifie clairement dans ce premier exemple. Le deuxième exemple que nous citons est celui d’une certaine femme du nom de Sophie Scheler, la femme du célèbre créateur de la marque OPEL, Adam Opel. Sa femme maitrisant parfaitement le français a réussi à diriger l’entreprise de son mari avec le concours de ses enfants. Les négociations d’Adam Opel à paris furent un succès grâce au concours de cette dernière. Mes chers amis du noble site, je termine ce commentaire par une citation qui honore également l’apport de l’homme dans l’échiquier des valeurs humaines : La vie des grands hommes nous rappelle que nous aussi nous pouvons rendre notre vie sublime, et laisser derrière nous, après la mort, des empreintes sur le sable du temps… Henri Longfellow. A bientôt.

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