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Articles de algermiliana

  • Les oiseaux se cachent pour « survivre »

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    Les oiseaux se cachent pour « survivre » et, savoir discuter avec la solitude procure un confortable siège entre le sage et le poète. De là, on peut donner libre cours à l’imagination pour voguer aussi loin et faire des pérégrinations qui vous conduisent jusqu’au tréfonds de l’âme. Mon ami Mohamed Kidad, notre lecteur solitaire est de ceux-là.Les oiseaux se cachent pour « survivre »

     Tellement humble, cultivé et instruit que ses qualités et son caractère sublime l’élèvent au rang des nobles. Il n’a d’amis proches que ses livres de poche et nous, il est d’une profonde spiritualité à rendre le simple si beau ; ce n’est pas magique mais c’est une faculté des grands hommes ; tellement ses mots sont si bien sculptés et polis, à ne laisser entendre aucune bavure.

     Je peux, sans exagérer, vous dire, que voyant son ombre et suite à un quelconque effet d’optique ou à une ubiquité ; il est capable de lancer spontanément un salut ; la confondant à un passant …Tellement respectueux.

     Mon admiration ne cesse de fixer cet homme très instruit qui impose le respect là où il se trouve, sauf à ces parvenus et ces va-nu-pieds qui peuplent nos administrations lesquels, profitant de leurs postes l’emploient dans des taches qui ne font dégrader qu’eux-mêmes.

     Au cours de nos discussions, on dénonce leur comportement mafieux ; il me parle d’un élu municipal fortuné à lustrer de son oseille le pavé de la ville qui l’a employé à des fins personnelles ; lui repeignant son domicile à l’œil et aux frais de la mairie…pour donner une image qui formule l’autopsie du complot qui a disloqué la nation.

    Son niveau intellectuel, son séjour en Italie et sa vaste culture le placent au zénith parmi les grands hommes et comme la vie et les hommes distribuent des rôles - à tort - il se retrouve casanier comme moi qui n’ai jamais quitté son pays de peur de respirer l’oxygène d’un autre ciel... Croyant suffoquer ???
    Le peintre et le calligraphe se retrouvent souvent tête à tête quand la municipalité et sa horde préparaient pompeusement les visites officielles, les élections toutes confondues ou les festivités ; le tout considéré comme moyen de gaspiller et faire couler l’argent à flots …au détriment du citoyen.
    Un jour, il m’a lancé une expression qui s’incruste dans ma mémoire pour y rester à vie comme une citation gravée sur une plaque de marbre, me disant : « dans leur aveuglement, toi l’insoumis, vit sans leur merci ; ils te font appel malgré eux ».

    Ces étalons « à labelliser » dans la société est un impératif des plus urgents pour recouvrer ces valeurs qui conduisent au summum, à la gloire et à la postérité. Ces modèles de sociétés pavoisent nos rues, nos places publiques et leurs places si bien lustrées, dans nos esprits. Ils sont si indispensables pour régler l’horloge et le temps précieux de la ville. La conjoncture et le maudit hasard tournent au mal pour ternir malencontreusement l’image des nobles alors qu’ils sont là à donner plus de vivacité et de volupté au prisme des couleurs.Je rêve de voir un nouvel horizon se lever sur de tels hommes intègres, honnêtes, jalousant leurs prérogatives, au paroxysme; à faire naître des opportunités et à réhabiliter Mohamed et tous les oiseaux rares qui se sont trop cachés pour survivre.

  • Téniet el-Hâad, mon village natal

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    Mon image

     

    Téniet El Hâad, c’est mon village natal aussi ! Comme a écrit Boualem Sansal : ‘’ Il s’est toujours appelé ainsi. Il était trop petit, pauvre et isolé pour que les conquérants venus d’Orient ou d’Occident se fatiguent à le prendre et à le baptiser selon leurs coutumes. Si haut placé dans la montagne, niché dans son immense forêt de vénérables et majestueux cèdres, Téniet est resté lui-même et jamais la solitude ne lui a pesé. Il n’y avait pas de raison, il était au paradis des cèdres’’.

    Je suis né et j’ai fait mes premiers pas dans ce piedmont Sud de l’Ouarsenis, couvert par cette majestueuse forêt des cèdres, bénie de Dieu. J’ai personnellement beau cherché quelque chose de comparable à travers le monde, je n’en ai point trouvé. Alors je continue, plus que jamais, ‘’day in, day out’’ de penser à ma forêt et à mon patelin, toujours restés dans mon cœur, quel que soit l’endroit dans le monde où je me suis trouvé.  

