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Le Rouge et le Noir/Stendhal

 

 

 

L'intrigue de ce roman a été inspirée à Stendhal par un fait divers dont le dénouement eut pour cadre les assises de l'Isère, son département d'origine. En 1827, Berthet, fils d'un artisan et jeune séminariste a été jugé et condamné à mort pour avoir assassiné en pleine messe son ancienne maîtresse , l'épouse d'un notable qui l'avait engagé comme précepteur de ses enfants.

 

Le rouge et le noir

 Chapitre 1 :
Description de la petite ville de Verrières. Son aisance. Portrait du maire, installé depuis 1815 : M. de Rênal, propriétaire de la fabrique de clous. Pour agrandir ses jardins, M. de Rênal a dû négocier ferme avec le propriétaire de la scierie : M. Sorel, père de Julien. Tyrannie de l'opinion à Verrières.

 Chapitre 2 :
La promenade de Verrières (le Cours de la Fidélité), embellie par M. de Rênal, enclenche une rêverie poétique de l'auteur : la vue sur la campagne y est somptueuse, quoique l'autoritarisme du maire ordonne une taille impitoyable des platanes tous les ans. Dans cette ville, l'utilité et l'argent règnent en maîtres. Depuis peu, les notables redoutent l'arrivée d'un Parisien, dont les dénonciations, dans les journaux libéraux, pourraient leur attirer quelques ennuis.

 Chapitre 3 :
Le Parisien en inspection est guidé par l'abbé Chélan, à qui les autorités reprochent cette complaisance, qui pourrait lui coûter sa place. Pour soutenir son rang, M. de Rênal songe à engager Julien Sorel comme précepteur de ses enfants. Portrait de Mme de Rênal : une âme naïve, qui ne s'avoue pas qu'elle s'ennuie auprès de son mari.

 Chapitre 4 :
Pour négocier l'engagement de Julien, M. de Rênal rend visite au Père Sorel. Au lieu de surveiller la scie, le jeune homme est en train de lire e _ Mémorial de Sainte-Hélène_,activité odieuse à son père, qui ne sait pas lire. Portrait de Julien, plutôt maladif, et qui hait son entourage familial.

 Chapitre 5 :
Lorsque son père lui annonce son engagement, Julien fait aussitôt connaître qu'il n'acceptera pas de manger avec les domestiques -- opinion qui lui vient de la lecture des _ Confessions _ de Rousseau. Négociation finaude du Père Sorel avec M. de Rênal, au terme de laquelle il parvient à faire monter appointements et avantages en nature. L'accord conclu, Julien part au château, occasion de dévoiler ses projets ambitieux, et la conduite hypocrite dont il les voile : dans cette époque de Restauration, il vise la voie royale, qu'est la prêtrise. En passant par l'église, Julien y découvre une coupure de journal relatant l'exécution à Besançon d'un certain Lurel, dont le nom rime avec le sien. Chez elle, Mme de Rênal redoute, pour ses enfants, l'arrivée d'un précepteur, sale et mal vêtu, qui les fouettera.

 Chapitre 6 :
Sa stupeur à l'arrivée de Julien, dont elle remarque la beauté. M. de Rênal transmet au nouvel employé ses instructions, et l'emmène chez le tailleur pour lui acheter un habit noir : il ne doit pas être vu en veste par les autres domestiques. Présentation de Julien aux enfants. Julien s'acquiert une gloire instantanée en récitant par coeur des pages entières du Livre Saint.

 Chapitre 7 :
Julien commence à s'attirer la jalousie des domestiques, mais aussi de M. Valenod, directeur du dépôt de mendicité, qui courtise Mme de Rênal.Raisons pour lesquelles Mme de Rênal commence à s'attacher à Julien : inexpérience de la vie, due à son éducation de couvent. Comme la vie de province n'est pas guidée par les romans, tout y progresse plus lentement. La vie de Julien se passe en petites négociations, comme l'art de faire admettre à M. de Rênal de prendre un abonnement chez le librairie libéral, sous le nom d'un des domestiques. Ignorante de l'amour, Mme de Rênal vit ces moments heureux dans l'innocence.

