Articles de algermiliana

  • Ce pourquoi je ne suis pas « solidaire » de la Palestine...

    Un article remarquable par le chroniqueur Algerien Kamel Daoud, un constat lucide mais terrible.

    Non, le chroniqueur n'est pas « solidaire » de la Palestine. Le mot solidaire est entre guillemets. Car il a deux sens. D'abord non à la « solidarité » sélective. Celle qui s'émeut du drame palestinien parce que se sont des Israéliens qui bombardent. Et qui, donc, réagit à cause de l'ethnie, de la race, de la religion et pas à cause de la douleur. Celle qui ne s'émeut pas du M'zab, du Tibet ou de la Kabylie il y a des ans, du Soudan, des Syriens et des autres douleurs du monde, mais seulement de la « Palestine ». Non donc à la « solidarité » par conditionnement religieux et « nationaliste ». Cette « solidarité » qui nuit à la victime et au solidaire parce qu'elle piège la Palestine comme « cause arabe et musulmane », dédouanant le reste de l'humanité par appropriation abusive. La « solidarité » qui se juche sur l'histoire d'un peuple malmené et presque sans terre au nom de la haine de l'autre. Cette « solidarité » concomitante que le chroniqueur a vomi dans les écoles, les manuels scolaires, les chants et l'arabisme et l'unanimisme religieux. 

    Le drame palestinien a été « arabisé » et islamisé à outrance au point où maintenant le reste de l'humanité peut se sentir débarrassé du poids de cette peine. C'est une affaire « arabe » et de musulmans. Cette solidarité qui a transformé un drame de colonisation entre clashs de religions, de haines et d'antiques mythologies exclusives. Cette solidarité VIP que le chroniqueur ne veut pas endosser, ni faire sienne. Cette « solidarité » qui préfère s'indigner de la Palestine, mais de chez soi, et ne rien voir chez soi de la « palestinisation » du M'zab ou du Sud ou des autres territoires du monde. Cette solidarité au nom de l'Islam et de la haine du juif ou de l'autre. Cette solidarité facile et de « droit public » dans nos aires. Qui au lieu de penser à construire des pays forts, des nations puissantes pour être à même d'aider les autres, de peser dans le monde et dans ses décisions. Cette « solidarité » pleurnicharde et émotive qui vous accuse de regarder le mondial du Brésil au lieu de regarder Al Jazeera. Cette « solidarité » facile qui ferme les yeux sur le Hamas et sa nature pour crier à l'indignation, sur les divisons palestiniennes, sur leurs incapacités et leurs faiblesses au nom du respect aux « combattants ». Au nom de l'orthodoxie pro-palestinienne que l'on ne doit jamais penser ni interroger. 

    Non donc, le chroniquer n'est pas solidaire de cette « solidarité » qui vous vend la fin du monde et pas le début d'un monde, qui voit la solution dans l'extermination et pas dans l'humanité, qui vous parle de religion pas de dignité et de royaume céleste pas de terre vivante ensemencée. 

    Si le chroniqueur est solidaire, c'est par une autre solidarité. Celle qui ne distingue pas le malheur et la douleur par l'étiquette de la race et de la confession. Aucune douleur n'est digne, plus qu'une autre, de la solidarité. Et solidarité n'est pas choix, mais élan total envers toutes et tous. Solidarité avec l'homme, partout, contre l'homme qui veut le tuer, le voler ou le spolier, partout. Solidarité avec la victime contre le bourreau parce qu'il est bourreau, pas parce qu'il est Israélien, Chinois ou Américain ou catholique ou musulman. Solidarité lucide aussi : que l'on cesse la jérémiade : le monde dit « arabe » est le poids mort du reste de l'humanité. Comment alors prétendre aider la Palestine avec des pays faibles, corrompus, ignorants, sans capitaux de savoir et de puissance, sans effet sur le monde, sans créateurs ni libertés ? Comment peut-on se permettre la vanité de la « solidarité » alors qu'on n'est pas capable de joueur le jeu des démocraties : avoir des élus juifs « chez nous », comme il y a des élus arabes « chez eux », présenter des condoléances pour leurs morts alors que des Israéliens présentent des condoléances pour le jeune Palestiniens brûlé vif, se dire sensible aux enfants morts alors qu'on n'est même pas sensible à l'humanité. Le chroniqueur est pour l'autre solidarité : celle totale et entière et indivise. Celle qui fait assumer, par votre dignité, au reste du monde, sa responsabilité envers une question de colonisation, pas de croyances. Celle qui vous rehausse comme interlocuteur, négociateur et vis-à-vis. Celle qui vous impose la lucidité quant à vos moyens et votre poids, à distinguer votre émotion de vos élans. Celle qui commence par soi, les siens pour justement mieux aider l'autre, partout, dans sa différence comme dans sa communauté. La solidarité avec le chrétien pourchassé en Irak et en Syrie, des musulmans de Birmanie, des habitants de l'Amazonie ou du jeune encore emprisonné à Oum El Bouaghi pour un casse-croute durant un ramadan. 

    Les images qui viennent de Gaza sont terribles. Mais elles le sont depuis un demi-siècle. Et nos indignations sont encore aussi futiles et aussi myopes et aussi mauvaises. Et nos lucidités et nos humanités sont aussi rares et mal vues. Il y a donc quelque chose à changer et à assumer et à s'avouer. La « solidarité » n'est pas la solidarité. 

    Ce que fait Israël contre Gaza est un crime abject. Mais nos « solidarités » sont un autre qui tue le Palestinien dans le dos. 