    Avec mon ami d’enfance Thameur, juste au-dessus de la colonie de vacances, Forêt des Cèdres, en 2019, savourant un délicieux et spirituel moment au milieu de nos cèdres et de leur senteur. 

  • Bonne année 2020

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    A toutes et à tous

    Que cette année vous apporte le bonheur et la réussite,

    Que vous rencontrerez le succès dans vos projets et l’accomplissement de vos rêves

    Coeurdialement

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  • MUSTAPHA FERROUKHI A PEKIN, il s'en est allé

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    MUSTAPHA FERROUKHI

    A PEKIN, il s'en est allé

    Mohamed LANDJERIT

    (Editions ECO media)

     

    Ce livre est un merveilleux hommage à cet homme illustre qu'a été Mustapha Ferroukhi né à Miliana (Algérie) le 15 décembre 1922, mort le 17 août 1960.

    Comme le dit très justement l'auteur de ce livre dans son "avant-propos" : "cet ouvrage n'est en fait qu'un grand reportage, où le côté anecdotique tient une place privilégiée".MUSTAPHA FERROUKHI A PEKIN

    Mais ces "anecdotes" nous font découvrir ou, tout simplement, nous remettent en mémoire le parcours exceptionnel d'un homme qui a été un symbole d'abnégation et de sacrifice pour une Algérie libre et indépendante.

    A trois ans et demi Mustapha Ferroukhi a fréquenté l'école coranique puis, l'école maternelle, puis l'école primaire supérieure où il intégra le groupe d'une quarantaine de scouts musulmans. C'est en 1942 qu'il adhéra au P.P.A. (Parti du Peuple Algérien) et animera la section de Miliana. Lorsqu'il prenait la parole dans les réunions publiques, il galvanisait littéralement les foules. Puis, il partit à Alger poursuivre ses études à la medersa Al Thaalibiya et devint l'un des responsables P.P.A. pour rejoindre ensuite le M.T.L.D. (mouvement pour les libertés démocratiques). A l'occasion d'un meeting, Mustapha Ferroukhi prit la parole quelques minutes seulement mais ses propos furent tellement "percutants" qu'il fut acclamé par tous. C'est le 17 octobre 1947 qu'il fut élu pour faire partie du Conseil Municipal de Miliana en tant que conseiller musulman MTLD du second collège. Cette assemblée algérienne élue en avril 1948 fut dissoute le 12 avril 1956. Les interventions de Mustapha Ferroukhi furent néanmoins particulièrement appréciées, notamment, celles qui concernaient la libération des détenus politiques algériens. Il ne "lâcha" rien et réunit régulièrement les sympathisants de son parti à Miliana. C'est ainsi qu'il se rendit à Tizi Ouzou, à Médéa, etc. Il fut condamné à plusieurs reprises à de la prison avec sursis ainsi qu'à des amendes pour "organisation sans autorisation d'une réunion sur la voie publique". Lorsqu'il se maria avec Zineb, le 2 septembre 1951, il fit même l'objet d'une enquête de l'inspecteur des renseignements généraux.

    Au fil des pages de ce livre, l'auteur nous fait découvrir le fervent militant pour l'indépendance de son pays qu'a été Mustapha Ferroukhi, ses emprisonnements, ses évasions, etc. Devenu fugitif, il entra dans la clandestinité. Sa tête fut mise à prix. Il se rendit en France qu'il quitta avec l'appui du FLN pour rejoindre la Tunisie en passant par l'Italie dans une tenue totalement insolite … celle d'un curé ! Dès son arrivée en Tunisie, il fut affecté au Ministère de l'Intérieur en tant que secrétaire général Adjoint administratif du G.P.R.A. En 1959, il se rendit en Yougoslavie afin de participer au congrès de l'alliance socialiste. C'est également en 1959 qu'iI devint Chef de délégation de l'équipe de football du FLN. Puis, il se rendit en Chine et au Vietnam. C'est le gouvernement chinois qui insista auprès des responsables du G.P.R.A. pour qu'il soit nommé ambassadeur en Chine.

    Nous suivons ainsi les multiples voyages de Mustapha Ferroukhi, ses missions et ses engagements politiques jusqu'au moment de son voyage à Pékin où il partit pour occuper le poste d'Ambassadeur du Gouvernement Provisoire Algérien. Malheureusement, il n'y parviendra jamais puisque c'est lors de ce voyage reliant Le Caire à Pékin le mercredi 17 août 1960 que l'IIiouchine II-18 de la compagnie soviétique "AEROFLOT" explosa en plein vol. Mohamed Landjerit nous décrit avec précision les conditions de cette explosion ainsi que les doutes et suspicions  soulevés.

