ALGER-MILIANA

Yal El Moutchou...!

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Un texte succulent qui nous plonge sans égards dans bit skhoune et toute l’effervescence qui y règne. C’est plutôt le hammam côté hommes, que l’on ne connait pas très bien nous autres femmes, et donc grand merci à son auteur Abderrahmane Belfedhal d’avoir ouvert la lourde porte en bois, qu’une grosse boule en fer referme vite pour garder la chaleur de bit skhoune et éviter les courants d’air! Un système simple et très ingénieux du reste !

Un texte vivant, énergique, qui restitue superbement et avec beaucoup d'humour, de tendresse, et de nostalgie aussi cette atmosphère feutrée, estompée de bit skhoune dont nous avons tous de fidèles répliques. Yal moutchou, djibenna gouizza barda, yerham echikh !

Bonne lecture!


A tous ceux qui, un jour, avaient franchi le seuil de Bit Skhoune, usant de Karkabou et de Dkhoul

A tous les moutchous et les kayesses pour avoir au fil des temps soutenu, tambour battant, la saga des bains mauresques.

Je dédie ce passage.

Trézel, Sougeur c’est revivre avec le baroud d’honneur la longue traversée des bains mauresques dans leur architecture typique et les lampes étanches qui dévoilaient à peine les fronts et les visages ruisselants, noyés dans un brouhaha confus et indéfini.
Les voix se succèdent, se confondent et s’entremêlent dans une atmosphère rappelant somme toute l’ambiance des galères des matelots en furia. Il vous arrive, en pareille situation, d’intercepter un SOS se profilant sur le sol brûlant, maquillé d’une vapeur compacte à couper le souffle. Prenez mes chers amis votre patience en gaieté de cœur et traduisez ces sms tirant leur trait d’union de la tragédie cornélienne :

-"yal moutchou , yerham waldik chwiya ma bared"

-“yal moutchou , belaa el bab , jib dop , jib dkhoul

- yal moutchou ayat lel kayess”

Une voix au timbre presque suppliant:

-" yal moutchou , sadaka ala el walidin , jib elkarkabou, karaya tabou "

Une autre voix à peine audible, une autre encore de quelqu’un bien que frappant le sol à l’aide d’un Kotti, donnait l’allure d’un égaré dans une île déserte. En pareille situation, la force n’est désormais qu’une toute petite flamme.

La porte donnant accès sur Bit Skhoune, à chaque ouverture laissait pivoter une boule de fer massif fixée à une poulie qui, mise en mouvement, remettait la porte dans sa position initiale et empêchait de la sorte l’infiltration de courant froid. Enfant, je ne cessais pas de porter mon regard sur cette boule étrange qui renvoyait mon imagination de façon franche et directe sur les époques Grecques et Romaines, là ou les cachots assommés par les ténèbres et les bruits de chaînes ne manquaient pas de loques humaines.

El moutchou , les bras chargés de longues serviettes , d’un geste mécanique et décidé, s’empoigne de son client, rouge-vif, l’engouffre dans le Dkhoul et dans une galanterie parfois peu singulière, le prie illico-presto de regagner le lit royal.

Le lit royal est une sorte de plan dur réalisé à partir de planches de bois assez serrées, couvert d’un tissu permettait au sortant de Bit Skhoune de sécher et de goûter le plein repos dans une attitude de grande relaxe , de détente et de sérénité. La grande salle, disposant de plusieurs lits alignés tout autour du périmètre intérieur du bain, tenait lieu de cafeteria. Café au chih et thé Bounejma, engorgés d’arome, s’ajoutaient gaiement au repos du Corps et de l’esprit.

Les bouteilles de limonade plongées dans un grand couffin, baignant en douce au milieu des pans de glaces, se rafraichissaient au mieux dans l’attente d’être servies. Judor, à la pulpe d’or, était incontestablement la plus convoitée.

A cette époque, Trezel comptait dans son patrimoine foncier deux bains maures. Le plus vieux, vivant a ce jour, est exploité par les Ouled Belkheir. Le deuxième ayant passé l’arme a gauche était exploité par les Ouled Khelif. De nos jours et bien que les coups de la concurrence soient tenaces, le vieux bain continue à braver les temps en s’accrochant énergiquement à la Baraka des anciens. Les deux bains, en cette frange de temps que nous citons, servaient aussi à dégraisser les Lhoufs et les Jridis que ramenaient les Trézeliennes à l’occasion de leur mise en beauté.

L’après -midi, rayonnantes, elles rentraient chez elles, avec le linge propre, sec et admirablement repassé à la main, sans alliance aucune avec quelque appareil que ce soit. Ce fut un temps. Un temps merveilleux.