    Que les amateurs des lapidations se lèvent donc : c'est la preuve que mis à part les jets de cailloux, ils ne savent rien faire d'autre.

  • Ma vie en partage/Martin Gray

    Martin gray photo 1  Mélanie Loisel est journaliste dans plusieurs médias canadiens. Soixante ans séparent cette jeune femme de Martin Gray âgé, aujourd’hui, de quatre-vingt-douze ans. Que ne sait-on pas de cet homme, l’un des derniers survivants de l’holocauste, qui n’ait pas été dit ou écrit !

    Dans ce livre, Mélanie Loisel revient cependant sur le passé de cet homme. Elle s’interroge : comment se reconstruit-on après avoir survécu à une organisation machiavélique qui a permis à l’Allemagne nazie de gazer et de tuer six millions de juifs ? Comment se reconstruit-on lorsque, après avoir survécu au ghetto de Varsovie et après avoir perdu cent dix membres de sa famille le sort s’acharne, à nouveau, sur Martin Gray en 1970 quand sa femme et ses quatre enfants périront dans un immense incendie de forêt ?

    On peut comprendre le besoin irrésistible de cette jeune journaliste de contacter cet homme au parcours hors du commun afin de lui parler de son projet, celui de l’interviewer.

    Tout au long de cette interview, Martin Gray lui fera part de son expérience, de ses blessures, de ses chagrins mais aussi - et surtout - des enseignements positifs qu’il a su cultiver, au fil de sa vie, envers et contre tout. Egalement, de son appétit de vivre incroyable. Un homme, dit-il, qui regarde en arrière est un homme mort. Puis, il poursuit : « J’ai donc décidé de prendre mon destin en main et d’avancer ».

    De très nombreux thèmes sont abordés dans ce livre : la vie et la mort, la souffrance et la guérison. Mais, également, des thèmes surprenants comme, par exemple, celui de la chirurgie esthétique qui fait dire à Martin Gray qu’on ne doit pas « effacer » les traces de notre vie ! Ou encore, celui de la surcharge pondérale dont il souffrait à l’âge de trente ans et qui lui a fait prendre conscience qu’il devait avoir une alimentation plus équilibrée s’il voulait rester en bonne santé. Le résultat ne s’est pas fait attendre. En ayant adopté une bonne hygiène de vie, cet homme n’a plus eu recours à la médecine chimique et, en plus de cinquante ans, n’a plus jamais attrapé un rhume ! Il égratigne, au passage, les grands trusts pharmaceutiques et nous rappelle cette expression bien connue : « Tu es ce que tu manges ». Il parle également de la situation difficile et dramatique de certains demandeurs d’emploi car, dit-il, s’il est vrai que la Société est responsable, en grande partie, du chômage, le sort du demandeur d’emploi est lié à la connaissance qu’il a de lui-même. La confiance qu’il a ou n’a pas en lui, lui fera soit surmonter cette épreuve, soit s’enfoncer encore davantage. C’est la raison pour laquelle Martin Gray suggère d’oser franchir les murailles et d’aller vers les autres.

    Lui qui a connu la violence poussée à l’extrême, lui qui a été désigné comme un être inférieur, lui qui a dû porter l’étoile jaune, il met en garde notre Société contre le racisme. Il exprime même de la colère vis-à-vis des fanatiques religieux qui donnent une idée fausse de leurs religions, quelles qu’elles soient. Il ajoute cette citation de ce dramaturge allemand, Bertolt Brecht : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Cependant, s’il craint la bêtise humaine qui amène les guerres, l’exploitation de l’homme par l’homme, il n’hésite pas à dire qu’il a aujourd’hui le sentiment d’être en harmonie avec lui-même.

    Martin Gray, comme je le disais précédemment, est âgé de quatre-vingt-douze ans et, malgré tout, il a encore des projets dont un, plus particulièrement, qui lui tient à cœur et qu’il aimerait voir se réaliser avant sa mort. Ce projet consiste à créer rapidement un grand Conseil des sages chargé de prendre en considération les intérêts de l’humanité. Il a déjà constitué un dossier de quatre cents pages et il a contacté des « Prix Nobel » qui se sont dits prêts à y participer. Souhaitons que ce projet voie le jour dans un avenir proche.

    Ce livre est une véritable bouffée d’oxygène pour tous, les jeunes et les moins jeunes. Je termine par cette citation de Martin Grey : « Il n’y a pas d’évènement qui soit vain dans une vie. Pas de jour, pas d’épreuve qui soient inutiles. A condition qu’on ne les contemple pas, mais qu’on se serve d’eux comme d’un appui pour aller plus de l’avant. »

    Merci Monsieur Gray pour cette merveilleuse leçon de vie, d’humanité et d’humilité !

  • Les journées de la femme /92290 - Châtenay-Malabry

    Somatothérapeute de formation, je suis bénévole à l’AREA - Accueil Recherche Emploi Antony - depuis une dizaine d’années. Dans ce cadre, je propose aux demandeurs d’emploi des séances de gestion du stress par l’utilisation de techniques et méthodes simples et accessibles à tous.

    La Directrice du Centre Social Lamartine de Châtenay-Malabry ayant entendu parler de mon activité à l’AREA m’a contactée afin de savoir si j’accepterais de participer sur ce thème à la semaine de la femme organisée par la municipalité en mars 2013.

    Lorsqu’on est en contact téléphonique avec une Directrice débordante d’enthousiasme et d’énergie pétillante telle que l’est Zelbia, croyez-moi, il est bien difficile de ne pas répondre positivement à ce genre de sollicitation.