    Au cours de ce dernier voyage, Mustapha Ferroukhi, alors âgé de 38 ans, avait emmené avec lui sa femme, Zineb (33 ans) et ses enfants : Naçiba (7 ans) Souad (3 ans) et Ahmed-Chawki (5 ans). Zoulikha, alors âgée de 8 ans, qui ne faisait pas partie du voyage (elle était restée chez ses grands-parents à Miliana) sera la seule survivante de la famille Ferroukhi.

    Zoulikha Fodil (née Zoulikha Ferroukhi) nous bouleverse dans son témoignage (pages 95 à 98) où elle évoque sa relation avec ses parents mais aussi son "vécu" de petite fille à la suite de ce tragique voyage.

    Mohamed Landjerit débute chacun de ses chapitres par une citation. Toutes aussi bien choisies les unes que les autres. Pour terminer ce compte rendu de lecture, j'ai retenu la suivante qui me semble résumer à elle seule la vie de combattant qu'a été celle de Mustapha Ferroukhi :

     

    "Quand sonne l'heure du dernier rendez-vous, la seule richesse que l'on emporte avec soi, c'est tout ce que l'on a donné"

    (Tahar Ben Jelloun).

  • LE LIEN/ Lycée Ferroukhi Mustapha

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    LE LIEN

    Lycée Ferroukhi Mustapha

    Retour dans nos souvenirs

    ALMF 2019

     

    C'est lors de mon dernier séjour à Miliana, à l'occasion des retrouvailles du samedi 5 octobre 2019, que j'ai appris la publication de ce livre édité par l'ALMF. Je me suis alors empressée de l'acheter !

    LE LIENEt, je dois bien l'avouer, je ne l'ai pas regretté. Celui-ci est merveilleusement écrit avec, semble t-il, le souci de la précision historique ! Nous remontons ainsi dans le temps, lors de la création d'une "Ecole Normale d'Institutrices" en Algérie décidée par le Maréchal de Mac-Mahon en 1874. Cette école avait été créée à Miliana pour les européennes et les indigènes. La première rentrée eut lieu en 1876. Puis, nous apprenons dans ce livre les évolutions qui ont suivi au fil du temps : la création du Lycée Alphonse Daudet en 1946 (qui deviendra plus tard le lycée "Mohammed Abdou") … le lycée de garçons de Miliana qui sera baptisé en juin 1963 : "Lycée Mustapha Ferroukhi", etc.

    Nous pouvons y découvrir de très nombreuses photos dont celle prise dans la cour du lycée "Mohammed Abdou" (en juin 1963) lors de la remise des prix aux élèves des "deux" lycées ("Mohamed Abdou" ET "Mustapha Ferroukhi") en présence du Président Ahmed Ben Bella et de la fille du Chahid (Zoulikha Ferroukhi). On peut y découvrir également : des listes de professeurs, leurs noms et la matière qu'ils enseignaient. Mais aussi, en hommage à des camarades de classes, la liste de ceux qui sont décédés soit de mort naturelle, soit lors de leur combat pour l'indépendance ou encore, de sinistre mémoire, lors de l'incendie au flanc du Zaccar le 31 octobre 1968.

    Puis, sera évoquée la création du site "Alger Miliana" (en 2008) par notre chère amie Noria ainsi que la décision d'organiser les premières retrouvailles au Lycée Mustapha Ferroukhi le 1er mai 2012. Cette initiative fut prise par un ancien élève du lycée : "Benameur Djelloul".

    Concernant "l'avant-propos" de ce livre écrit par un ancien élève du Lycée (Djillali Kelouaz) dans lequel est évoqué le passé, le présent et l'avenir, je vous laisse le découvrir car celui-ci est très émouvant ainsi que son "éditorial" écrit par l'ALMF. Quoi qu'il en soit, au fil des pages, l'émotion est toujours présente dans ce "Retour dans nos souvenirs".

    Ce livre contient une multitude d'informations très importantes autant pour les "Milianais" eux-mêmes (ou Milianaises) que pour les étudiants, qui n'habitaient pas forcément Miliana à cette "époque-là", mais qui ont néanmoins fait leurs études dans ce très célèbre Lycée.

    Pour celles et ceux qui n'auraient pas encore lu "Le lien", je vous le recommande vivement car il vous fera voyager dans le temps avec joie et émotion.

