Sobhane Allah ya l'tif/Hadj M'hamed El Anka

De Med BRADAI, pour l'amie Chantal

 

Pour Chantal l'amie du site , la traduction d'une très belle chanson CHAABI de "cheikh M'hammed El Anka". « Sobhane Allah Ya L'Tif »

Louanges à Dieu la bonté même
Auteur : Moçtefa Tûmi
Interprète : Cheikh M'Hammed el-'Anqa


Louanges à Dieu la bonté même

Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience dont je vais te conter l'histoire et qui, à la fleur de l'âge, au printemps resplendissant, rendu présomptueux par son plumage neuf, vint me provoquer, dégaina son épée et me dit : "Nous avons un différend.
Affronte-moi si tu es de noble naissance et de ceux qui possèdent le sceau du pouvoir.
Montre-moi où t'ont conduit tes solides relations."
Je lui répondis en ces termes :
" Comment peux-tu m'adresser des propos pleins de colère ?
Pourquoi ce courroux et cette fureur ?
On s'imagine que tout est accessible, qu'il suffit d'y faire main basse et l'on traite d'impotent le dernier arrivé."
refrain :
Louanges â Dieu, la bonté même; Toi Seul détiens la connaissance.
Certains prennent pour de la peur le respect qu'on leur témoigne.
Tu ne vins pas à moi pour une question d'honneur, l'air déterminé; c'était par jalousies accumulées; car j'ai fait beaucoup d'envieux.
Je te croyais mon allié et fier de moi; en réalité, tu creusais des fosses me menant à l'abîme.

Quand ce serait de ta part de l'avidité, tu devrais avoir honte.
Tu sais combien de mers j'ai traversées et parcouru de contrées.
Refrain :
Toi avec ton air maussade, toi qui fais les premiers pas en ce monde, [Sache que] tes pareils n'ont connu ni la vie, ni ses joies.
Qu'ont-ils donc pu voir ?
Un jeune pigeon ne doit pas trichera; un ramier expérimenté est capable de fureur.
Refrain :
Ton plumage est (encore) vulnérable, bonté divine ! Retourne-t'en, ou tu le regretteras; ton bec ne peut lutter, tes ailes sont fragiles; ne tiens plus de propos violents qui ne te conviennent pas, ne tiens plus le langage de la colère et du dépit.
Un jeune pigeon ne doit pas tricher - n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.
Tu es un jeune pigeon chétif, n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.
Refrain :
Tel brandit l'épée, jouant au héros, Se vantant sanscessed'être sans pareil, et, si tu restes silencieux et te montres complaisant, il te considère d'emblée comme un âne bâté ou une serpillière.
Refrain :
Tel se présente, tourmenté par la faim, et dévore [tout] à pleines dents.
Rien ne saurait le rassasier, ni cent plats, ni mille louches.

Il désire un trône de nacre et tous les trésors du monde : ors, diamants et argents.
Refrain
Tel se présente, l'aspect brutal, la tête encore pleine d'illusions, le menton encore vierge du rasoir du coiffeur; il se fait porc-épic - inutile de le décrire un forban à moustache qui te brade à la sauvette chez le camelot.
Tel se présente, l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa; il t'abuse par des protestations d'amitié, jure par Dieu, glorifie le Créateur, alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.
Refrain :
Tel se présente l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa, jure par Dieu, glorifie le Créateur alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.
Tel se présente en hôte, ses effets empaquetés, dans le froid, la pluie et les sifflements de la bise.
Passe la pluie, passe l'automne, il s'incruste chez toi, devient propriétaire de ta maison et te prend pour domestique.
refrain-riâl :
Oubliant l'affection, après des moments d'amour et de dépit,
le pigeon m'abandonna à mes chagrins, sans raison, sans dispute ni mésentente.
C'est qu'il avait, j'en suis persuadé, une idée arrêtée : j'imagine qu'il a été ensorcelé.
Le faucon, lui, s'envola pour émigrer et s'élancer vers les vastes espaces.
Il laissa son aire vide et disparut à jamais.
Je le croyais mon ami, il s'est détourné de moi; c'était, en vérité, un serpent blotti en mon sein.
Quelle honte ! Quel déshonneur ! Quelle infamie ! Comme vous êtes avides, hommes de mon pays !
Vous ne pensez qu'en termes de carrière et de rentes; vous avez méconnu les bienfaits et manqué de discernement.
Vous ne valez pas la ration d'une bête, ni même une charogne au Marché du Samedi.
refrain-riâl :
Ce n'est ni amitié, ni connaissance, ni parenté, ni alliance.
Un coeur déchiré peut-il redevenir serein ?
Qui vous fréquente court à sa perte !
Qu'est devenu celui qui a cru à la sorcellerie ?
Hôte de Dieu, viens te réchauffer; réponds à mon salut sans crainte.
Nous sommes d'authentiques chorfa, n'est-ce pas ? Nous ne décevons jamais nos hôtes, mets-toi à l'aise, repose-toi et prends cette couverture.
refrain-riâl :
On croit le maître inutile; on le considère comme un radoteur; sa chandelle serait morte, éteinte.
Du maître, toi qui écoutes ce chant, la lumière ne peut disparaître : les gens le constatent du matin au soir.
On croit le maître inutile; on le considère comme délirant, on dit que son épée est usée, émoussée.