    Quelques jours plus tard, j’ai rencontré Zelbia, accompagnée de son assistante, Aurélie, afin que nous nous mettions d’accord sur les ateliers que je pouvais proposer au cours de cet évènement qui devait se dérouler du 18 au 22 mars au « Centre Social Lamartine » et le 23 mars 2013 au « Théâtre La Piscine » dans le cadre du Forum « Bien être ». Je leur ai décrit, entre autres, les techniques et méthodes suivantes que j’utilise en séances individuelles ou sous forme d’ateliers d’une dizaine de personnes :

    • La technique de respiration diaphragmatique : le diaphragme est un muscle respiratoire séparant le thorax de l’abdomen qui monte à l’expiration et descend à l’inspiration effectuant ainsi un massage profond des organes internes et une bonne circulation sanguine dans tout l’abdomen. Cette technique, une fois acquise, se pratique de manière autonome. Elle peut être utilisée n’importe où. La respiration diaphragmatique est un outil qui ne coûte rien, très efficace pour apprendre à gérer son stress quelle qu’en soit l’origine.
    • Le training autogène de Schultz : cette méthode d’entraînement individuelle vise, par la concentration mentale, à induire la détente musculaire et le relâchement de la tension psychique.
    • La technique de relaxation selon « Jacobson » est une technique « active » qui fait appel à l’état de conscience. Elle convient particulièrement aux personnes pour qui rester immobile ou se laisser aller à la détente est difficile en état de tension et qui, de ce fait, adhèrent mal à une démarche mentale comme le training autogène de Schultz. L’objectif de la méthode de relaxation selon « Jacobson » est d’obtenir consciemment un état de détente musculaire par le biais d’exercices répétés visant à prendre conscience des états de tension et de détente de divers groupes de muscles.
    • La relaxation coréenne (ou l’art de la détente profonde) vise d’abord à faire prendre conscience au pratiquant, par un travail d’étirement des bras et des jambes, de ses tensions, de ses raideurs et de ses crispations, puis à les éliminer. Cette méthode permet de lui faire ressentir le bien-être qu’il peut avoir sans ses crispations. La relaxation coréenne peut se pratiquer dans le seul but de se détendre quand on se sent fatigué, tendu ou stressé. Elle peut aussi être utilisée d’une manière plus intensive et régulière. Le travail est alors plus efficace et la détente plus durable et plus profonde.

    Le Centre Social Lamartine étant fréquenté en grande partie, par des personnes d’origine modeste, Lamazou 1 femmede toutes nationalités et toutes religions confondues, Zelbia a attiré mon attention sur le fait que certaines femmes parlaient peu le français, voire pas du tout. D’autres étaient analphabètes. Ce point évoqué ne me posant aucun problème particulier, nous convenons que les ateliers qui auraient lieu au Centre Social seraient d’une durée de deux heures et que les ateliers ayant lieu au Forum « Bien Etre » seraient d’une durée d’une demi-heure.

    Pour des raisons de confidentialité et de respect de la déontologie de ma profession, je ne révèlerai bien évidemment pas ce que s’est dit au cours de ces ateliers. Par contre, je tiens à préciser, à titre personnel, que les échanges avec ces femmes de cultures différentes ont été d’une immense richesse sur le plan humain.

    Le nombre de participantes à chacun des ateliers a été d’environ douze à quinze personnes. Le plus remarquable chez toutes ces femmes a été leur « implication » réelle afin de bénéficier au mieux des bienfaits des méthodes de gestion du stress que je proposais et, notamment, la respiration diaphragmatique, y compris chez celles qui ne comprenaient pas très bien la langue française, voire pas du tout. Dans ce cas de figure, mon « message » passait par le langage « visuel » et le contact corporel pour leur montrer où se situait leur diaphragme et comment l’utiliser de manière à ce qu’il leur apporte détente et bien-être. Car, même si elle ne résout pas tous nos problèmes, toutes nos difficultés, la respiration diaphragmatique nous apprend, entre autres, par une meilleure oxygénation de notre cerveau à gérer des angoisses ponctuelles d’une manière autonome.

    Les ateliers d’une durée de deux heures qui ont eu lieu au Centre Social Lamartine ont été d’autant plus appréciés par les participantes qu’elles ont eu le temps de s’exprimer, de poser des questions et, pour certaines, de venir me voir, spontanément, à la fin des ateliers pour me parler de leurs problèmes personnels. J’ai été très sensible à la confiance que ces femmes m’ont témoignée. Elles ont pu ainsi quitter l’atelier « rassurées » non pas par des conseils mais par des pistes de réflexions que je leur ai proposées et qu’elles se sont promis d’explorer.

    En ce qui concerne les ateliers d’une demi-heure qui ont eu lieu au Forum, ceux-ci ont été davantage une « initiation » qu’un véritable atelier. Mais l’écoute et l’implication de chacune ont été néanmoins identiques. Je devais y rester deux heures et, finalement, j’y suis restée toute la journée ! Le temps d’une demi-heure prévu pour chaque intervention étant très court, plusieurs femmes sont venues me voir, notamment, au moment de la pause déjeuner ou au cours d’une boisson prise ensemble dans la grande salle du « Théâtre La Piscine » pour me parler non seulement de la détente qu’elles avaient éprouvée mais également pour me parler de leur vie privée. Au cours de ce Forum, les circonstances ont fait que j’ai exercé ma profession de somatothérapeute d’une manière atypique. J’ai « accueilli » des confidences et, parfois, des chagrins et des larmes au milieu d’une foule très dense. J’ai senti à quel point ces femmes avaient besoin de parler, de se confier à une oreille attentive. Visiblement, le lieu importait peu.