     

    A NOTER : un excellent DVD est joint à ce livre qui témoigne, s'il en était besoin, de la joie des retrouvailles entre Ferroukhiens et Abdounates.

  • Le temps des glanages

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  • Le pays où le roseau passe pour maïs...

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    Le pays où le roseau passe pour maïs. Par le biais de ces pérégrinations virtuelles qui nous conduisent aux lointains ailleurs, sans visa ni passeport ; pour suivre à travers notre écran de télévision ces merveilleux tours de cyclisme très instructifs, éducatifs surtout culturels et édifiants ; nous découvrons le monde, les hommes, leurs pays, leurs cultures et leurs histoires respectives.

    Le Giro d’Italie, le célèbre tour de France, la Vuelta Espanole, le tour de Hollande, de Norvège, de Belgique et très loin encore, le tour de l’Utah, en Amérique du nord.
    Les caméras nous font découvrir , parallèlement au passage des cyclistes , les paysages les plus pittoresques, captivants et époustouflants ; surtout vus du ciel. Des paysages nous subjuguent par leurs fantasmes à nous couper le souffle et nous nous demandons, quelquefois, comment et pourquoi ces images nous parviennent gratuitement.

    Une fois, je me suis posé la question : où est notre fameux tour d’Algérie ? puis je me suis ressaisi illico facto réalisant que je venais de penser à une chose insensée, absurde même ; j’avais si honte d’imaginer les tonnes d’ordures qui jonchent nos villes et les fossés les séparant ; les routes défectueuses à faire chuter tous les coureurs ; même l’autoroute la plus chère au monde fait partie du paysage « ignominieux » ; à faire pleurer ceux qui aiment cette si précieuse Algérie.

    Croyez-moi, cela fait des années que je suis ces tours. Mon esprit d’observateur me fait scruter au plus fin détail ces paysages splendides. Champs, plaines, collines, rivières, étangs et châteaux peignent des vues panoramiques envoûtantes ; agrémentées de verdoyance paradisiaque. A la fin de chaque étape – désolément- je me situe et réalisant que ce décor n’est pas le nôtre ; je suis envahi d’un sentiment maladif et morbide de voir notre si beau pays entre les mains de brigands.

    Je vais vous surprendre en vous disant qu’ayant suivi à la loupe tous les tours (de tous ces pays), sans remarquer une tige de roseau croître quelque part. Dans nos terres où « tous les trésors étaient cachés dedans » ; méritant bien cette réputation de « grenier de l’Europe », elles sont hélas malades et infécondes nous mettant devant la contrainte de tout importer.

    L’avance anarchique et inquiétante du béton a étouffé les terres les plus fertiles ; les badlands ont eu raison des loess et des tchernozioms…crimes, vols et violations s’ensuivent et caractérisent bien le parachèvement de la politique de la terre brûlée adoptée par le colonisateur…TFOUH ! pouvoir assassin.
    Il est bien vrai, à en croire Jean De La Fontaine, que le roseau a vaincu le chêne ; mais un pays ne peut se construire en adoptant une politique de « cultures intensives » de roseaux !!! ???

  • Voyage dans le Temps

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    Depuis que je me suis installé, définitivement, dans un village agricole; mon admiration est si grande et ne cesse d’être captivée par un infatigable octogénaire ; refusant depuis sa toute jeune enfance l’oisiveté, l’indolence et la fainéantise - dans toute ses formes - comme il est si bien décrit par ses voisins. Aujourd’hui âgé et non en mesure de travailler la terre comme il l’a tant fait jadis ; il se contente d’accompagner ses brebis paître, vers les champs et prairies, loin du hameau pour retrouver toute la sérénité qui fait son bonheur de vieil homme fuyant le vacarme et le brouhaha de la civilisation.

    Je suis étrangement parachuté aux années 90, sans savoir comment s’est fait le rapprochement entre ce vieil homme et l’histoire d’un jeune français que j’avais lue sur un magazine, ces années-là. Se dirigeant vers son centre d’examen du baccalauréat, il dit à sa mère, en sortant de la maison : « à ce soir ; maman ! » ... Un soir qui mettra 20 ans pour arriver et permettre à la mère de revoir son fils. Certaines histoires paraissent si étranges et insolites qu’elles semblent découler de la fiction. Effectivement, le gamin a disparu de la circulation et toutes les investigations n’ont abouti à aucune piste pouvant élucider le mystère de la disparition du jeune candidat.