Si Laid, Si Ahmed, Si Taher, Si Driss (un clin d’œil à mon ancien collègue de travail) et toutes les plumes Ain-dzaritoises, allons de ce pas saluer l’honorable MOUTCHOU pour les tâches accomplies tant il était exposé aux chocs thermiques.

De Bit Skhoune au lit royal, c’est là, l’une des plus belles romances baignant entre le chaud et la fraicheur . Bared w skhoune ya hawa, c’est plus que le titre d’une chanson aux sentiments controversés, c’est un label. C’est une philosophie. C’est un acte et une référence.

El Kayasse bonjour

C’est en fait le personnage le plus influant dans l’équipe du bain. Il l’est beaucoup plus par le gant qu’il utilise dans son œuvre de lavage. Le gant est rude, le gant est sec, le gant est foudroyant. A juste cause et à juste titre on l’appelait "El Harcha". EL kayasse, calme et serein, dans une attitude de grand fakir, abordait son travail sans trop de peine. Les gestes et les mouvements dans un rythme cadencé relevaient d’une véritable symphonie mesurée aux trois temps:

-Vlan la tête
-Vlan le corps
-Hop hop et voilà les pieds au flan.

Éreinté, rescapé à moitié, le baigneur baignant baigné est aussitôt recommandé à la grâce du moutchou qui, pour les commodités du séchoir le remet à son tour aux bons soins du masseur Ce dernier en véritable maitre du Yoga marquera la fin du parcours.

Par ces motifs et pour ces raisons justifiables et justifiées, il m’arrivait de dévier le sens des aiguilles. Sitôt prémédité, sitôt exécuté, j’entamais alors une plaidoirie fracassante en l’honneur du bain. J’insistais particulièrement sur ces moments entachés de grande extase une fois entouré par les gai-lurons El moutchou, El kayasse et El masseur, sans toutefois oublier cette sensation inouïe propulsée par la kyassa. Ces avantages en réalité ne sont plus à démontrer tant cette plaidoirie était de forme, relevant totalement de la fiction. Le fond des choses, le réel des choses, le naturel des choses étant finalement une autre chose. Il s’agissait de récupérer coûte que coûte les quelques centimes réservés en principe à la caisse du bain et s’envoler sans tarder vers l’obscurité la plus attrayante dans la salle la plus romanesque: Silimet Lahcen, haut lieu d’évasion et d’exploration des temps nantis. Cependant, cela ne réussissait pas à tous les coups.

Par une belle nuit étoilée, de retour à la maison, simulant une fatigue bien appliquée en apparence, je me retrouvais nez a nez avec mon frère AEK, les mains bien fixées sur les hanches, exhibant des yeux en parfaite ébullition, relevant un front porteur des trois plis de la colère et me dit en substance :

-YA SIDI BSAHTEK TAHMIMA !

Lire sans détour: diable mais où est donc ce maudit bain ?

Jouant l’étonné, face a un subterfuge démasqué à l’avance je répondis :

-Mais bien sur que j ai été au bain.

Au fond de moi-même, je me rendis à l’évidence qu’acquérir une place de soleil au cinéma, ou pulvériser sa crasse, il ya quand même une nette distance ! L’absence de propreté apparente et l’inexistence de la moindre odeur susceptible de rappeler un passage via bit skhoune furent un alibi solide, pour que je sois franc candidat a une correction en règle. Enfant, je n’ai jamais regretté ces audaces de jeunesse car jugeant en dernier ressort que l’enjeu en valait les prunes et la chandelle.

Il y a de cela une bien bonne trotte de vie… et viva le ciné-Nador.

Abderrahmane Belfedhal

Par Meskellil

Commentaires

  • Belfedhal Abderrahmane
    • 1. Belfedhal Abderrahmane Le 20/11/2018
    bonsoir a toutes et a tous
    bonsoir meskellil
    concernant l albatros j ai eu beaucoup de peine pour retrouver sa trace car le site ain dzarit 1963 a son tour a connu le meme sort que l albatros et finalement j ai ecrit google l albatros aux ailes blessees belfedhal abderrahmane et ca a marche
    je te souhaites une bonne reception malgre que les photos prises sur l etat de l albatros sont desolantes au point ou j ai ete saisi et a ce jour d une tristesse indescriptible ce batiment a l epoque coloniale etait la fierte du village avec ses trois etages qui ont constitue le berceau et l abri de notre tendre enfance tres amicalement
    abderrahmane belfedhal
  • Meskellil
    • 2. Meskellil Le 19/11/2018
    Bonsoir Abderrahmane,

