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Hommage à Cervera, prof d'espagnol/ Par Djilali DEGHRAR

 

Cervera

 

Le professeur Cervera qui enseignait la langue espagnole, amputé d’un bras, fut obligé de quitter l’Espagne à cause du roi Franco et ses sbires ou bien pour d’autres raisons que nous ignorons, il était un excellent joueur d’échecs. L’ancien infirmier en l’occurrence Meharzi  de Djendel, avec son fameux bouc et sans oublier le personnel de la restauration dont Hanouni, Berrami. Sans omettre ces professeurs qui étaient nombreux et spécifiques. Les autres aussi furent des personnages qui ont déposé leurs empreintes, les murs de l’enceinte du lycée se rappellent encore de ces brave personnes en particuliers.

M.CERVERALe professeur Cervera était ce personnage handicapé, d’une stature et d’un gabarit unique. Les anciens élèves du lycée FFERROUKHI Mustapha ne pouvaient en aucun se réunir où fêter un événement sans évoquer ce personnage qui avait laissé des traces de par son comportement, son humour. Sa façon de jouer aux échecs avec feu Sahi Mokhtar et Randi Mohamed. Ce professeur était un personnage gentil et gai, sa silhouette et son charisme avaient épousé et avaient été adopté par le temple du savoir et de la connaissance qui est FFERROUKHI Mustapha. 

Notre subconscient garde toujours de lui les interminables rencontre d’échecs entre Serviras et Sahi Mokhtar, ce fut des moments inoubliables qui marquèrent notre conscience à jamais.

Il ne faut pas oublier, non plus, ces personnes dont Maharzi de Djendel l’infirmier au fameux bouc, Randi Mohamed, Hanouni et Berrami les chefs de la gastronomie au niveau de la cuisine, l’éternel Selim au niveau de la conciergerie et les autres, ils sont nombreux et nous ne pouvons point se les rappeler tous. Certains étaient silencieux. Néanmoins, ils sont arrivés à inscrire leurs noms parmi ces personnes uniques de notre lycée. De par leur tempérament, leurs manières de nous bichonner ou bien d’avoir su se comporter de manière admirable et remarquable à l’époque.

Donc, ils nous imposent le respect et la considération. Maintenant, ils nous obligent de manière indirecte à écrire pour ces quelques mots gentils à leur honneur. Ces quelques mots ne suffisent pas tellement leur grandeur était énorme et incomparable.

Cependant, ces personnes étaient pour le lycée en quelque sorte sa matière première, sa sève et aussi ses repères. Le lycée sans ces gens ne pouvait subsister davantage. Les élèves quant à eux se sont accommodés aux faits et gestes de ces personnages simples mais Ô combien gentils et efficients.

Dans chaque génération, certains élèves ont pesé lourd par leur comportement négatifs ou bons, ces élèves ne peuvent en aucun cas être oubliés ou passer inaperçus. Donc, le lycée en question était là, il a su garder dans ses entrailles tous ces souvenirs et ces mystères. Il suffit simplement de gratter un petit peu pour en connaitre certains passages et vérités, donc, le « grattage » est absolument nécessaire.

Le lycée Mustapha FFERROUKHI peut alors se vanter et être fier actuellement d’avoir eu, pendant toutes ces générations, sous son manteau, et sous ses ailes, ces pépites qui étaient ses élèves, ces professeurs ainsi que ce personnel fantastique.

Ce qui rendait encore plus charmant et beaucoup plus captivant et attachant c’était cette température et aussi ce climat d’automne qui n’en finissait pas. En hiver, en été comme au printemps, on ressentait toujours cette splendeur qui émanait surement du climat.

Forcement aussi de cette altitude voire de cet agencement d’arbres, de rues avec ses rigoles où coule abondamment une eau limpide avec un dosage comme celui des fougharattes et des maisons d’un style européen. Tout cela donnait un relief et un panorama digne des grandes cités.  Où chaque coin et recoin possédait des histoires, des secrets ou tout simplement des souvenirs.