    Le jeune homme, profitant de la moindre évasion le conduisant aux magies des lointains ailleurs ; embarque à bord de l’un de ces camions de longs trajets menant jusqu’à la fin du monde pour lui faire découvrir les fantasmes et non les mirages des déserts. Il a pris place comme font les « herraga » . Il se retrouve en Afrique, dans une transsaharienne, loin de la salle d’examen et de toutes les formules de chimie et des théorèmes qui veulent le modeler en homme de science et de progrès. Là, en Afrique, berceau de l’homme et de la civilisation ; parmi les Touaregs ; notre jeune ami français s’appellera désormais El-Bachir. Il dira que dans ce désert ; il semble que tout lui appartiendra ; aussi loin que la vue porte dans cet univers de sable sans dimension, où la notion de frontière n’existe pas et qu’il sera le Maître d’un monde où le conformisme n’a pas droit à l’existence.

    Cette pérégrination se veut dans l’espace et en profondeur de l’âme pour découvrir deux mondes à la fois ; découvrir cet immense désert qui est en fait un autre monde où la vie revêt une autre dimension et agir en fonction de ce que dicte l’instinct, d’où la spontanéité, sans gestes et sans paroles, où les sentiments sont les maîtres de l’expression, des relations et de la communication.

    Le jeune El-Bachir est pour moi un pionnier qui part en « astronaute » explorer notre terre ; où beaucoup de sociétés, tribus, peuples restent à découvrir. Il n’est pas nécessaire de dépenser des milliards de dollars pour nous faire découvrir la lune, Mars et nous parler de galaxies ; alors que la famille humaine compte des populations troglodytes vivant dans des grottes, à l’état primaire, rappelant l’homme originel.

    Refusant la vie moderne et ses revers, El- Bachir s’est installé avec les Touaregs, s’est marié avec une fille du bled et voilà qu’il se retrouve avec deux enfants. Au fil du temps, des touristes affluèrent de tous les coins de la planète pour goûter aux fantasmes de mère nature et, dans le respect de ce que disait Paul Eluard : « les rencontres du pur hasard n’existent pas » et « il n'y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » ; l’heure fatidique arriva pour permettre à des touristes français de s’apercevoir que le jeune Targui qui maîtrise étonnamment la langue de Molière n’était que le jeune candidat français qui s’était volatilisé ,il y ‘a 20 ans. Les médias français et étrangers s’étaient rendus sur place ,en masse, pour couvrir un événement sans précédent. La mère a enfin retrouvé « ce soir » tant espéré ; après 20 ans de déchirement et de stoïcisme et… l’euphorie était à son paroxysme.

  • HOMMAGE

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    «MARIE-CLAIRE BOYET, LA MARTYRE DE TAGDEMPT» D’'AMAR BELKHODJA

    En commémoration du 5 juillet et le devoir de mémoire

    Paru dans le journal LE CHÉLIF

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  • Mon coeur d'attache, c'est toi ma Djendalousie

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    Dans un autre blog, j'avais lu les écrits de beaucoup  de djendelwa qui exprimaient leur amour à notre patelin.J’ai lu l’amour pour Miliana, pour Cherchel et bien d’autresvilles et villages. Cela m'a fait chaud au cœur.Voilà comment j'ai à aimer ma djendalousie :

    Je ne suis pas poète mais j'ai emprunté les rêves de grands poètes de notre temps pour exprimer mon amour à ce coin de l'Algérie qui m'a vu naître et qui est mon port d'attache par lequel j'avais vu mon grand pays et qui m'a appris à le voir. 