    Lorsque j’ai vu toutes ces femmes partir, un immense sourire aux lèvres et, je vais utiliser une métaphore, un « sac à dos » un peu moins lourd … je me suis dit que ma journée avait été réellement constructive et très enrichissante.

    Ah ! je ne résiste pas au plaisir de vous raconter une sympathique anecdote survenue lors du dernier atelier du Forum.

    Une jeune femme qui avait participé à l’un des ateliers de deux heures au Centre Social Lamartine dans le courant de la semaine avait conseillé à son mari de participer à l’atelier initiatique du samedi au Forum.

    C’est ainsi que j’ai pu réunir au cours de cet ultime atelier du samedi une douzaine de femmes et « un » participant ! Celui-ci s’est non seulement beaucoup impliqué au cours de cette demi-heure mais il s’est également merveilleusement « intégré » à la gente féminine. De leur côté, les femmes ont accepté sa présence sans aucune difficulté.

    Cet homme a quitté l’atelier ravi de cette initiation à la respiration diaphragmatique qu’il s’est promis de pratiquer très régulièrement. Il avait parfaitement assimilé le fait que le secret de cette technique résidait dans sa pratique régulière.

    Au cours de cette semaine de la femme, ce qui m’a particulièrement interpellée, c’est de m’apercevoir à quel point les participantes étaient étonnées et ravies de se rendre compte qu’elles étaient capables, seules, de maîtriser ces techniques et qu’en fait il leur suffisait, une fois la technique acquise, d’une pratique régulière pour devenir autonomes.

    Ainsi que le disait si justement Galilée, célèbre physicien et astronome du 17ème siècle : « Vous ne pouvez rien apprendre à un homme, vous pouvez seulement lui apprendre à découvrir en lui-même ce qu’il sait déjà ».

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  • Besoin d'aide

    Bjr à tous je m'appelle karim debbagh, et je suis le p'tit fils de M'hamed Ousfeya, ancien cycliste des années 50, dans la région de cherchell. Il a courru avec Mr Kebaili, Zaaf et les autres. Je suis à la recherche des photos de lui. Je remercie toute personne pouvant m'aider dans ce sens. Saha ramdankoum

  • Le défilé de la discorde

    En tous les cas et à mon humble connaissance, le 14 Juin 1830, nous n’avons point invité le comte Louis  De Bourmont et ses sbires à notre table pour fêter un quelconque anniversaire.  De Bourmont, sous les ordres de son satrape Charles X, s’était  auto-invité par obusiers et bateaux-bœufs  interposés. C’était  aussi par la faute de cet imbécile d’Agha Ibrahim, gendre de Hussein Dey ,  trop porté plutôt  sur la somptueuse vie de pacha,  qui, au lieu d’écouter l’Agha Yahia qui le pria presque à genoux de déplacer les hommes de troupe d’El Harrach vers Sidi Ferruch où le débarquement  français allait avoir lieu.  Que nenni, l’Agha Ibrahim donna ordre formel de stationner les  soldats algériens à El Harrach où le célèbre canon Sidi Merzoug  tenait en respect tout se qui bougeait  dans  la baie d’Alger  et bien au delà de Tamentfoust.  Ibrahim  explique ce maintien de troupes  par l’histoire de la tentative de conquête de  Charles Quint en 1541 où son armada s’est cassée la gueule  à la baie d’El-Harrach. Ce n’est qu’après avoir constaté que le large de Sidi Fredj  ne se soit transformé en peau de dalmatien  tachetée de  453 navires de guerre et  bateaux-bœufs  venus de Toulon,  qu’Ibrahim décida de dresser sa tente sur le plateau de Staouali , installation  d’un luxe extravagant, avec sofa et narguilé, son PC pour « contrôler le champ de bataille » comme s’il s’agissait pour lui d’une sortie champêtre en s’amusant à la bonne franquette.  L’Agha Ibrahim venait de sceller le sort de notre pays  le précipitant dans les abysses de la terreur. Alger fut prise en moins d’un mois.C'est vous dire...

    Son obstination nous a  valu 132 ans de colonisation. Parce que lui et son Hussein de beau-père s’en foutaient comme de l’An 40 et se sont donc  taillés comme des lièvres  à destination de  Livourne avec tous leurs biens,  laissant sur le carreau les habitants de l’ex-Icosium. Alger  est à feu et à sang qui allait vivre sous le joug  inqualifiable de ses tortionnaires.

    Aujourd’hui, 48180 jours après 1830,  nous sommes indépendants et nous nous sommes dit que nous n’allions quand même pas nous chamailler éternellement avec l’ancien colonisateur.  Nous avons décidé de tourner la page tout en actionnant la chasse d’eau sur ceux qui ont toujours en travers de la gorge notre indépendance et n'allons pas chercher dans les chiottes Lepéniennes. Ceci dit, il demeure entendu que nous n’avons pas oublié. Ahhhhh ! Non ! Pas ça. Du tout ça !!!

    Par contre,  Marine La Pépène  qui, soit dit en passant,  détient la quadruple nationalité : Française, pute,  conne et raciste, a dans  l’escarcelle de son FN de Parti 25 % de Français qui sont tombés sous son charme,  emprunté aux cris de  Charybde et Scylla, ceci par la faute des mensonges des autres leaders politiques français. Cette pas-très-bonne-dame, boostée par son tristement célèbre paternel,  n’a pas tourné la page. Elle a oublié les méfaits de son papa,  mais emprunte un raccourcis qui  explique que  son pays traîne la patte  derrière les autres pays de l’UE  faute en est  à la pléthore  sélective d’émigrés  (suivez mon regard  et mon teint bazané). Elle vient de réagir brutalement comme un ressort compressé à 3 bars à l’invitation française envoyée à l’ANP pour y être représentée au défilé du 14 Juillet.  La bonne dame n’est pas à une virgule prête pour manifester son refus  tonitruant avec en concomitance quelques drapeaux algériens brulés en  Côte d’Or. 