 Chapitre 8 :
A la suite d'un héritage, Elisa, la femme de chambre prétend épouser Julien, mais celui-ci fait savoir que ce mariage ne lui convient pas. Remontrances de l'abbé Chélan, surpris d'un tel refus, et joie de Mme de Rênal lorsqu'elle l'apprend. C'est alors qu'elle commence à s'interroger sur l'amour qu'elle pourrait bien porter à Julien. Avec les beaux jours, M.de Rênal transporte sa famille dans son château de Vergy. On y fait la chasse aux papillons, et Mme de Rênal se surprend à faire la coquette, sans y avoir pensé. Bientôt, elle installe à Vergy sa cousine, Mme Derville. Julien entraîne les deux femmes vers les points de vue sublimes de la région. Un soir, par hasard, il vient à toucher la main de Mme de Rênal, qu'elle lui retire aussitôt. Alors, Julien se fait un devoir de la reconquérir.

 Chapitre 9 :
Il aborde la situation comme une bataille à gagner. A dix heures sonnantes, il passe à l'acte, et se saisit de la main de Mme de Rênal, qui en est transportée. De manière inopinée, le lendemain, M. de Rênal se présente au château. Il est venu faire remplacer les paillasses de la maison. Cette nouvelle effraie Julien qui a caché dans son lit un portrait de Napoléon. Il supplie Mme de Rênal de mettre ce portrait accusateur en sûreté, sans y jeter un regard. Elle s'exécute, non sans ressentir les premières atteintes de la jalousie.

 Chapitre 10 :
En froid avec M. de Rênal, Julien sollicite un congé pour se rendre auprès de l'abbé Chélan. Sur le chemin de Verrières, Julien laisse aller sa sensibilité devant les beautés de la nature, et donne libre cours à ses projets de destinée ambitieuse.

 Chapitre 11 :
Julien se donne pour défi de prendre la main de Mme Rênal en présence, cette fois, de son époux. C'est une autre victoire. Cependant sa vraie passion est encore pour Napoléon. De son côté, Mme de Rênal commence à passer par des alternatives de passion naïve et d'effroi moral devant ce sentiment. Elle traverse une nuit de délire.

 Chapitre 12 :
Au moment de partir pour rendre visite à son ami Fouqué, Julien est surpris par l'accueil glacial de Mme de Rênal. Il décide de répliquer par la froideur. Quand elle apprend le voyage de Julien, Mme de Rênal, blessée, se met au lit. Cheminant dans la montagne, Julien s'arrête dans une grotte, et s'y livre au plaisir d'écrire en liberté : ambitieuses rêveries de vie parisienne. Après avoir brûlé ses écrits, Julien arrive à une heure du matin chez Fouqué, qui lui propose de devenir son associé dans son commerce de bois. Ayant évalué la proposition durant la nuit, Julien la refuse, prenant prétexte d'une irrésistible vocation religieuse. En fait, il redoute que plusieurs années de cette vie mercantile n'émoussent sa volonté de parvenir.

 Chapitre 13 :
De ce voyage, Julien revient mûri. Mme de Rênal se fait coquette, et à ce détail, sa cousine, Mme Derville, comprend qu'elle est amoureuse. Comme Julien paraît se détacher d'elle, Mme de Rênal va jusqu'à reprendre la main de Julien. Ce geste le persuade qu'il est aimé. Il décide de faire de Mme de Rênal sa maîtresse. Mais au lieu de répondre spontanément à la passion de Mme de Rênal, il entreprend de la faire souffrir, par esprit de revanche sociale : il lui laisse entendre qu'il devra quitter Verrières, parce qu'il l'aime et que cette passion est incompatible avec l'état de prêtre. N'ayant pas connu l'éducation sentimentale procurée par la lecture des romans, Mme de Rênal croit pouvoir se jurer qu'elle n'accordera rien à Julien.

 Chapitre 14 :
Avec gaucherie, Julien, qui se prend pour une Don Juan, s'efforce de mettre en pratique un plan de séduction, et parvient à enlever un baiser à Mme de Rênal, mais celle-ci en est effrayée. En présence du sous-préfet Maugiron, Julien presse le pied de Mme de Rênal, qui parvientà tromper l'attention en laissant tomber ses ciseaux. A Verrières, l'abbé Chélan déménage : il vient d'être destitué et remplacé par l'abbé Maslon. Fâché par cette injustice au sein de l'Eglise, et par prudence, Julien écrit à Fouqué pour se ménager la possibilité de revenir au commerce.

 Chapitre 15 :
Julien somme Mme de Rênal de le recevoir dans sa chambre à deux heures du matin -- mais il tremble qu'elle accepte. Le moment venu, il s'y rend, en se demandant ce qu'il pourra bien y faire. En y entrant, il se jette à ses pieds et fond en larmes. Sa maladresse l'aide à triompher des réserves de Mme de Rênal, mais il ne sait pas goûter simplement le bonheur qui se présente : il continue de se contraindre à jouer le rôle du séducteur. Mme de Rênal, quant à elle, vit l'événement avec un déchirement moral.