    A mon tour de t'envoyer mes meilleurs à toi et à Saïd sans oublier notre fameux Moutchou qu'on croyait en voie d'extinction! Merci Beaucoup Abderrahmane pour tes gentils et sympathiques commentaires pleins d'attention, de sensibilité et d'humour. Tu parles de toutes les belles plumes des visiteurs d'algermiliana, mais ta plume et celle de Saïd n'ont absolument rien à leur envier, elles sont tout aussi belles et si sensibles. J'irai à un moment chercher cet albatros aux ailes blessés dont le titre me touche avant même d'avoir lu le reste. Merci!
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 3. Belfedhal Abderrahmane Le 19/11/2018
    bonsoir a toutes et a tous
    bonsoir meskellil
    a l occasion du mawlid ennabaoui echarif recoit mes meilleurs voeux ainsi qu a keryma et a l ensemble de toutes ces formidables abeilles qui honorent par leurs plumes la grande ruche algermiliana
    chaque jour qui passe est temoin d un nouveau coin ou il fait bon d obsever une halte
    meskellil je te fais une confidence dont je suis tres sincere si un jour j aurais a choisir entre un coin en mon nom ou de rester avec ma plume sous la coupole de meskellil je choisirais celle qui un jour avait pousse la grande porte en bois et qui au fil des temps levera le voile pour elargir le panorama de sougueur via algermiliana abderrahmane belfedhal
  • Meskellil
    • 4. Meskellil Le 17/11/2018
    Bonjour Kéryma,

    Kéryma, de mon côté il y a du soleil et bien que ses rayons soient discrets, il arrive à donner de beaux reflets aux dernières feuilles aux couleurs automnales si belles qui restent encore bien accrochées à leurs arbres, même si le vent qui souffle légèrement s’apparenterait à une bise presqu’hivernale. Alors, je suis sortie pour profiter de ces petits rayons tièdes, pas pour aller au hammam que je n’ai pas fréquenté depuis bien longtemps, et sans prétention aucune, je n’ai pas grand-chose dans mes tiroirs secrets comme tu dis sauf peut-être des textes qui ne sont pas publiables parce que pas du tout poétiques comme il m’arrive d’en écrire, je vais quand même racler les fonds de mes tiroirs, sait-on jamais.
    Merci à toi Kéryma et bise aussi, mais pas celle qui souffle dehors!
  • Meskellil
    • 5. Meskellil Le 17/11/2018
    Bonjour à tous,

    Abderrahmane bonjour,

    Comment passer outre la bienveillance, la noblesse de cœur de ton commentaire ! Je suis très touchée par tes propos, et ne pense pas être à la hauteur de tant d’éloges, je t'en remercie beaucoup et aussi de lever une forme de pression que je ressentais de ta belle plume, fine, perspicace, réceptive, sensible, et qui traduit un cœur dont la grande générosité embrasserait l’humanité entière et ses problèmes, aussi pesants et tristes soient-ils, et c’est précieux dans un monde où les rapports sont faits d’intérêts, de gains et de profits. Merci aussi d'avoir évoqué ton évasion et ton rêve matérialisé par ces BD des années cinquante, que de souvenirs et que de nostalgie!

    J’ai toujours eu beaucoup de mal avec le tutoiement, et si tu te sens plus à l’aise avec le tutoiement, alors qu'à cela ne tienne. Il y a par exemple sur ce site une personne que je vouvoie depuis toujours alors que je la connais depuis que j’avais disons 13-14 ans, et dans ce vouvoiement il y a tout le respect, toute la considération, toute l’affection que j’éprouve pour elle, et j’ai nommé mon professeur de dessin l’ami et grand frère Ferhaoui que je salue chaleureusement.

    Merci encore Abderrahmane d’être allé au-delà des mots pour percevoir ce qui n’est pas forcément visible en première lecture, ni en première impression.
  • keryma
    • 6. keryma Le 16/11/2018
    Bonsoir Meskellil,