Commentaires

  • Arbouche Ahmed
    • 1. Arbouche Ahmed Le 11/01/2017
    En lisant cette panoplie de profils brossant le portrait de Mr Cervera, je tiens à remercier Djillali Deghrar, mon ami et frère Mohamed Benabdellah et la troisième personne qui s'est présentée comme lecteur, pour les précieux renseignements qui viennent, exhaustivement, décrire de façon fidèle ce monument du savoir que la cruelle politique a fait "échouer ", bénéfiquement et au moment opportun dans cette prestigieuse citadelle de la connaissance : le Lycée Mustapha Ferroukhi.
    Avec grand égard et lui vouant un respect sans bornes, nous étions tous admirateurs de Mr Cervera bien que nous ayons opté pour la Langue Anglaise. Au passage je ne sais quoi dire pour pérenniser et galvaniser la mémoire de nos professeurs, tous confondus, laissant un grand vide après leur regrettable départ.
    Une chose est certaine, leurs noms sont synonymes de tout ce qu'ils nous ont prodigués et de façon inexpugnable, ils réapparaissent et accompagnent nos mots, nos phrases et nos idées...que dans le sublime.
  • Benabdellah Mohammed
    ESSALEM à toutes et à tous. C'est toujours avec plaisir qu'on se remémore les moments passés au lycée Ferroukhi et surtout certains personnages qui ont marqué leur passage par leur comportement, leur éducation, leur modestie et leur dévouement à la tache chacun dans son domaine.Mr Cervera en est un. Toujours jovial et souriant, il a su avec art et manière imposer le respect à toutes les personnes qui l'ont côtoyé(collègues, agents,élèves,responsables...)En classe il ne rechigne jamais dans la besogne.Il y met du cœur et toute son attention pour préparer ses leçons et surtout pour diffuser le savoir. Il s'échine à décorer le tableau quand le thème concernait la conjugaison.Il montait sur une chaise car de taille plutôt courte,il tenait un livre ou une fiche à l'aide de son bras gauche amputé et écrivait avec sa main droite sur le tableau. Il faut avouer qu'il avait une belle écriture. Nous avons toujours en tête tous les verbes conjugués (1ier,2ième et 3ième groupe)Ses compositions étaient de véritables moments de détente non par absence de difficultés mais par leur contenu très varié. Il exigeait l'utilisation des couleurs dans la conjugaison. Le meilleur moment c'est quand il nous rendait les copies. Chacun de nous avait droit à une remarque qui le plus souvent était une plaisanterie. Il adorait amuser la galerie et on sentait qu'il était très heureux avec ses élèves et on le lui rendait pareil. Un jour il tomba malade et on s'est inquiété de son absence prolongée et on décida d'aller lui rendre visite. Il en fut très ému et malgré la fatigue il trouva la force de nous taquiner. Il chérissait ses élèves et une certaine complicité s'était installée .Il avait pour chacun de nous un pseudo qui el rubio qui el rojo qui el negro...tout le monde trouvait son compte. Je me rappelle jusqu'à aujourd'hui une récitation qu'il affectionnait beaucoup car elle lui rappelait son pays. D'ailleurs son contenu évoquait la terre. En hommage à sa personne je me permets de diffuser quelques strophes avec la traduction: tierra seca, tierra quieta(terre sèche, terre tranquille) de noches imensas( de nuits immenses ) viento en el olivar ,viento en la sierra (vent dans les oliveraies,vent dans la montagne ) viejos olivos sedientos bajo el claro sol del dia(vieux oliviers sédentaires sous le soleil du jour) olivares polvorientos del campo de Andalucia(pauvres oliveraies des champs d'Andalousie)Agua verde, agua verde, agua encantada del Jugar(eau verte, eau verte enchanteresse du Jugar)etc. Si mes souvenirs sont exacts l'auteur est Antonio Machado sinon corrigez-moi. Je ne pourrais oublier ce mythique personnage à la chevalière, en argent, au doigt et où étaient gravées ses initiales J.C(Juan Cervera).Bonne journée à toutes et à tous.
  • un lecteur
    • 3. un lecteur Le 29/12/2013
    Passage de lecture tiré de "Memoires d'un temps"

    ....Un soir de projection que tout le monde voulait prendre la meilleure loge de cet amphi théâtre. On se bousculait devant l’entrée de l’amphithéâtre sans savoir pourquoi puisque toutes les loges en bancs se ressemblaient avec leurs assises sans accoudoirs Enervé de nous voir en ébullition,Mr Cervera , se mit lui aussi dans la mêlée . Tous qui étaient présents dans cette marmelade de bousculade se souviendront de l'énervement de Mr CERVERA. De son bras nu ,en s'appuyant et s'aidant de l'autre contre le mur , il a pu nous faire reculer autant qu'il en a voulu malgré toute notre force commune d' une file bien longue. AH ! Vous ne connaissez pas encore CERVERA ;disait –il !! Maintenant un par un sinon pas de film aujourd’hui.
    A la fin de la séance il y a eu débat sur le film. Le film de cette séance là était un très beau film western classique un film cow boy comme on aimait le dire en notre temps.
    "Le train sifflera trois fois" avec Gary Cooper. Le shérif juste après son mariage devait déposer son étoile plus rien ne le retenait ensuite en ville. Il va partir pour de bon avec sa bien aimée quitter la ville après de loyaux services.
    Mais ce jour là arrive par le train un ex prisonnier venu se venger .Si le train siffle trios fois c'est qu'il y a un passager qui descend. Le train sifflera trois fois à l'approche de la ville. Toute la ville savait ce qui allait se passer maintenant qu'il y a un passager qui descend du train. Il y avait trois de ses acolytes qui l'attendaient au quai de la gare. Tous des tireurs d'élite.
    Le shérif demanda de l'aide auprès de la ville, il n'en trouva point. On lui conseilla de partir avec sa femme. Apres quelques galops en calèche il décida d'y retourner…..
    Cervera demanda/ pourquoi le sheriff est il retourné à la ville ?;
    Un élève, Ah ! qu'il était long de taille ce type là;au début de notre 6eme on le voyant venir on le croyait notre professeur venu nous faire cour .Bien habillé une gabardine lui tombant jusqu'au pied avec une sacoche comme un facteur. Ah, que ce temps est loin, bien loin de nous. Arrivé au niveau des rangs il s'est mis gentiment en rang .On s'est bien donné du coude au coude ce jour là.
    Il venait tout droit d'Alger. Son nom Boukharoubi Mohamed.

    Cet élève là répondit à la question posée. Il dit: le sheriff est revenu pour l'intérêt du film Monsieur.. Là Cervera ne trouva mot à dire. Il hocha la tête pour savoir si vraiment la réponse est bonne en ce sens ,pris ses lunettes les essuya un peu. Alors Cervera en homme sage compris qu'il ne peut répondre à l'élève de peur de voir son cou se tordre en voyant trop haut. Il lui dit alors, assis toi tout de même pour qu'on puisse te parler et l'éleve de dire le plus calmement * mais je suis assis Monsieur Cervera .Pauvre Monsieur Cervera, il s'est vu qu'il n'a pas essuyé assez ses lunettes Mais ce qui comptait c'est qu'.il était formidable avec nous. De petite taille, son inséparable cartable à la main toujours à l'heure. On ne se lassait jamais de ses cours ni de l'heure de projection de ses films choisis pour nous. On ne peut oublier ces gens là.

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