 Chapitre 16 :
Le lendemain, en société, Julien est la prudence même, mais sa froideur alarme Mme de Rênal. Elle craint d'avoir découragé le jeune homme de revenir dans sa chambre. Ce second soir, il commence à s'apercevoir des charmes de Mme de Rênal, et à céder au plaisir d'aimer. En dépit de la différence d'age qui inquiète Mme de Rênal, Julien, en peu de jours, tombe complètement amoureux. De son côté, sa maîtresse s'émerveille d'un sentiment qu'elle n'a jamais soupçonné auparavant. Elle imagine la vie d'épouse qu'elle eût pu vivre à ses côtés. Julien est tenté de lui avouer en confiance l'ambition de sa vie.

 Chapitre 17 :
Julien regrette Napoléon, qui permit à la jeunesse pauvre de s'élever. Des remarques de Mme De Rênal, il reçoit une première éducation sur la société : intrigues pour la nomination du premier adjoint de Verrières ; réunions de la Loge maçonnique. Mme de Rênal ne se lasse pas d'admirer l'avenir qu'elle entrevoit pour Julien.

 Chapitre 18 :
On apprend inopinément la venue d'un roi à Verrières. Aussitôt la petite ville, en ébullition, se prépare à un défilé militaire. Julien s'imagine que Mme de Rênal, toute occupée de préparatifs vaniteux, ne songe plus à l'aimer. Il la surprend sortant de sa chambre et emportant un des ses vêtements. C'est qu'elle a le projet fou de le faire nommer dans la garde d'honneur et de lui faire tailler un uniforme neuf. Cependant, M. de Rênal contraint le nouveau curé à accepter que figure l'abbé Chélan dans le cortège. Il est en effet l'ami de M. de la Mole, le ministre, qui accompagnera le roi. Et son tempérament satirique serait capable d'infliger un soufflet à l'administration municipale, s'il ne rencontrait pas l'abbé Chélan. Lors de la cérémonie, la présence de Julien parmi les gardes fait sensation et suscite l'indignation. Julien, lui, est au comble de la joie ; il se prend pour un officier de Napoléon. En peu de temps, Julien court se changer pour revêtir l'habit ecclésiastique, afin de se trouver à la cérémonie de vénération des reliques de Saint Clément. Là, le clergé réuni attend l'évêque d'Agde qui doit montrer les reliques au roi. L'abbé Chélan, en tant que doyen, est dépêché pour le chercher ; Julien l'accompagne. Errant dans l'antique abbaye, Julien parvient dans une salle où le jeune évêque, placé devant un miroir, s'exerce aux bénédictions. Julien se propose d'aller chercher sa mitre, qui a souffert du transport. Fasciné par les manières charmantes de l'évêque, Julien l'accompagne lors de la cérémonie, qu'il trouve magnifique. Son ambition ecclésiastique s'en trouve ravivée. Pour la première fois, Julien aperçoit fugitivement M. de la Mole. Plus tard, il accompagne l'abbé Chélan jusqu'à la chapelle ardente. Splendeur éblouissante de la mise en scène, et exhortation rhétorique de l'évêque aux jeunes filles dans l'assistance.

 Chapitre 19 :
Ce qui surnage de cette fête, c'est l'indignation contre Julien, et contre Mme de Rênal, qu'on suspecte d'avoir favorisé l'épisode de l'habit militaire. A peu de temps de là, le fils de Mme de Rênal tombe malade, et cette maladie suscite les remords de sa mère, désormais consciente de sa faute. Elle demande à Julien de fuir cette maison, rendant sa présence responsable de son malheur familial. Un jour que l'enfant estau plus mal, Mme de Rênal se jette aux pieds de son mari, sur le point de lui avouer sa liaison. Mme de Rênal est alors prête à une humiliation publique pour sauver son fils. Julien parvient à la dissuader d'une telle démarche. Il propose de faire lui-même retraite à l'abbaye ; au bout de deux jours, il est rappelé. Stanislas guérit, mais les remords restent. Julien tombe alors dans toutes les folies de l'amour. Cependant, Elisa, la femme de chambre, révèle à Valenod la liaison de sa maîtresse, et le lendemain, une lettre anonyme en avertit M. de Rênal.