    Quel temps fait-il de ton côté? Du mien? Eh bien comme le tien, fraîcheur et nuages et un ciel sans étoiles! Tu sais que je me promène assez souvent dans ce site même quand tout le monde dort, je lis par ci je regarde par là, si je ne mets pas de commentaire cela ne veut pas dire que je n'aime pas, mais il y a certaines publications qui m' attirent plus que d'autres, el hammam, moi ça m'a "tuée" !!! D'ailleurs nous devrions aller au hammam toutes les deux ya tefla! j'ai la tefricha et même la nappe qui couvre la valise assorties bien sûr Hihihihii
    Hey soit plus modeste que ça et sors-nous un sujet comme tu en as plein dans ton tiroir secret, Abderrahmane serait ravi et moi aussi et les autres j'en suis sûre!
    Boussa mon amie,
    Kéryma,
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 7. Belfedhal Abderrahmane Le 16/11/2018
    bonsoir a toutes et a tous
    bonsoir a notre plume enchantee
    en lisant ton dernier commentaire j ai eu ce sentiment a la fois d admirateur vu cette noblesse qui se degage du style digne de la langue verte suivant l expression du pere de la legende des siecles et aussi cette sensibilite qui au fil de la lecture de tes ecrits douce et captivante ne peuvent en aucun donner lieu a l indifference et au manque d assuidite
    meskellil par la voix de mes emissaires el hwenti et el moutcou je te souhaites beaucoup de courage et de perseverence car tu es a leurs yeux la plaque tournante qui raccorde admirablement nos expressions et nos impressions a tous
    meskellil de moi a toi je suis un inconditionnel et un collectionneur de la bande dessinnee des annees cinquante et plus et ce jusqu a l independance de notre pays c est un peu a l image de said avec sa guitare et moi avec mes heros de la tendre enfance meskellil crois moi tu ne manquera jamais de nostalgie vu que le reservoir est plein et un doux bruit occasionne par une seule feuille que le vent automnal s est amuse a dorloter et c est alors le declic donc ne nous prive pas des charmes de ta plume
    meskellil en adoptant le tutoiement je me sens a l aise dans ma peau car desormais le site est pour moi une veritable ruche abondante de vrai miel et ta plume en est la substance
    amicalement abderrahmane belfedhal
  • Meskellil
    • 8. Meskellil Le 15/11/2018
    Abderrahmane, je vous remercie de votre sympathique commentaire, en effet, je ne produis pas autant de « miel » et « d’arômes » (commentaires et autres contributions) que par le passé. Cela ne remet pas du tout en question la qualité ou l’intérêt de ce qui est publié, c’est simplement que l’inspiration est devenue plus parcimonieuse avec les années qui passent, ah, ce temps, il nous malmène tellement! Aussi, ne pas faire de commentaires systématiques ne signifie pas non plus qu’on ne lit pas ce qui est publié par les uns et les autres. Si vous vous êtes promené Abderrahmane sur le coin de Meskellil, vous aurez probablement vu que les commentaires sont parfois rares, souvent inexistants, quelquefois nombreux, c’est très variable, je pense que là aussi, c'est laissé à la liberté de chacun de commenter ou pas, et il est aussi vrai que ma nostalgie est très affective et que son point d’ancrage se situe plus particulièrement à Miliana tout comme vous pour Sougueur, et même s’agissant de Miliana, je ne fais pas systématiquement de commentaires. Le texte du moutchou m’avait fait revivre des souvenirs liés à mon père Allah yerhmou et je vous en remercie encore, et je ne regrette pas d'avoir poussé cette lourde porte.
    Alors Abderrahmane et Saïd, vous savez tout, je suis désolée de mon manque d’assiduité, et de ma présence en pointillés, croyez bien que je fais ce que je peux dans les circonstances qui sont les miennes, et que ce n’est pas de l'indifférence ni une absence d’intérêt.
    Amicalement
  • keryma
    • 9. keryma Le 14/11/2018
    Bonsoir Abderrahmane,

    Surtout pas de panique, ni inquiétude cher ami, tu verrais que dans ce site il y a des absences de membres qui sont plus ou moins voulues, oui pour mieux revenir et comment? Eh bien avec les bras chargés.. Telle que je connais Mesk, elle est juste en train de préparer un sujet qui va nous faire toutes et tous réagir (humhum Mesk ma t'hachminich) hihihihihi! Arwahi avec les bras chargés de sujets bien mielleux!

    Just let's wait and see in order to read some thing from Meskellil!
    Amitiés from Kéryma,

    NB: en attendant Abderrahmane, va jeter un coup d'oeil sur mon poème! (large sourire)
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 10. Belfedhal Abderrahmane Le 14/11/2018
    LE MIEL ET LES AROMES DU SITE
    BONSOIR A TOUTES ET A TOUS. BONSOIR MESKELLIL
    HABITUE A FLANER PARMI LES COMMENTAIRES ET D'UN SUJET A UN AUTRE ADMIRABLEMENT COORDONNES PAR L 'ELIXIR D' UNE PLUME ENCHANTEE A L IMAGE D'UNE NAHLA QUI AVAIT PRIS LE PLI DE VENIR CHAQUE SOIR AVEC SON POT DE MIEL SEMANT A TOUT VENT LE NECTAR DE TOUS LES AROMES REUNIS A LA JOIE DE SES AHIBAIHA .
    MAIS VOILA QUE DEPUIS QUELQUES JOURS C 'EST LE SILENCE ET UNE ABSENCE QUI VOYAGENT EN LIEU ET PLACE DE NOTRE NAHLA BIEN QUE LES AROMES DU SITE CONTINUENT A ATTIRER DAVANTAGE DE PLUMES A L IMAGE DE L' EXPRESSION DE KARYMA QUI AVAIT QUALIFIE LE SITE DE GRANDE RUCHE.
    MESKELLIL, DANS L 'ATTENTE DE VOUS LIRE RECEVEZ LES HOMMAGES ANTICIPES DU HWENTI ET D'EL MOUTCHOU CAR PAR VOTRE CHOIX ILS ONT ENRICHI LEUR CARNET DE BORD ET CONNAISSENT ACTUELLEMENT TANT DE NOMS DE PERSONNES QUE LA MEMOIRE DES TEMPS RETIENDRA TANT QU IL Y AURA UN SOUFFLE POUR NOUS RAPPELER CETTE MERVEILLEUSE ACCOLADE AUTOUR DE NOTRE GRANDE RUCHE.