    De notre côté, imaginez un petit « chouiya » que nous retournions à nos braves habitudes en réchauffant la fête de notre mémorable 5 juillet, fête de l'indépendance et de la jeunesse, longtemps congelée.   Ne bougez pas et restez toujours dans les « si » qui pourraient faire « ça », c'est-à-dire inviter la tristement célèbre 10ième DP pour défiler sur l’autoroute de l’ALN, en contrebas de  Riad El Feth et son Musée du Moudjahid. Une présence qui va rouvrir les plaies de la Casbah, faire tressauter d’horreur Ali, Petit Omar et Hassiba dans leurs tombes,  ou faire vibrer l’Ouarsenis, le Zacca et l’Aurés dans leur sommeil du juste.

    Imaginez un  ancien troufion de Massu , tenue para et casquette-Bigeard,  trainant derrière lui ses rhumatismes et un machin avec une manivelle, un trépied et des pinces scotchées sur la dynamo... Vous vous imaginez une compagnie de soldats sans foi ni loi du 1er Régiment Etranger, une hache sur les épaules et lance flamme en bandoulière avançant comme des zombies. Une autre compagnie de jeunes appelés du contingent à qui leurs étoilés de généraux leur ont mis la puce à l’oreille qu’en Algérie ce n’était pas proprement une guerre mais un rétablissement de l’ordre public. Par la force des choses, les pauvres se sont faits canardés  comme des pigeons. « Maman…maman…Nonnnnnn, je ne veux pas mourir » tel était le cri de ces autres victimes collatérales du colonialisme   en face des  moudjahidine qui eux  n’avaient  pas  peur de mourir parce qu’ils avaient  un idéal à atteindre.Une France coloniale qui utilise ses propre enfants comme chair à canon !!!!

    Comme on connaît bien, même très bien les Français, ils ne font pas dans le gros, plutôt dans les détails et dans les détails du détail.  Quand ils s’y mettent, c’est à fond la caisse pour faire dans la grande perfection et ne jamais  laissent un arrière gout amer à leur entreprise. Ils vont surement envoyer un texto-Djezzi pour  solliciter de leurs hôtes un service qui consiste à  célébrer le débarquement…  pas de Juin 44  en Normandie auquel nous n’avons pas été convié, quoique les Tirailleurs Algériens ont crapahuté le mont-Cassino pour libérer un pays qui n'était le leur… mais le débarquement de Sidi Fredj, ou si vous voulez, pour rester dans le contexte de l’heure et pour ne pas froisser la susceptibilité de nos invités, Sidi Ferruch.  Avec en prime, pour compléter le tout, les croiseurs Duquesne, le Suffren et la Tourville croisant au large de Tipasa en souvenir de leurs pilonnages des côtes Jijelléennes en 1945.  Moi je m’en fous si  le Tour de France cycliste est bien partie de chez les Anglo-saxons, mais que la France vienne fêter  l’anniversaire de son débarquement à Sidi Ferruch, avouez que le suppo est extrêmement gros…gros… gros. Par les temps qui courent, il sera encore plus gros si elle caressera l'envie folle d'aller jouer la Marseillaise devant les  grottes du Dahra, de l'Ouarsenis où aux gorges de Kherata.

     

    Comme chaque écrit véhicule une morale,  une déduction,  une dialectique, une teneur,  une synthèse ou tout ce que vous voudrez :  moi je me pose la  question suivante :

    Pourquoi la Marine de mes deux… ne veut pas  que les représentants de l’ANP soient présents Avenue de l’Elysée ? Puisqu’ elle (Si se n’est pas elle s’est donc ses frères, merci  Jean de La Fontaine)  est venue nous emm… en 1830, nous lui avons botté le derrière et ça s’arrête là. Et puis zut … Non il n’y pas que ça qui justifie l’ire de cette saloperie qui est en train de nous faire le coup du retour de la manivelle parce que nos émigrés en France  se sont  toujours comportés  depuis la nuit des temps en grands messieurs, grand nabab qui ont exploités le petit français dans les mines du Nord-Pas-De Calais,  dans les usines Renault et Peugeot ou aux chantiers navals  de Toulon. Et maintenant la Marine et son machin de père sont  en train de se venger. Non ? Vous ne trouvez pas ?    Inversez les faits et rôles et vous allez voir clair !! Par contre de notre côté nous avons tout pour refuser à l’armée française de venir encore une fois nous enquiquiner, plus grave encore, rouvrir les plaies qui ne se sont pas encore  cicatriser. Le « nif » avait manqué à quelque uns de nos dirigeants pour avoir bouder Ain Naâdja pour seulement se faire injecté un voltarène 20 mg au frais de notre Trésor Algérien.  Mais là où cela se corse c’est de s’imaginer  le fait que notre « enfauteuillé » positionne son pouce en hauteur à la Jules César, rendant   l’ascenseur à ses  bienfaiteurs pour nous damer le pion à l'idée que leur présence chez nous durant 132 ans a été positive (Excusez le peu).