Le maître, toi qui écoutes ce chant, est toujours lucide et son épée étincelante reste célèbre dans la contrée.
on croit le maître inutile, comme un vieux taureau : on a secrètement aiguisé le couteau.
Le maître, toi qui écoutes ce chant, ne porte pas d'entraves; ce n'est ni un agneau, ni un mouton promis au sacrifice.
Refrain :
On croit le maître fini, sa vitalité tarie, mais tous les efforts (pour lui nuire) sont restés impuissants.
Le maître, toi qui écoutes ce chant, répond par le silence et la patience.
Rien ne lui échappe; à toute perte il est une compensation.
lstikhbâr:
Je dois rompre avec celui dont la bonté fait défaut; car les principes recommandent de ne pas fréquenter les traîtres.
Jadis, jeune, je les ai côtoyés pensant me lier avec des hommes de bien et patients.
Je les ai pris isolément, et ensemble. pour les éprouver et, pour une vétille ils renièrent mes bienfaits.
Et toutes mes bonnes oeurres, gâchées, s'évanouirent.
Riâl :
J'ai chanté tant de poèmes composés, et les ai agencés (avec un art)dont nul n'ignore que je ne l'ai pas appris à l'école.
Je ne suis pas cultivé, j'ai eu pour maîtres la faim et le dénuement.
Mais mon pain est fait de bonne semoule non empruntée, ma demeure n'est pas inconnue.
Je ne suis ni envieux, ni ingrat; je reste digne et mène une vie honnête.
Les proches et les étrangers peuvent en témoigner : je n'ai pas l'habitude de médire d'autrui ou de calomnier les absents.
Mes os ne sont pas à ronger ! Je ne suis pas stérile ; ma terre n'est pas desséchée.
Un lion demeure un lion; même vieillissant, les loups le redoutent.
On ne peut être mené et mener à la fois, tenir la barre au plus fort de la tempête.
L'auteur de cette composition poétique n'est pas un isolé.
Il fait partie des êtres sincères et fidèles; c'est un vrai fils de Bab Djedid, je le jure sur Bir Djebbah: le poète, c'est Toumi Mostefa; et celui qui a adapté et interprété ce poème est un pilier (de cet art), maître El 'Anqa, en l'année soixante-dix suivant le millénaire et s'ajoutant à neuf cents ans.
L'Algérie est jeune de constitution et son drapeau flotte (au vent).
Ici se termine mon récit sincère.
Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience, dont je vais te conter l'histoire, et qui, à la fleur de l'âge, au printemps...

Commentaires

  • Jade
    • 1. Jade Le 20/02/2014
    Bonjour Farah, Noria et tout le monde
    Je fais partie de ceux et celles qui vous ont rejoint juste pour le plaisir d'animer le site mais surtout de ceux et celles à qui ça fait grand plaisir de lire vos commentaires et articles sur "la vie à Miliana", où moi même ai passé quelques temps. Merci pour votre gentillesse qui touche tout le monde, je vous embrasse à mon tour et souhaite à tous plus de ces bons moments.
  • mohamed.kherchache
    • 2. mohamed.kherchache Le 20/02/2014
    Des photos ; des noms.
    De quoi ouvrir les cartons des souvenirs.
    Merci Noria pour ce merveilleux voyage.
    Bonne journee à toutes et tous
  • Farah
    • 3. Farah Le 19/02/2014
    Oui Noria ça va un peu mieux, mais tu sais chez moi en ce moment c'est le camping tout est dans les cartons c'est vraiment Hamam righa,c'est pour cela que je viens rarement sur le site et ce jusqu'à mi mars inchallah . Les ouvriers arrivent le matin à 8h30 et repartent vers 17h, heureusement que nous sommes absents toute la journée mais bon il parait qu'après ça va être magnifique, en attendant ns mangeons de la poussière!!!!! BEUUURK!
  • noria
    Bonsoir tout le monde,
    Farah, bdina ensemble ma chérie et tu le sais bien.
    J'ai pensé à toi toute la journée, j'espère que tu vas bien.
    Bonne soirée
  • Farah
    • 5. Farah Le 18/02/2014
    Bonsoir tout le monde.
    Je me joins à vous pour dire à Noria qu'elle ne se rend pas compte du bien qu'elle a provoqué à tous les Milianais et les lycéens de Miliana qui grâce à ce site elle a enjolivé leur quotidien .
    Je n'oublie pas ceux et celles qui nous ont rejoint juste pour partager avec nous le plaisir d'animer le site avec leurs poèmes ou leurs avis sur tel ou tel sujet. Merci à eux, merci à tous et un grand merci à notre fée Noria.
  • noria
    Bonjour tout le monde,
    Chantal - Keryma - Bradai et tous les amis (ies) du site, je voudrais, moi aussi vous remercier pour vos messages d'amitié, de réconfort et d'encouragement.
    Je vous adore et vous embrasse très très fort.
  • ferhaoui
    • 7. ferhaoui Le 17/02/2014
    bonjour tout le monde,ma chère amie kéryma, je suppose, que vos vacances sont bien mériter et aussi un moment à la proximité du bonheur, alors! reposez-vous...prenez votre temps! l'ami ferhaoui,oran.
  • keryma
    • 8. keryma Le 17/02/2014
    Bonsoir Bradai et Chantal,
    J'en conviens! Il me tarde tous les jours de rentrer chez moi pour venir sur le site même si je n'y ai rien à dire, je suis en vacances et youpie! Noria est une rassembleuse, je l'embrasse aussi bien fort!