    AMICALENT
    ABDERRAHMANE BELFEDHAL

    +
  • said belfedhal
    bonjour tout le monde
    N ayant pas pu faire passer mes ecrits dans cet espace-ci par la formule du copier-coller il ne me reste qu a vous orienter vers un site ou vous pouvez trouver ces dits ecrits. Soit en ecrivant Bonjour de Sougueur ou bien carrement inscrire mes noms et prenoms qui figurent ci-dessus. Merci d avance et bonne continuation !
    NB En ce qui concerne la musique c est tres simple, tapez Trio el Hidhab et vous verrez
  • Meskellil
    • 12. Meskellil Le 19/10/2018
    Bonsoir à tous,

    Bonsoir Saïd et Abderrahmane Belfedhal,

    Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à tous les trésors que recèle le site algermiliana. Ce n'est certes pas à moi de le faire mais me sentant interpellée… Je suis allée sur votre site, j'ai cherché le fameux local pour en pousser la porte et jeter un œil, vous évoquiez la Casbah dans votre commentaire, ben figurez-vous que je me suis perdue dans le dédale de ses rues! J'ai bien cliqué sur différentes rubriques sans succès, c'est si riche et si dense qu'à moins d'avoir la rubrique ou le lien… mais il est vrai aussi que le manque de temps pour chercher dans chaque rubrique joue aussi. Une autre option serait que vous partagiez certains de vos écrits sur le site algermiliana? Merci à nouveau à vous Saïd et Abderrahmane de votre enthousiasme et au plaisir de vous lire en musique?
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 13. Belfedhal Abderrahmane Le 19/10/2018
    Mesk ellil
    bonjour à toutes et à tous une bonne fin de semaine voilà un choix des plus judicieux que Mesk ellil vient d’étaler au menu du coin pour le plaisir de gambader parmi les fleurs et les parfums dans une terre qui a survécu et surpasse la folie humaine terriblement illustrée dans des guerres effroyables tout a commence lors d un périple dans une zone désolée abandonnée a son sort ou la rancune et la jalousie faisaient image de marque que peut faire un homme qui vient de perdre son fils unique et sa compagne dans un panorama aussi triste et tellement solitaire c est a croire que la nébuleuse s est écroulée la solitude est elle un remède alors pour l homme qui plantait des arbres ou au contraire elle va être un sorte de résurrection et catalyseur pour créer la vie dans toute sa beauté dans une terre gagnée entièrement par les vents et les nuits sourdes et muettes alors qu’ a l horizon la grande bataille se fait rage l homme avait pris l engagement solennel de faire revivre ce que son semblable détruisait a coup de canon dans une solitude a couper la parole la vie entre les doigts affaiblis par la couronne des âges reprenait gout a la vie jadis le vent qui hurlait la désolation est devenu un fier élément de reproduction et l homme qui plantait des arbres a son est devenu un symbole et que le trésor réel est dans la sueur et l accomplissement du devoir vis a vis des autres et vis a vis de soi même marie la sainte vierge que le salut soit sur elle dans une épreuve titanesque très affaiblie par une grossesse a point et le rude combat qui l attend pour affronter les siens et justifier la naissance de son fils en ce terrible instant elle reçoit le commandement de faire bouger le figuier afin de subvenir a sa faim car même dans le miracle le travail devint alors une nécessite indispensable
    BELFEDHAL Abderrahmane
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 14. Belfedhal Abderrahmane Le 16/10/2018
    mesk ellil bonsoir: En lisant le texte signe B-S sur la CASBAH REVEE d'où la nostalgie se fait sentir avec force, j' ai marqué un temps d arret à cette fenetre du petit local servant de classe coranique a des enfants plongés dans leurs laouhas récitant la fatiha et soudain je me suis dit: pourquoi ne pas pousser la porte du petit local (a ne pas confondre avec la lourde porte de bit skhoune) enfin presjque, et voir de plus pres ce petit monde qui tourne en rang et en cercle sous l' oeil vigile du chikh armé d un long baton
    mesk ellil, enfant des annees cinquante, j'ai frequenté la classe coranique et telle quelle je l ai decrit
    aussi je serai ravi de connaitre si le chikh ayam zamane etait égal à lui meme dans les villes et les villages de l'Algerie profonde usant des memes procedes et methodes allant du simple sbah el khir et jusqu a la celebre falaqua:
    Consultez "En ces temps la a trezel" et ma classe coranique vous réservera le meilleur acceuil bien entendu le texte est sous titré "el jamaa": il a ete reproduit par ain dzarit 1911
    bon courage et à bientot
    Abderrahmane Belfedhal
  • said belfedhal
    Bonsoir tout le monde
    Je dois dire que grace a mon frere je decouvre la un site tout a fait interessant et j espere qu on echangera enormement de choses. Je tiens a feliciter et encourager tous les efforts consentis par les uns et les autres afin de faire prevaloir les vertus de la communication d ou qu elle vienne.
  • Meskellil
    • 16. Meskellil Le 14/10/2018
    Bonjour à tous,