    Un  passé récent est vivace sur les relations contre nature du duo Chadeli-Mitterrand, de l’épisode du coup de serpe donné à Kassamen DONT Fafa n'a pas eu le temps de le faire et la nouvelle trouvaille de Mitterrand  qui proposa  «  l’ingérence humanitaire » durant le printemps berbère.  A méditer...

    Mais dit donc…Qu’est-ce qui se passe… Ouf !!! Purée mais c’est un cauchemar que je viens de faire. Heureusement que je suis tombé de mon lit, et heureusement point de 10ième DP ni de Régiment de la Légion étrangère.

  • Mr LEDUC, apprenez au moins les rudiments de votre histoire…

    Mr Guy Leduc d'abord je pense que vous n'êtes pas en mesure de comprendre la politique de de Gaule en nous dévoilant vos piètres idées simplistes et biscornues. Je vois que les Accords d'Evian ne vous apprennent rien d'intéressant sur les décisions prises par ces accords sur le futur des colons français et des Pieds Noirs en Algérie et que seul l'OAS les a poussé vers les ports algériens conséquemment à la politique de la terre brûlée de cette organisation criminelle. Nous vous excusons du peu relatif à vos reproches à de Gaule, le fait qu'il aurait dû, d'après vous, mettre à la porte les émigrés en 1962. La réciprocité aurait pu être bébête de votre part. Je me suis toujours posé la question qu'aurait pu être la France sans les émigrés qui ont été exploités sauvagement comme des esclaves dans les mines du Nord pour l'essor économique de votre pays. Mais aussi qu'ils ont été utilisés comme chair à canon à Monté-Cassino pour libérer un pays qui n'était pas le leur. Je vous invite à lire "l'histoire du colonel Chaber", militaire algérien dans l'armée française rapportée par Hocine Bouzaher dans son livre "Et nourire la mémoire" et vous aurez surement une idée claire sur la situation générale de nos émigrés avant, pendant et après notre indépendance. Prenez la peine de découvrir les vraies raisons qui ont amenées la France à coloniser notre pays avant de faire une relation schizophrène avec les diverses conquêtes de notre pays par les Romains mais pas par la Sublime Porte encore moins par les Arabes qui ont islamisé notre pays sans s'en prendre à nos biens, nos femmes et à notre cultures ancestrales. La Kahéna s'était rendue à l'évidence en embrassant l'Islam. Prenez la peine de vous poser la question de savoir pourquoi notre pays a été sauvagement conquis en 1830, alors que votre pays se débattait dans des problèmes contestataires provoqués par la Seconde Restauration de Louis XVII (1824) et là vous allez découvrir des choses ignobles d'un pays qui se targue être le nombril des droits de l'homme et un pays civilisé. N'en vous déplaise, l'Algérie et sa capitale avaient un nom bien avant la conquête française : El Djazira et Icosium. Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Le débarquement de 1830 à Sidi Fredj n'a été possible que grâce à l'aval et le soutient de la Russie tsariste, de l'Italie, de l'Angleterre et grâce aussi au silence complice des USA. Et vous savez pertinament de quoi je parle. Là je dois raviver la lueur blafarde de votre lanterne et vous dire que la présence de la colonisation chez nous avait pour but exclusif de perpétuer un génocide, exterminer tout un peuple suivant les propos tenus par le général Yussuf à l'épouse de Bugeaud :"En un mot, je dois vous dire Madame, que la guerre en Algérie est une guerre d'extermination". Même si ce général, renégat au demeurant, était un crétin, il n'en demeure pas moins que c'était un général français. La France n'a pas ce courage et cette volonté politique de s'excuser après ces propos du Moyen Age. Ceci étant, je dois vous dire, Monsieur Leduc, d'arrêter de nous chercher des poux, n'en vous déplaise, nous connaissons mieux que quiconque notre histoire alors que certains qui ont en travers de leur gorge notre indépendance, n'en connaissent que quelques bribes de l'histoire de la Gaule et de la France. En ce sens que durant la période Carolingienne vous avez perdu lamentablement une partie de la Normandie sous la pression des Vikings qui n'ont pas tiré une flèche. Nous, par contre, on a bataillé durement pour préserver l'intégralité de notre pays. Puisque vous avez réveillez la bête qui sommeil en moi qui est sensible à l'écriture de l'histoire de son pays, je dois vous dire que vous n'avez absolument rien compris aux dires de Ferhat Abbas en ce sens que quand il disait qu'il n'a trouvé aucune trace de la Nation Algérienne, il était tout à fait évident qu'il sous entendait "Une Algérie attachée à la Nation Arabe" qu'il n'avait pas trouvé en fouillant dans les cimetières, c'est qu'il emboitât le pas à Monsieur Messali Hadj qui proclamât en 1936 au stade de Belcourt "l'Algérie sera éternellement Algérienne" puisant donc ses origines non pas après la venue des Arabes mais de l'époque de Gaïa, de Micipsa et de Massinissa et ce n'est que 10 ans plus tard (1946) sous l'influence de Chakib Arselan et Azzam Pacha qu'il soutiendra que "l'Algérie est arabe" en l'arrimant ainsi au MOyen Orient. A vous Mr Leduc de lire votre histoire pour que vous puissiez atteindre le niveau intellectuel et pouvoir analyser la chose historique (académique ? C'est trop dire pour vous). De grâce, laissez nous tranquille. Vous et certains de vos concitoyens n'arrêtent pas de pleurer comme des femmes une Algérie qu'ils n'ont pas su défendrent en hommes. De notre côté nous voulons résolument tourner la page de l'histoire sanglante de la France en Algérie dans le silence des cimetières où reposent nos Martyrs. IL demeure entendu qu'un OAS qui se rend à l'évidence que l'Algérie est libre et indépendance, je ferai un pléonasme en disant à cet OAS :"Bienvenue chez vous en Algérie". Sans rancune.