    - J'avais travaillé dans le  Sud et j'ai trouvé deux petits diamants alors je les ai dédiés, à  toi Bladi, comme deux perles de pluie venu du pays où il ne pleut pas. (Jacques Brel)
    - J'ai toujours rêvé et j'aimerai que ma Djendalousie soit un domaine où l'amour soit roi, où l'amour soit loi où  l’amitié soit  reine . (Jacques Brel)
    - J'ai essayé d'inventer des mots adroits pour que tous les djendelwa comprennent qu'il faut se réveiller et de faire quelque chose, chacun devant soi, dans son environnement pour que Djendel se fasse parler d'elle. 
    - J'essaie de vous raconter l'histoire de ce roi mort de n'avoir pas pu regagner Djendel et respirer son air. Ne quittez pas Djendel de vos cœurs, aimez Djendel avec force et ce serait peu. Aimez notre village malgré nos différences dans nos idées.
    - On ne murmure ton nom que lorsqu'on est loin de toi. En ton sein, on s'endort dans ta quiétude. De pays en pays, jamais je le jure, je n'ai oublié tes rivages fluviaux de jadis, tes   guelta7, l'ombre bleue des figuiers, des eucalyptus, des frênes, des margousiers dont les fruits jaunes nous servaient de projectiles pour se taquiner.
    - Il ne faut pas dire : Djendel, je t'aime, à la légère, sans qu'au fond de notre cœur un sentiment comme si le Djendel est un ami qui a besoin de beaucoup de choses pour être ce que nous devrons qu'il soit. Dire je t'aime Djendel et le laisser sale est loin d'être sincère. On ne peut pas dire je t'aime en ne pensant à rien. Aimer c'est poser des questions. Beaucoup de questions et y répondre avec pragmatisme. Aimer c'est avoir du chagrin pour ce qui ne va pas et réagir en conséquence, même, en mettant la main à la poche. N'est-il pas l'avenir de nos enfants ? Si on ne peut rien faire, il faut chanter sa joie ou son désespoir sur une guitare, sur une toile, dans un stade ou n'importe quel sport ou art. Et de par  n’imorte quel réseau on  est là pour recueillir vos jubilations et vos déceptions. J'ai tellement d'amour à donner à ma Djendalousie. Dans n’importe  quel blog, je berce mes rêves les plus fous. Dans  mes rêves, j'installerai de grands gratte-ciels, d'énormes édifices, un aérodrome, j'embellirai ses rues de grands magasins avec de grands luminaires, des magasins souterrains, de grands stades, de grands marchés, de grandes écoles et surtout beaucoup d'usines pour faire travailler les gens… et je l'appellerai : « la grande Djendalousie » 
    - J'apprendrai aux djendelwa à voir l'arc-en-ciel, à voir l'oiseau s'envoler, de leur apprendre qu'ils sont tout à fait heureux à Djendel, leur apprendre à vivre d'amour du prochain, d'amour de Dieu, d'amour de notre prophète, vivre d'eau fraîche et d'espoir. 
    - La nostalgie d'antan. Comme c'était doux d'être, le soir, chez soi. Le pain était en train de cuire sur le feu. On était assis là à attendre.Le feu était la seule source de lumière et mon regard était pris par la danse des ombres sur le mur. On n'avait pas l'électricité. Le repas cuisait lentement sur le  canoun1  auquel ma mère ajoutait de temps en temps un peu de braise. Ma mère était assise à côté du feu surveillant le pain en le changeant d'un geste rapide et leste pour ne pas se brûler les doigts. Elle avait le visage rougi par la chaleur du foyer. Mon père, à la lumière d'une bougie, lisait, à haute voix, un peu du Noble Coran comme pour remercier Dieu de cette paix, de cette satiété, de ce bonheur. Malgré les multiples occupations, elle revenait auprès du tadjine2  où la galette se dorait lentement. L'effluve me taquinait et haussait mon appétit. Mais le conte par lequel, elle essayait de nous tenir éveillés avant de prendre notre repas, m'emportait dans un autre univers, un univers du ghoul3. Le conte s'achevait avec la fin de la cuisson.

    La  fin du  ghoul coincidait avec le repas prêt. De par ce diner frugal, on fêtait la fin du méchant.On mangeait avec un grand appétit. On rejoignait nos lits, déjà à moitié assommé par le sommeil et on s'endormait. Djendel, c'était le pain traditionnel, les plats d'antan, les lits à même le sol, les repas à table basse et à ciel ouvert, l'eau fraîche de la guerba4, la lumière du quinquet, l'hiver le bruit de la pluie sur les tuiles, la couverture commune pour les enfants couchés côte à côte qu'était le hanbal5, le printemps c'était le temps du tifef6, les fleurs, et parfois envahissement de sauterelles, l'été les baignades dans les guelta7 du Chélif,un ancien pneu pour bouée, la nuit passée à la belle étoile contemplant un ciel parfois illuminé par une lune complète qu’on éssaie de percer les secrets, l'automne les fruits tels que le raisin, les figues et leurs variétés, les figues de barbarie... L’été c’est la tchktchouka  à trois légumes  (Oignon, tomate et poivron) ou la salde faite de même légumes.

     C'était le point, à peu près, commun à tous les djendewa. C'était un temps magnifique que ce temps-là. J'ai comme un regret de ne pas rester dans les lieux où j'ai eu ces sentiments. J'ai presque les larmes aux yeux, en y pensant. C'était un temps béni.

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