Articles de algermiliana
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La marche du 22 Février
- Par algermiliana
- Le 03/02/2025
- Dans Le Coin de Ahmed ARBOUCHE
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Vendredi 22 Février 2019
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La Méchanceté des âmes immuables
- Par algermiliana
- Le 01/01/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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Droj El Hadid
- Par algermiliana
- Le 01/01/2025
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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Chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui meurt……. Adage Africain.
Le colonialisme est une gangrène qui secrète le racisme…………………………….Amar Belkhodja.À toutes et à tous Essalem.
Après une pause en compagnie du brillant élève de la classe indigène, nous allons encore une fois franchir d’autres passages, d’autres escaliers de la vieille cité Rostomide. Il s’agit de droj el hadid. Illustre historien à vous la parole : Les 88 marches de droj el hadid relient la rue de la victoire (ex rue Cambon) à la rue Emir Abdelkader (ex rue Bugeaud). C’est l’escalier le plus large de la ville, si bien qu’ il est séparé au milieu par une rampe qui fait la joie des enfants. Une rampe qui a donné son nom à l’escalier. Les enfants se plaisaient a l enfourcher en guise de glissade. Ce passage Jean Jaurès fut baptisé au lendemain de l’indépendance du nom de Nejm Ben Mohamed, arrêté et torturé à mort par l’armée française pendant la guerre de libération nationale. Nejm fut un militant actif de l UDMA et du mouvement islahiste de Ben Badis.
Pendant la période coloniale, la majorité des passages n’existait pas. C tait tout bonnement de simples issues de terre qui se transformaient en bourbiers à la moindre averse. Remontons dans le temps pour relater un grand exploit dont l’origine et les auteurs ne furent autres que les enfants. Les enfants de la ville, a chaque mois sacré de Ramadhan organisaient la chasse à tous ceux qui se hasardaient à rompre le jeune. Un jour, parmi tant d’autres, que l’histoire retient, un attroupement d’enfants se forma devant le restaurant du progrès tenu par un français à la rue Bugeaud. La bande de gamins se mit à conspuer un consommateur qui se trouvait à l’intérieur du restaurant, attablé devant la nourriture, sans se soucier aucunement du mois sacré. Le propriétaire du restaurant sort pour faire cesser le barouf. Mais au lieu de se disperser et en guise de réponse, les enfants opposaient une cataracte de pierres et continuèrent a huer le non jeuneur… ouakel ramdhan mahroug laadham…slogan lancé à l’adresse de ceux qui osent manger en période de carême. L’une des pierres atteint un français qui se trouvait à l’intérieur de la salle de restauration. Furieux, ce dernier se précipita à son tour dehors et lança une bouteille sur la bande d’enfants qui huaient de plus belle le musulman indélicat. La bouteille se brise. Les éclats de verre atteignent des algériens qui étaient de passage. C’est à partir de quoi les évènements prendront une autre tournure. Aussitôt, une première mêlée opposa Algériens et Français présents sur les lieux. Les choses vont s’amplifier. la population algérienne informée en un clin d’œil de l’incident, commence à déferler. Face à cette situation et a la tournure que prend l’évènement, les français s’empressent de fermer leurs établissements pour courir à la hâte chez eux s’armer contre une attaque qu’ils supposaient préméditée. La bataille se poursuit entre algériens et français. Un conseiller municipal français, constatant que la situation s’aggravait et que les habitants français se trouvaient menacés, va requérir la force armée. Plusieurs légionnaires sont dépêchés sur les lieux pour appuyer les agents de la police. Les algériens arrêtés à l’issue de l’affrontement furent traduits le soir même devant le juge de paix qui prononça à leur encontre des condamnations en application du tristement célèbre code de l’indigénat.
Ce jour-là, la population française fut sérieusement inquiétée. On avait cru que l’affaire Marguerite (révolte paysanne en 1901 a Ain Tourki, dans la région de Miliana allait se rééditer a Tiaret). Dans les milieux français on s’interrogeait si l’on ne se trouvait pas réellement en présence d’une attaque préméditée en ce sens que de très courts moments ont suffi à un regroupement massif de la population algérienne locale qui déferla sur les lieux ou la bataille rangée se poursuivit pendant trois heures environ. Dans la soirée des patrouilles de légionnaires et de chasseurs circulaient en ville. Il a fallu donc l’intervention de l’armée pour libérer les français.