 Chapitre 20 :
Pour l'entretenir de cette lettre anonyme, Mme de Rênal tente de se rendre, de nuit, à la chambre de Julien. Mais celui-ci croit prudent de la lui refuser. Aussitôt, Mme de Rênal lui écrit une lettre, où elle expose un plan de défense contre la lettre anonyme : elle demande à Julien d'en écrire une à son époux, dont elle dicte les termes. Julien se retirera à Verrières, courtisera la bonne société et fera croire que Valenod est sur le point de l'engager, comme précepteur de ses propres enfants. M. de Rênal ne devrait pas supporter cette perspective, ce qui ferait revenir Julien à Vergy, maison de campagne des Rênal.

 Chapitre 21 :
Crise intérieure de M. de Rênal, qui passe la nuit dans les incertitudes, et délibère sur la conduite à tenir. Il pense dresser un piège pour s'assurer de la véridicité des faits. Mais, au retour de la messe, son épouse lui remet la lettre anonyme confectionnée par Julien, et parvient à détourner ses soupçons sur Valenod, dont elle le pousse à lire les lettres à elle adressées dans le passé. Dans sa hâte à se les procurer, M. de Rênal va jusqu'à briser le secrétaire de sa femme. A la fin, Mme de Rênal obtient la réalisation de son plan : Julien se voit accorder un congé de quinze jours à Verrières.

 Chapitre 22 :
A Verrières, Julien reçoit la visite du sous-préfet Maugiron, qui lui propose un poste de précepteur à 800 F. Julien s'empresse de demander conseil à M. de Rênal et fait confidence de la proposition à M. Valenod. Invité à déjeuner chez Valenod, avec quelques notables libéraux, on lui demande une démonstration de son savoir : réciter par coeur la Bible en latin, ce qui provoque l'admiration de l'assistance. Après s'être retiré, Julien exprime son mépris des gens vulgaires, et manifeste des affinités avec le mode de vie aristocratique des Rênal. Un jour, Mme de Rênal le surprend à Verrières où elle est venue pour des courses. Moments charmants, interrompus par l'air soupçonneux du mari. Analyse de la situation politique de Valenod et de ses intrigues locales.

 Chapitre 23 :
Affaire de l'adjudication de la maison de Verrières, qui échappe aux visées du maire. Julien, qui assistait à l'adjudication, se fait traiter d'espion de M. de Rênal. Le soir, survient le chanteur Geronimo, qui déride l'atmosphère. Il raconte son histoire : par quelle tromperie, il s'est fait chasser du conservatoire de Naples, pour se faire engager comme chanteur au San Carlino. Mme de Rênal se laisse aller à rêver une vie conjugale avec Julien, si elle se trouvait veuve de M. de Rênal. Cependant toute la ville s'entretient de ses amours avec Julien. La servante Elisa, ayant fait connaître en confession à l'abbé Chélan les amours de Julien, l'abbé exige que celui-ci quitte Verrières pour le séminaire. Afin d'apaiser l'amertume de sa maîtresse, Julien lui promet de revenir la voir régulièrement. Quant à M. de Rênal, il envisage un duel avec Valenod, mais son épouse l'en dissuade et lui fait accepter l'idée que Julien entre au séminaire. Nouvelle lettre anonyme, qui pousse Rênal à acheter des pistolets pour un duel. De nouveau, son épouse l'en dissuade et convainc M. De Rênal d'accorder à Julien les 600 F de sa pension au séminaire. Le jeune homme n'accepte qu'à grand peine, considérant cette somme comme un prêt remboursable. Trois jours après son départ pour Besançon, Julien revient, de nuit, visiter Mme de Rênal. Mais celle-ci, persuadée qu'il s'agit de leur dernière rencontre, reste d'une froideur de glace.

 Chapitre 24 :
A Besançon, Julien fait d'abord le tour de sa citadelle, pour flatter ses ambitions militaires, puis entre dans un café où l'on joue au billard, et entame la conversation avec la jeune dame de comptoir : Amanda Binet. Julien regarde de travers un homme qui vient d'entrer, qu'Amanda présente comme son beau-frère, et qui est sans doute son amant ; il envisage un duel. Amanda parvient à le faire quitter les lieux. Avant d'entrer au séminaire, Julien prend la précaution de déposer ses vêtements bourgeois dans une auberge.

 Chapitre 25 :
Arrivé au séminaire, Julien est introduit dans le bureau de l'abbé Pirard, son directeur. Atterré par l'atmosphère du lieu, il se trouve mal. Revenu à lui, il peut s'entretenir avec l'abbé, qui lit une lettre de recommandation rédigée par l'abbé Chélan. Suit une conversation en latin, durant laquelle l'abbé Pirard sonde l'éducation théologique du jeune homme. Après trois heures d'entretien, Julien est conduit à sa chambre, dont la vue donne sur la campagne.