  • Les vendeurs de rêves

    Lobo, Chrif et la  "Boulitique"

    Cette histoire est axée d’abord sur LOBO… ah ou, il faut que je vous dise que ce n’est pas LOBO KID  le héros du western spaghetti de Sergio Leon,  notre LOBO a nous autres habitants de notre Douar  des Cèdres accroché comme une aire d’aigle  au pied de l’Ouarsenis  est, par euphémisme, un  simple d’esprit  que je ne saurai  lui attribuer  un autre qualificatif.   Il est tellement sympathique, tellement imbécile heureux   et tellement  rigolo que, de mémoire je ne l’ai jamais vu triste. Sa crédulité l’aura surement amené à taper des mains et des pieds et à sautiller comme un primate s’il était vivant lorsque le nuage « Allah » a été vu au stade du 5 Juillet.  Avec son éternel sourire pendu aux lèvres, tout le monde se l’arrachait de sorte qu’il trouve toujours son compte : l’un lui paye un café, l’autre un paquet d’Afras ou un casse-croute chez Belgique, le marchand de « chwa ». Il vivait comme un pacha, le veinard.  Quand LOBO est contrarié, il s’énerve en souriant et lance à la volée : « Akhnaaaa, Ouallah en’maylak » et part traînant sa carcasse en maugréant. Pour l’instant,  mettons entre parenthèses LOBO pour vous dire que là où cela devint  très sérieux c’est qu’à un certain moment de la  paisible vie du Douar des Cèdres un vent d’une violente  contestation s’était levé un jour. Des jeunes du village se sont élevés contre l’autorité de la Djemâa  dirigée d’une main de fer, qui n’était pas d'ailleurs enrobée dans du velours,  par le Cheikh du village, un patriarche qui ne se rappelle plus du jour où il prit les commandes de la grande  «Djemaâ »,  véritable poumon du  village. Da Kada, notre vieux Cheikh, est issu de la  grande Fraction Zianida située à l’extrême limite du Douar. Ne vous amusez surtout pas à essayer de  complexer  Da Kada  en plaçant le curseur de votre culture générale au dessus du sien. Les yeux pétillant de malice et  un sourire ensorcelant fabriqué "Taïwan",  il vous damera le pion en s’étalant sur les grands noms des penseurs arabes,  il sera à l’aise en vous parlant de Pascal et de ses Pensées, où de la dernière  interpellation du Père Goriot à l’adresse de Paris, de vous expliquer les conditions qui ont amené Victor Hugo à  écrire les Misérables ou Boléro, la partition musicale de Ravel quand ce dernier avait rencontré la Comtesse d’Edimbourg. Il vous parlera de Nedjma de Kateb ou de Yamina Khadra.  La Fraction Zianida est une entité qui avait servi de levain d’où sont issus nombre de lettrés. Da Kada fort donc de cet avantage du nombre, du prestigieux passé de sa Fraction et de sa richesse que lui procurent les riches terres « et aux autres moyens pas trop islamiques », de l’intellectualisme  de ses congénères, il s’était alors complut  dans la chefferie du Douar.  L’eau avait coulé sous le pont de Oued El-Ghergua et notre chef de la Djemâa tout occupé par sa micro politique de la petite semaine ne s’est pas aperçu que  sa santé devenait défaillante, que la sénilité  envahissante s’était  déclarée et que les  enfants du village avaient grandi, étaient  allés à l’école, puis le lycée et enfin l’université et son devenu des cadres dirigeants  au dessus de tout soupçon  aussi nickel qu’un sou neuf. Et à  partir de là ils commencèrent à penser, à s’échanger des réflexions sur le devenir du patelin  puis se sont dit que le village  jusqu’à présent géré  d’une façon archaïque par un futur patient d’un gériatre  devenu presque thanatopraxique.  Voilà quelques temps que Da Kada s’était fait, malgré lui et sénilité oblige, entouré de conseillés à la mine patibulaire et ne s’est plus levé de la grande pierre taillée qui lui sert de fauteuil à la Djemâa sauf pour aller là où le roi va sans escorte. De leur côté les  jeunes  diplômés se sont  constitués en « Tadjmaâte »  de l’opposition et se sont dit que le patelin devrait changer de mode de gestion à l’instar des autres douars voisins et de ceux d’outre  mer qui se sont mis à l’heure de la démocratie, de la libre expression, de la vitesse de l’information et à l’alternance du pouvoir parce que les jeunes contestataires sont des gens qui pensent et qui forment  une armée de  docteurs en  histoire, en production pétrolière, en physique nucléaire, une armée d’ingénieurs, de sociologues,  de médecins et  de politiciens. Le monde est en pleine ébullition et Da Kada reste enfermé dans ses petits souliers, entre la Djemaâ et  sa somptueuse demeure.  Il était donc  temps que Da Kada aille se reposer à Hammam Righa et laisser la place aux jeunes diplômés de la Cité des Cèdres.  Que nenni leur répondirent les « mines patibulaires » en véritables Oracles du Temple de la Chefferie du Douar  des Cèdres.

    « Vous êtes encore jeunes et immatures, nous vous aimons trop pour vous abandonner dans la nature, faites nous confiance et  laissez nous agir au mieux de vos propres intérêts parce que les prochaines années verront autant de réalisations qui verront le jour : routes, eau, santé, écoles. 

     Un dialogue de sourd s’ensuivit alors.