    Bonjour Abderrahmane Belfedhal,

    Je vous remercie de votre gentil commentaire, et si les flots nostalgique de Saïd votre frère sont aussi sensibles que les vôtres et si l’humour y a toute sa place, alors c’est volontiers et avec plaisir que je le lirais, ou que je l'écouterais puisqu'il est musicien aussi! Merci à vous !
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 17. Belfedhal Abderrahmane Le 09/10/2018
    mesk ellil bonjour. je dois admettre qu el moutchou a su frapper à la bonne porte et l 'auteur a son tour est comblé et fort bien touché par vos marques de courtoisie. Dans votre message il ya de la noblesse.
    par ailleurs votre message est révélateur de trois caractéristiques propres a l auteur d el moutchou de trezel a savoir: le cote nostalgique, le cote humouristique et enfin le cote tendresse.
    l'humour a été pour moi le meilleur procédé pour apprécier le naturel à sa juste valeur, peut etre que ca a un rapport avec le jour de ma naissance par un sacre premier avril.
    si la nostalgie est mon ame douce la tendresse en est l'essence et la substance de ma vie toute entiere mesk ellil attendez vous a recevoir une nouvelle plume de trezel, elle est nostalgique a flots, sensible a tout ce qui a tendance a pouvoir ramener un plus. Prof de francais durant des decennies, ce monsieur est écrivain, musicien compositeur fait partie du groupe le trio d'el hidhab laissons le temps au temps et donnons a monsieur Belfedhal Said, mon frere, son espace pour mieux s exprimer.
    mesk ellil merci encore une fois pour votre chaleureux message. bon courage et à bientot .
    Belfedhal Abderrahmane
  • Meskellil
    • 18. Meskellil Le 06/10/2018
    Bonjour aux amis, à l'ami et grand frère Ferhaoui, à tous,

    Bonjour Abderrahmane Belfedhal, et merhba bik !

    Je n’aurais jamais pensé échanger directement avec le Moutchou tellement il me paraissait lointain, et voilà qu’il retrouve le chemin de son délicieux article et vient faire un tour du côté d’algermiliana, qui est une œuvre magistrale de sa webmestre Noria, notre hôtesse. Je vous renouvelle Abderrahmane mon grand plaisir à la lecture de votre texte d’El Moutchou que, je ne cesse de le répéter, j’ai adoré y compris à sa relecture avant de répondre à votre sympathique et chaleureux message, il est toujours aussi frais ou chaud si vous préférez, l’humour y est intact, et l’évocation des images et sensations liées au hammam spontanément présentes. Je vous remercie beaucoup de votre générosité, celle de me permettre de pousser cette lourde porte en bois pour accéder aux rayonnages de vos impressions et expressions que je lirai avec grand plaisir. Je note l’emplacement de vos savoureux écrits et irai chez vous dès que je pourrai. Dans l’intervalle, je vous renouvelle mes remerciements et mon plaisir de vous lire. Au fait, j’avais un peu remanié la mise en page de votre article sur le Moutchou, j’espère que cela ne vous a pas ennuyé.