 Chapitre 26 :
Julien se choisit pour confesseur l'abbé Pirard -- une étourderie. Médiocrité des autres séminaristes. L'abbé Pirard intercepte des lettres d'amour adressées, de Dijon, à Julien. Visite de Fouqué, qui apprend que Mme de Rênal a sombré dans la dévotion. Julien ne tarde pas à s'apercevoir que sa conduite, son ardeur à l'étude, lui ont aliéné la sympathie de ses condisciples. Pour la regagner, il s'efforce à l'hypocrisie et à la médiocrité dévote. Mais comme il ne se réjouit pas de la choucroute qui est servie, il se fait mépriser. Un jour, il est convoqué dans le bureau de l'abbé Pirard, pour répondre d'une délation : on a trouvé dans sa malle une carte où sont portées des indications relatives à Amanda Binet.

 Chapitre 27 :
Les malheurs de Julien en butte à l'incompréhension de ses collègues, occupés de cures avantageuses, et jaloux de sa supériorité intellectuelle.

 Chapitre 28 :
Julien est mandé à la cathédrale pour préparer les tentures de la Fête-Dieu. De ce labeur, il s'acquitte avec maestria, suscitant la reconnaissance de l'abbé Chas. Julien participe avec exaltation à la procession. Tandis qu'il garde une partie désertée de l'édifice, il remarque deux dames près d'un confessionnal. L'une d'elle est Mme de Rênal, qui s'évanouit à sa vue.

 Chapitre 29 :
L'abbé Pirard fait appeler Julien. C'est pour lui accorder un privilège : il le fait répétiteur pour le Nouveau et l'Ancien Testament, et lui révèle combien il tient à lui. S'ensuit un moment d'émotion sincère. Mais aux examens, Julien est victime d'un piège du grand vicaire de Frilaire, qui le fait trop parler sur Horace, un auteur profane! Un jour Julien reçoit une lettre de Paris qui lui envoie une somme d'argent, et lui demande de continuer ses études brillantes. Explication : M. de la Mole, en correspondance avec Pirard sur certaine affaire, cherche à le remercier des services rendus. Il lui propose, par une lettre, de s'installer à Paris, où il lui trouvera une cure tranquille. Pirard rédige sa lettre de démission du séminaire à l'adresse de l'évêque, et envoie Julien la porter. Celui-ci, ému de ce départ, met à sa disposition ses 600 F d'économie. A l'évêché, Julien s'entretient avec l'évêque, qui, charmé de sa connaissance des poètes latins, lui fait cadeau des oeuvres de Tacite. L'abbé Pirard ne tarde pas à quitter Besançon, nommé à une cure magnifique dans les environs de Paris.

 Chapitre 30 :
A Paris, le marquis de La Mole propose à l'abbé Pirard de devenir son secrétaire, richement appointé, et de s'occuper de ses procès en Franche-Comté. Déclinant cette offre, l'abbé propose les services de Julien, qui reçoit une lettre le convoquant à Paris, avec les fonds nécessaires à son déplacement. Avant de quitter la Franche-Comté, Julien se rend chez Fouqué, qui ne se montre pas enthousiaste de cette promotion, et rencontre l'abbé Chélan, qui lui intime l'ordre de quitter Verrières sans revoir personne. Mais Julien renvoie son cheval et, au prix d'une audace folle, escaladant la façade du château par une échelle jusqu'à parvenir à la chambre de Mme de Rênal. Celle-ci commence par lerepousser, lui raconte ce qu'a été sa vie, puis Julien, à son tour, fait le récit des tracasseries auxquelles il a été en butte au séminaire. Le ton de l'intimité se rétablit entre eux. Après trois heures d'entretien, Mme de Rênal finit par céder aux instances de Julien, lui propose même de rester une journée de plus auprès d'elle, caché dans sa chambre. Mme de Rênal se charge de faire disparaître l'échelle, qu'un domestique ira cacher dans le grenier. Julien passe ainsi la journée enfermé dans la chambre de Mme Derville. Le soir, ils dînent ensemble dans la chambre de Mme de Rênal, lorsque surgit l'époux. Julien se dissimule sous le canapé, de sorte que M. de Rênal ne s'aperçoit pas de sa présence. Mais, dans la nuit, à nouveau M. de Rênal tambourine à la porte de sa femme : il craint un voleur, après la découverte de l'échelle. Julien saute par la fenêtre, et parvient à s'enfuir, tandis que les balles sifflent à ses oreilles.