    « Vous promettez de faire en une année ce que vous n’avez pu faire durant le long règne de Da Kada. Vous nous avez menti, nous n’avons plus confiance en vous » Soutiennent les jeunes intellectuels du patelin.

     « Laissons la parole aux habitants de notre Douar ».  Proposèrent les  « hommes de Da Kada ».

    Qu’à cela ne tienne,  ils décidèrent de consulter  les habitants des Fractions du Douar pour avoir l’avis général. Mais comme ils sont des spécialistes de la manip et du trucage et autre bourrage …pas de pipe mais des urnes, et donc  par un jeu  clientéliste et autre népotisme, les thuriféraires de la Place de la Djemâa  allaient instrumentaliser toutes les strates de la société, peut être les acheter comme on se paye des mercenaires.  Ils firent appel au truculent Hmimed Boulahya, le valet de Da Kada  qui se retrouva seul à la Djemâa, boudé par les habitants qui continuèrent à vaquer à leurs occupations. Boulahya cria des Oyé ! Oyé ! sur tous les toits en faisant appel  aux bergers, aux moissonneurs, aux ouvriers agricoles, aux ramoneurs et mêmes les âniers et même aux Tangos devenus entre temps amis-amis avec la Djemaâ et ceci   dans le seul but de remplir la galerie…Toute honte bue, il eut même le culot d’inviter les jeunes diplômés  pour les ramener à de plus « nobles sentiments ». Mais il était contraint de discuter avec lui-même. Les pierres   qui servent de chaises disposées tout autour de la Djemâa restent affreusement, lamentablement  vides.

    FLASCH BACK : Question lancinante : LOBO arrivera t-il à être reçu par Boulahya ?  Non, je ne suis pas fou en me posant cette question un peu bébète. Oui et triple oui. Il a été invité parce qu’on a trop tendance à faire feu de tout bois dans tous les secteurs par où transite  Boulahya.  Dans un douar qui se respect, les responsables n'ont aucune raison de recevoir un imbécile.  Mais ici, Boulahya  l’a fait sans état d’âme, sans faire la fine bouche ni avoir l’oreille musicale et sans jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, car il ne faut pas oublier que Boulahya est le factotum de Da Kada, il est l’homme de toute les situations périlleuses. Un bulldozer,  un char T-90 russe. C’est  aussi une chair à canon de Da Kada. Et puis zut, il n’a pas les c…en bronze  pour  refuser une telle mission pour recevoir LOBO à la Djemaâ.   En arrivant presque à la « tadjemaât » en foulant la terre battue avec son lourd godillot,  LOBO se voit talonné par Chrif le Cinglé…Non ! Pas Omar Charif, l’acteur, ni Chérif El-Ouazani, le sportif. Mais non … Ce n’est pas aussi  Chérif Kortbi,  ni Mustapha Chérif, vous pensez !!! Ce sont de grosses cylindrées… Oui, qu’est-ce vous dites  là bas au fond ? Chérif quoi ? Ah oui, vous avez  peut être raison,  Chérif Rahmanikov sera largement reçu à la Djemaâ, même couleur politique que Hmimed.  Sur un autre plateau d’une Robervale, ni Boulahya ni sa cause perdue ne doivent  peser lourd  d’abord en s’intéressant puis en sollicitant les idiots du bled. C’est de la schizophrénie.

    Chrif,  c’est  le fou du village. Ouiiiiii ! Il a été lui aussi invité à la table de Hmimed pour une « ponction d’avis ».

    Et ce jour là, LOBO c’est vu talonné par Chrif, celui qui prend sa douche tout habillé dans le bassin de Aïn-Loucif. Loucif ?  non… quand même… pas le général et d’abord quelle est l’utilité d’une fontaine pour un général   qui  pouvait disposer de la nappe phréatique et même de l’albien pour arroser son petit pot de cactus sur la bordure de sa cuisine. LOBO presse le pas car il a horreur de voir passer devant lui Chrif, des fois qu’il lui « tchape » un éventuel paquet d’Afras ou un casse croute promis par Boulahya  moyennant leur précieux avis. Il est comme ça LOBO. IL se tourna vers Chrif qui  entame un trot et le toise d’un œil torve : « Akhnaaaaaa ! Ouallah en’meylak ». Je ris quand je pense que si notre Douar comptait cent LOBO et cent CHRIF. Mon Dieu, j'ai des frissons quand je pense qu'ils pourront facilement représenter (Si ce n'est déjà fait)  les jeunes diplômés du Douar des Cèdres à la Djemaâ Nationale. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me rappelle le film « La planète des singes ». Mes frissons s’accentuent de plus en plus quand je pense que le Douar des Cerises, celui des Oranges et celui des Balambas-Iol vivent la même réalité.  

    Mes chers amis, il est minuit en ce 26 Juin. On doit laisser tomber Boulahya et tous les tutti quanti. Une chose extra vient de se produire. Des coups de klaxons, de stridents you-you commencent à déchirer le silence de la peur, des cris hystériques, des fumigènes et des feux d’artifices éclairent le ciel de notre quartier longtemps dans le noir de l’inconscience. L’Algérie vient de rosser les Bolchéviks et vont en 8ième de finale de la Coupe du monde, un évènement  très  important, plus important que l’histoire du Douar et de la fraction Zianida, de Boulahya et de sa « taadjmaâte ». Je renvoie dos à dos le tout. Alors abandonnant mon clavier et, faisant fi  des conseils de mon "cardio" et mon "diabéto", je suis sorti ce soir là et je me suis fondu dans une jeunesse qui n'a que le sport pour dire que "nous existons, nous changeront les choses et advienne que pourra".