    Bien à vous avec mes chaleureuses salutations
  • Belfedhal abderrahmane
    • 19. Belfedhal abderrahmane Le 05/10/2018
    mesk ellil bonjour:
    par la voix d' el moutchou des temps nantis, l' auteur d' el hamam de l' epoque trezelienne souligne fort bien son admiration pour l' agreable site, agreablement saupoudré par des commentaires divers entachés de trés bonne culture.
    par ailleurs el moutchou se félicite pour son programme de travail qui est digestif et aménage par rapport a la tayiba du hammam cote femmes dont la charge de travail est colossale en sus des accessoires une fois ranges dans les cabas et valises ne sont mobiles que par l assistance d un accompagnateur d 'ou le brouhaha ne fait que commencer
    mesk ellil de son vieux terroir' el moutchou vous invite a ouvrir la grande porte de bois et choisir autant de sujets qu il vous plaira de choisir dans mes ecrits surtout ceux relatifs a des sujets de chez nous suivant l expression de monsieur ferhaoui que je salue: il y a l' ecole coranique, l' arracheur de dents, le purificateur , le photographe; la classe primaire, valse de jeunesse, les cafés aux bols d'air et dans le cadre d'un appel a une relecture de l histoire universelle car assommé par les tricheries des manuels de l occident j ai ecrit le recital des vivants et j aimerais avoir une idee par le canal de votre agreable site; bonne continuation abderrahmane belfedhal
  • Kéryma
    • 20. Kéryma Le 24/06/2018
    Bonjour MF, et toutes et tous,

    On l'appelle également el ghassoul, et puis l'argile blanche, verte.. avec chacune ses vertus.. J'ai vu qu'on l'appelait et'fal en Tunisie, en Algérie aussi d'ailleurs, je ne dis jamais "dert el tttin fi cha3ri" ou sur mon visage.. Bè sur internet on ne nous renseigne pas plus que cela, il faut demander aux plus anciens chez nous je pense!
    Alors bessaha hammam à ceux qui y vont, celui qui nous aurait bien expliqué les choses serait ce grand Monsieur qui savait tout dont j'ai oublié le nom qui passait avant sur la chaîne arabe Algérienne, rappelez-moi son nom svp!!! Même que ma défunte maman lui a écrit un jour pour lui demander je ne sais plus quoi dans les années 70 et je me souviens il lui a répondu à travers les ondes!

    Amitiés,
    Kéryma,
  • MF
    • 21. MF Le 19/06/2018
    Il me semble que l'argile qlqe soit sa couleur est appelée ttin: الطينalors que etteffel c'est ce qui reste des pépins de raisin
    après leur broyage .
    Ce que j'avance doit -etre pris avec des pincettes,je souhaite d'autres avis pour le confirmer ou pas.
  • ferhaoui
    • 22. ferhaoui Le 19/06/2018
    bonjour tout le monde.un très beau texte dans la tradition de nos grands écrivains mouloud feraoun, kateb y, kadour mham... du siecle passé de la littérature francophone ou sans aucun doute, je me trouve très à l'aise en tout cas, ma chère p'tite meskellil votre texte est très animé et d dilué de petits détails ici et là de scènes, de lumière et de couleurs et d'émotion admirablement bien réglées au reste, sur l'histoire du hammam c'est sur qu'on n'en finira pas de discuter des heures et des heures entières surtout d'écrire des textes tel que le votre! ma très chère p'tite soeur meskelli à bientot pour une autre histoire de chez nous....
  • Meskellil
    • 23. Meskellil Le 18/06/2018
    Bonsoir Miliani2Keur, Karyma, l'ami et grand frère Ferhaoui,

    Comme les vapeurs du bain nous enveloppent tous de leur nostalgie, je vais essayer de prolonger un peu cette langueur, cette détente que l'on ressent quand on est dans bit eskhoune avec l'extrait d'un texte que j'ai écrit il y a quelques temps. Il demande à être retravaillé, enrichi ce que je n'ai pas encore fait, donc cette fois-ci c'est le hammam côté femmes mais en amont de bit skhoune, le texte n'étant pas encore fini…

    Le contexte: une maison mauresque à Miliana partagée par plusieurs familles…

    Après avoir fait le ménage et rangé la pièce, Lala Tamani prépara des pommes de terre au pouliot. Elle remettra le plat sur le feu à mijoter à son retour du hammam et y rajoutera un œuf battu. Le pain ? Il en restait encore de la veille, elle en refera demain. Du matlou3 que son mari Mahmoud aime chaud. Lala Tamani commence à rassembler ses affaires pour le hammam, el fouta rayée rouge cerise et blanche, la grande serviette rose, la petite de même couleur, el bniqa rose pâle brodée de fils satinés, ettassa en cuivre ciselé pour puiser l’eau dans el qob, el kassa, el hbel, sans oublier el ghassoul, el henna, tfel, cette argile verdâtre que l’on met sur les cheveux pour les rendre soyeux avant le dernier rinçage, es swak tous deux indispensables, le henné donne de beaux reflets acajou à la longue chevelure de Tamani et le swak au goût piquant et amer blanchit les dents et renforce les gencives dit-on, à moins que cela ne soit pure coquetterie ? Il teinte en effet la bouche d’une belle couleur ocre foncé qui fait ressortir la blancheur des dents. Lala Tamani dispose le tout dans el mahbess en cuivre aux motifs finement ciselés, met ses élégants vêtements traditionnels réservés pour les sorties telle que celle-ci, serouel ettekka et kmisra dans la petite valise en osier. Ce n’est pas simple de porter el mahbess, el valisa et de tenir el hayek en même temps ! Fort heureusement, le fils de Lala Yamna est là, il l’aidera.