Commentaires

  • BELFEDHAL Abderrahmane
    • 1. BELFEDHAL Abderrahmane Le 11/02/2022
    Pourquoi écrire ?
    Ecrire, c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l’ouvrir…..Citation.
    Dans la communication avec les autres, l’écriture est alors indispensable à plus d’un titre. Jadis aux premiers pas de l’école on apprenait à bien tenir un crayon, une craie ou un porteplume pour réaliser avec précision le tracé des lettres. Le maitre veillait attentivement sur les règles de l’application tandis que nous nous efforcions de hisser la voile toute haute entre la lettre, sa forme et le son qu’elle produit. Dans le cours de nos âges à travers les temps immuables, l’écriture s’est avérée être la vie elle-même eu regard a ses avantages et ses bienfaits. Mes chers amis, usant des colonnes du noble site, je vous invite à projeter un regard profond sur ce geste ancestral qu’est l’écriture car sachant qu’elle est une source vitale pour l’épanouissement de tout un chacun. A ce propos je me suis basé à la fois sur un texte de Dupuy Maeva et un autre texte brulant et captivant du célèbre poète et romancier de Victor Hugo qui se démarque de la peine capitale, nous brossant un tableau détaillé sur les causes et les raisons qui amènent à prendre une plume, un crayon, un stylo ou tout autre moyen pour tracer un mot, une lettre alphabétique dans le but de s’exprimer, de communiquer, de libérer sa pensée et vivre ses émotions.
    Texte premier :