    Kéryma,
  • Bradai
    • 9. Bradai Le 17/02/2014
    oh! oui.. Oh !oui "internationale " c'est le mot qui convient comme vous le dites.
    Même si l'on n'intervient pas pour dire un mot ,beaucoup d'internautes sont à l’écoute de ce que peut leur apporter ce site de joie à leur quotidien .
  • Chantal
    • 10. Chantal Le 17/02/2014
    Que ferions-nous sans notre Noria « internationale » que nous aimons tous et que j’embrasse !
  • Bradai
    • 11. Bradai Le 17/02/2014
    Bonjour Chantal,bonjour Meskelil.
    Le mérite de la traduction de cette belle chanson ne me revient nullement .
    Pour vous dire moi même certaines paroles du Grand Cheikh je les comprends difficilement .
    Cette traduction c'est du copier et coller ,et on ne peut que remercier la Webmaster de nous approcher davantage entre nous dans la fraternité par tout ce qu'on désire publier au site.
  • Chantal
    • 12. Chantal Le 17/02/2014
    Bonjour Med,

    Vous êtes un vrai « magicien » et je vais vous en expliquer la raison !

    Alors que je rentrais chez moi hier soir (dimanche 16 février), j’ai aperçu sur un panneau publicitaire de la banlieue parisienne dans laquelle j’habite, une affiche sur laquelle était écrit en gros « Soirée musicale Chaabi ». Très intéressée, je me suis approchée du panneau pour voir la date du concert et, grosse déception, il avait eu lieu la veille (le samedi 15 février) au conservatoire de la ville !

    Pendant les vingt minutes de marche qui m’amènent de la sortie de la gare à mon domicile, je n’ai pas arrêté de « ruminer » ma déception d’avoir raté cette soirée musicale !

    En rentrant chez moi, j’ai allumé mon ordinateur pour lire mes messages et jeter un rapide « coup d’œil » sur le site. Quelle ne fut pas ma surprise de lire le message qui m’était destiné venant de votre part et qui concernait, précisément, la musique Chaabi ! A croire que tel le génie de la lampe d’Aladin, vous aviez réalisé mon souhait ! lol !

    Je trouve cette musique non seulement belle mais également envoûtante. Merci Med d’avoir pris le temps de traduire cette chanson dont les paroles m’ont enchantée. Je ne sais pas si toutes les paroles de toutes les chansons de la musique Chaabi sont de cette qualité mais quel bonheur ! Ce texte qu’on lit (et relit) avec un immense plaisir est non seulement d’une grande intelligence mais également d'une philosophie et d'une spiritualité qui « interpellent » le lecteur à plus d’un titre.

    Je suis vraiment très touchée du beau « cadeau » que vous m’avez fait et je vous en remercie sincèrement.

    Bonne journée.
  • Meskellil
    • 13. Meskellil Le 16/02/2014
    Bravo au traducteur du Maître du Cha3bi. C'est bien difficile et périlleux d'entreprendre une telle traduction. Je la trouve assez fidèle à l'originale qu'il faut tout de même connaître pour mesurer les efforts de traduction faits. Je la connaissais déjà, mais je trouve bien de la faire partager à ceux qui sont intéressés par le cha3bi. Merci à vous M. Mohamed Bradaï

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