    Aller au hammam est toujours un événement spécial pour Lala Tamani. Des instants colorés baignés de joie, d’excitation, une sorte d’exutoire qui permet d’évacuer, en même temps que les peaux mortes, toutes les peines du quotidien besogneux, de se relâcher dans la chaleur humide bienfaisante, Lala Tamani en revient toujours toute détendue, ragaillardie et de bonne humeur. Elle aime y rencontrer d’autres femmes, qui chacune y va de sa petite histoire, de son anecdote. Les demandes en mariage, les fiançailles, le mariage d’un tel avec une telle, les divorces tellement rares et réprouvés, les naissances, les problèmes conjugaux, les enfants… tout y passe et ce ne sont que murmures et chuchotements entrecoupés d’éclats de voix, de rires joyeux, d’appels … Le hammam est aussi le lieu privilégié pour choisir sa future bru, acheter de l’or à Kheira eddellala connue et attendue dans tous les hammams de la ville, une véritable gazette ambulante ! Elle colporte nouvelles, potins, médisances, scandales petits et grands de hammam en hammam, de maison en maison, et dans tous les lieux où les femmes se réunissent ! Lala Tamani trépignant d’impatience n’attend plus que Lala Yamna toujours aussi insouciante au temps qui passe…. Enfin, sa tête émerge de la porte :

    -Tu es prête Lla Tamani ? Je suis un peu embêtée, je n’ai plus de ghassoul !

    -Bouh, Lla Yamna, on partagera celui que j’ai, pas de problème ! Haya, besmellah.

    Couvertes de leurs hayeks, et chargées de leurs mahbess, elles s’engagent dans la sqiffa sombre les talons de leurs bechmaqs brodés claquant sur les carreaux en terre cuite. Elles ouvrent la porte et se retrouvent à l’extérieur. Il est 10 heures ! Un peu tard pour avoir les meilleures places au hammam. Tant pis, c’est le prix à payer pour sortir avec Lala Yamna. L’échappée reste malgré tout prometteuse, belle de son soleil, de son ciel bleu, de sa ville baignée de lumière. Ali le fils de Lala Yamna leur emboite le pas une valise dans chaque main.
  • ferhaoui
    • 24. ferhaoui Le 17/06/2018
    bonjour tout le monde. merci ma chère p'tite soeur meskelli, pour ce choix de sujet rien à dire c'est le bain que j'ai connu dans toute sa vérité à travers cette lecture un lieu qui accroche le regard surtout donne un sens à la scène un vrai "tohu-bohu" de de couleurs et coté bonne humeure bien mieux encore, un lieu qui a inspiré à beaucoup d'artistes de forts jolis sujets pour ne citer entre autres le regretté peintre issiakhem... bonne journée ou si vous préférez bon bain
  • Kéryma
    • 25. Kéryma Le 16/06/2018
    Bonjour tout le monde, et coucou ma chère Mesk,

    En voilà un sujet qui me va droit au coeur et au corps! C'est très simple, j 'adore el hammam, inutile de vous dire que quand je vais à Blida c'est mon fief!! Ce qui me surprend c'est que nous ne nous adressons pas de la même manière à la " teyyaba" genre contraire au "moutchou" nous les femmes, comme vous les hommes, (je ne sais d'où viennent ces appellations, merci de nous dire ceux qui savent!)
    Moi je l'interpelle khalti par son prénom, et je suis assez gênée quand elle vient me kayssi le dos, bon je la regarde un peu embarrassée en lui lançant "esemhili khalti... hachek, j'ai toujours entendu le dire par ma défunte maman.
    Entre nous je préfère les vieux et anciens hammams aux plus modernes de nos jours.
    Miliani, je te rejoins quand tu dis que ces gens là étaient kabyles, eh oui etteyabatte fi Blida étaient des kabyles des hauteurs de Bou-Arfa et T'rab Lahmar. Enfin, tout cela me manque!

    Kéryma,
  • Miliani2Keur
    • 26. Miliani2Keur Le 14/06/2018
    ElMoutchou Et le Kayasse

    tués par les mauvais payeurs!!!

    ces personnes qui ne furent campés vars la fin des années 80 que par de vieux Kabyles exilés ou autres salariés coincés a vie par la vie et son quotidien sans âme ... se sont liquéfiés jusqu'a disparaitre avec bon nombre de bains maures!!

    merci Meskellil pour ce succulent texte sur un des passe temps favoris des Romains et des Turcs...

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