    « Pourquoi écrire » est une question comprenant de nombreuses réponses que je ne puis toutes citer. « Pourquoi pas ? » est une réponse qui me suffit largement mais qui ne répond pas à la question. Je soumets ici la réponse au lecteur. On écrit parce qu’on en a besoin, pour se soulager, se confesser. On n’écrit pas forcément pour être lu mais aussi simplement pour soi.
    On écrit pour soi quand on a peur de se dévoiler aux autres. On écrit pour les autres quand on commence à croire en soi. On écrit parce qu’on a peur. On écrit pour sortir de sa bulle ou s’y enfermer. On écrit pour communiquer avec l’extérieur si on est prisonnier. On écrit pour rester dans notre intimité sans pour autant se fermer. On écrit pour oublier son monde, sa vie, sa réalité. On écrit pour voyager, pour comprendre. On écrit par curiosité, on écrit pour savoir, pour transmettre des connaissances. On écrit pour faire passer quelque chose : des sentiments, des émotions. On écrit parce qu’on se sent seul, en colère, amoureux ou parce qu’on n’arrive pas à en parler. On écrit pour s’aider, se rapprocher. On écrit pour apporter l’espoir, pour faire rire, pleurer. On écrit pour parler, pour voir, pour sentir, pour entendre, pour toucher.
    On écrit pour raconter. On écrit par plaisir, on écrit par devoir. On voit les autres écrire et ça nous donne envie de faire pareil. On écrit pour se rebeller, se révolter. On écrit pour prier, pour pleurer. On écrit pour dénoncer, pour protéger. On écrit quand c’est nécessaire. On écrit quand on n’en a pas besoin. On écrit quand on en a envie. Écrire est le propre de la race humaine. Je pense que nous avons tous une raison différente d’écrire bien ancrée au fond de nous et qui change au cours du temps. Plus qu’une feuille de papier, on écrit à un ami. La nature de l’Homme est de détruire, elle est violente et bestiale. Mais sa nature est aussi d’être civilisé, son désir est donc de créer. Écrire, c’est parfois dessiner. Comme les hiéroglyphes des Égyptiens. Si je dessine une fleur, tout le monde dira « c’est une fleur ». Mais si j’écris une fleur, seuls ceux qui savent lire ma langue pourront dire que c’est une fleur. La faiblesse de l’écriture est la langue dans laquelle elle est écrite, elle est universelle d’une certaine manière mais pas complètement. On écrit car les mots ont un pouvoir propre à notre espèce qui perdure sur le papier : on s’enchaîne, on s’enlise avec des promesses, des serments qui finiront par être violés. Mais l’important, c’est combien de temps on a pu s’en rappeler. On écrit pour se souvenir, pour ne pas refaire les mêmes erreurs, pour apprendre de ses échecs. On écrit pour trouver la clé qui nous libérera de nos entraves. On écrit pour laisser quelque chose de soi. Quelque chose de durable. On écrit pour qu’on ne nous oublie pas. Comme des biographies, des anagraphes, des hommages, des mémoires ou des noms sur des pierres tombales. On écrit parce qu’on aura beau dire, peu importe la langue, la religion, la qualité d’expression, quand on écrit, on tient le monde dans notre main. On est libre de le façonner à notre goût. Celui qui ne sait pas écrire part avec un gros désavantage. Car savoir écrire, c’est se tenir sur un pied d’égalité avec les autres. Mais surtout, on écrit pour changer. Et changer, c’est gagner sa liberté!
    Texte deuxième :
    Victor Hugo retrace par la voix d’un condamné à mort les sombres réalités de la prison, les tortures sentimentales des visites, et surtout les derniers instants qui le séparent de son exécution. Victor Hugo par la voix de son personnage nous livre son combat pour l’abolition de la peine capitale. Illustre poète et grand romancier a vous la parole…. Puisque j’ai le moyen d’écrire, pourquoi ne le ferais-je pas ? Mais quoi écrire ? Pris entre quatre murailles de pierre nue et froide, sans liberté pour mes pas, sans horizon pour mes yeux, pour unique distraction machinalement occupé tout le jour à suivre la marche lente de ce carré blanchâtre que le judas de ma porte découpe sur le mur sombre et seul à seul avec une idée, une idée de crime et de châtiment, de meurtre et de mort ! Est-ce que je puis avoir quelque chose à dire, moi qui n’ai plus rien à faire dans ce monde ? Et que trouverais-je dans ce cerveau flétri et vide qui vaille la peine d’être écrit ?
    Pourquoi non ? Si tout, autour de moi, est monotone et décoloré, n ya-il pas en moi une tempête, une lutte, une tragédie ? Cette idée fixe qui me possède ne se présente-t-elle pas à moi à chaque heure, à chaque instant, sous une nouvelle forme, toujours plus hideuse et plus ensanglantée a mesure que le terme approche ? Pourquoi n essayerais je pas de me dire à moi-même tout ce que j’éprouve de violent et d inconnu dans la situation abandonnée ou me voilà ? Certes, la matière est riche ; et, si abrégée que soit ma vie, il y aura bien encore dans les angoisses, dans les terreurs, dans les tortures qui la rempliront, de cette heure a la dernière, de quoi user cette plume et tarir cet encrier. D’ailleurs ces angoisses, le seul moyen d’en moins souffrir, c’est de les observer, et les peindre m en distraira. Et puis, ce que j’écrirai ainsi ne sera peut-être pas inutile. Ce journal de mes souffrances, heure par heure, minute par minute, supplice par supplice, si j’ai la force de le mener jusqu’au moment où il me sera physiquement impossible de continuer, cette histoire, nécessairement inachevée, mais aussi complète que possible, de mes sensations ? Ne portera-t-elle point avec elle un grand et profond enseignement ? n’y aurait-il pas dans ce procès-verbal de la pensée agonisante, dans cette progression toujours croissante de douleurs, dans cette espèce d’autopsie intellectuelle d’un condamné, plus d’une leçon pour ceux qui condamnent ? Peut-être cette lecture leur rendra-t-elle la main moins légère, quand il s’agira quelque autre fois de jeter une tête qui pense, une tête d’homme, dans ce qu’ils appellent la balance de la justice ? Se sont-ils jamais arrêtés à cette idée poignante que dans l’homme qu’ils retranchent il ya une intelligence qui avait compté sur la vie, une âme qui ne s’est point disposée pour la mort ? Ils ne voient dans tout cela que la chute verticale d’un couteau triangulaire, et pensent sans doute que, pour le condamné, il n ya rien avant, rien après. Ces feuilles les détromperont. Publiées peut être un jour, elles arrêteront quelques moments leur esprit sur les souffrances de l’esprit ; car ce sont celles la qu’ils ne soupçonnent pas. A moins qu’après ma mort le vent ne joue dans le préau avec ces morceaux de papier souillés de boue, ou qu’ils n’aillent pourrir à la pluie, collés en étoiles à la vitre cassée d’un guichetier. J’ai fermé les yeux, et j’ai mis les mains dessus, et j’ai taché d’oublier le présent dans le passé …Mes chers amis du noble site n’est-il pas vrai que l’écriture c’est aussi un prolongement de la vie ? Quand elle immortalise la parole et l’acte, elle est alors le prolongement de la vie. A toutes et à tous la chanson yel menfi.
  • BELFEDHAL Abderrahmane
    • 2. BELFEDHAL Abderrahmane Le 09/02/2022
    AMIS DU NOBLE SITE BONSOIR.
    La parole a été donnée à l’homme pour cacher ses pensées…….le rouge et le noir….Stendhal
    Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route….le rouge et le noir….Stendhal
    Amie noria je tiens tout d’abord à vous remercier pour ce tour de manivelle dans le champ des étoiles, la ou les couleurs se rencontrent symbolisant à la fois l’histoire qui nous éfforce de revivre les aléas d’une vie de tous les jours et cet autre grande partie de notre vie qui puise ses capacités psychologiques à partir de nos comportements dans la vie de tous les jours. Sur ce plan précisément l’œuvre de Stendhal constitue un réel amalgame. Le personnage principal dans le roman de Stendhal est un élément clé dans l’expérience du monde social qui se présente à nos yeux à l’image d’un problème dans lequel Julien n’arrive pas à s’insérer. Ce personnage central est partagé dans sa vie entre deux couleurs, le rouge qui symbolise l’armée et le noir le clergé. Le partage entre une passion dévorante pour Napoléon et le clergé qui lui a permis de consolider sa stature dans une ascension sociale confirmée. Beaucoup d’évènements vont se produire dans la vie des personnages du roman et particulièrement, julien et madame de renal. Un dénouement tragique va conduire julien a la guillotine. Dans la salle des assises, Julien face aux juges, face aux jurés, va tenir un cinglant discours accusateur de la société qui va le condamner tout simplement parce qu’il est issu d’une classe sociale inférieure. Mes chers amis via le noble site suivent de près le discours véhément de julien, un discours d’un julien à la fois criminel et victime de ses passions et de la société.
    « Messieurs les jurés, L'horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole. Messieurs, je n'ai point l'honneur d'appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s'est révolté contre la bassesse de sa fortune. Je ne vous demande aucune grâce, continua Julien en affermissant sa voix. Je ne me fais point illusion, la mort m'attend : elle sera juste. J'ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages. Mme de Rênal avait été pour moi comme une mère. Mon crime est atroce, et il fut prémédité. J'ai donc mérité la mort, messieurs les jurés. Mais quand1 je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s'arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l'audace de se mêler à ce que l'orgueil des gens riches appelle la société. Voilà mon crime, messieurs, et il sera puni avec d'autant plus de sévérité, que dans le fait je ne suis point jugé par mes pairs. Je ne vois point sur les bancs du juré quelque paysan enrichi, mais uniquement des bourgeois indignés… » Pendant vingt minutes, Julien parla sur ce ton : il dit tout ce qu'il avait sur le cœur ; l'avocat général, qui aspirait aux faveurs de l'aristocratie, bondissait sur son siège ; mais malgré le tour un peu abstrait que Julien avait donné à la discussion, toutes les femmes fondaient en larmes. Mme Derville elle-même avait son mouchoir sur ses yeux. Avant de finir, Julien revint à la préméditation, à son repentir, au respect, à l'adoration filiale et sans bornes que, dans des temps plus heureux, il avait pour Mme de Rênal… Mme Derville jeta un cri et s'évanouit.
    Document réalisé par Mme Anne-Noellia Carrols, professeure agrégée, pour une classe de Première du lycée Cocteau à Miramas.
  • Chantal
    Bonjour Noria,

    Merci et bravo pour cet EXCELLENT résumé de ce « classique » de Stendhal !

    Tu m'as remis en mémoire un livre que j'avais lu il y a très très longtemps … quand j'étais jeune ! lol !

    Tu pourras sans doute me dire si mes souvenirs sont bons ou si je me trompe mais il me semble que c'est dans ce livre que j’avais lu cette phrase qui m'avait beaucoup « interpellée » à l'époque : « La pureté de l'âme, l'absence de toute émotion haineuse prolongent sans doute la durée de la jeunesse. C'est la physionomie qui vieillit la première chez la plupart des femmes ».

    Bonne journée.
  • seg
    • 4. seg Le 17/08/2009
    bonjour,
    je suis en train de lire "le rouge et le noir", j'en suis au chapitre 23.
    le style d'écriture ne me plait pas particulièrement, mais comme je l'ai commencé, j'ai décidé d'aller jusqu'au bout.
    merci Noria d'avoir pris de ton temps pour mettre le résumé pour ceux et celles qui n'ont pas le temps ou qui ont la flemme de le lire.
    bises.

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