La pratique du jeune à l’époque coloniale constituait un évènement capital. L’enfant algérien était partie intégrante de cette obligation de l’Islam et en attendant l’âge de pouvoir l’observer, cet enfant couvrait d’humiliation tous les adultes qui prenaient le risque de succomber au besoin de manger pendant le mois du carême.Droj el hadid, à l’instar des autres Droj a retenu pour l’histoire, l’épopée tracée par la bravoure des enfants acquis à la fois à la cause de la lutte contre l’oppresseur et le tracé des dogmes de la religion la plus tolérante. L’histoire des escaliers de Tiaret comme l’a souligné notre ami Amar belkhodja, nous renvoie à la vie de deux communautés, l’une colonisée et l’autre non colonisable. Il y eut distinction entre deux types d’habitats et leurs escaliers. Il y eut lieu l’escalier du riche (les français) et l’escalier du pauvre. Dans les quartiers français les escaliers ont été vite et bien faits tandis que les autres…En classe ou dans la rue, l’enfant de la vieille cité, les enfants de toutes les cités n’ont jamais eu peur de l’oppresseur. Ils ont réussi à faire basculer les assises d’un système qui au nom de la cavillation continue à faire des siennes… les enfants de Gaza terrifiés en savent désormais beaucoup de choses.
Ami(es) du très noble site, je vous dédie en cette occasion le chant patriotique youm el fida de farid el attrach. Prompt rétablissement pour notre amie lamie. À bientôt.
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MERCI
- Par algermiliana
- Le 28/12/2024
- Dans Sous le figuier/ Noria
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La Puce !...
- Par algermiliana
- Le 06/12/2024
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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L’enfance a des souvenirs que l âge adulte n’a jamais retrouvés…………………Paul Eluard.
À toutes et à tous Essalem.
Remontant le cours de l’histoire, notre ami Amar Belkhodja évoque pour nous le récit d’un élève de l’école indigène à qui on avait collé le surnom : La Puce. Si Amar nous avons le plaisir de vous écouter :Les années 1940 et 1950 sont peut-être les années les plus dramatiques, plus particulièrement pour les enfants algériens qui, déjà prolifèrent dans un pays complètement ravagé par le colonialisme français.
Noureddine avait 11ans en 1951. Il fréquentait l’une des premières et rares écoles indigènes. Sa petite taille le distinguait de tous les autres écoliers. Menu et chétif, yeux clairs, les sourcils denses et foncés, Noureddine donnait l’impression d’être agressif et méchant. Les traits du visage ne sont pas toujours révélateurs des véritables traits du caractère. Les sourcils de Noureddine trompaient ils ? Ils cachaient en fait une timidité maladive. En revanche à l’école, Noureddine était studieux, laborieux et brillant dans presque toutes les matières, a l’exception de l’histoire (entendre histoire de nos ancêtres les gaulois), une matière qui ne pouvait se loger dans sa mémoire.
Le plus menu et le plus petit de la classe, il avait droit à un surnom. C’était l’instituteur, fils de médecin de la cité, le vieux Tchérepoff, qui le lui avait donné… la Puce. Les autres écoliers étaient contents que le maitre ait trouvé un surnom à Noureddine. C’était le seul élève qui n’avait pas de sobriquet. Le monde des enfants est féru de surnoms. Gare à celui qui a le malheur de commettre des incorrections dans la prononciation des mots ou de dire une insanité. Aussitôt, on lui colle un surnom qu’il trainera parfois toute sa vie à l’image de aicha touila, quatre zyeux, bounif, Noss barad, bouftou, nagos, et ce ne sont en fait que quelques échantillons d’une longue liste à énumérer. Maintenant que Noureddine a son surnom : la Puce ( Cibana), tous les autres marmots de la classe, voire de l’école, sont satisfaits. Il n’y pas de jaloux.
La Puce, comme la majorité des enfants, était issu d’une famille pauvre. Sa mère fut très tôt veuve. A 35 ans, elle se retrouve sans la moindre ressource, seule avec sept enfants. Comment traverser les tempêtes de l’existence, comment éviter les injures du temps et l’opprobre familial ? Il serait si triste et si malheureux de relater les naufrages collectifs de la société algérienne face au racisme d’un colonisateur féroce et inhumain. Ce prédateur, conçu pour piller, gaspiller, vivre aux crochets et aux dépens d’autrui qu’il a pu dominer, grâce à sa technique et à sa haute technologie de la mort, est né pour tuer.
Les carences alimentaires, la Puce allait les compenser partiellement a la cantine. Les repas étaient distribues dans une école de la ville, notamment l’école essikria actuellement Ben Badis. Par processions, deux par deux, les écoliers traversaient certaines artères de la cité, a pas cadencés et au rythme des cuillères qu’ on battait contre des assiettes en tôle… Rabiot ami robles…Rabiot…criaient les enfants, dressant leurs assiettes a la face du serveur, un espagnol, devenu le père nourricier des écoliers qui, affamés, avalaient avec un bruit particulier des plats de pois cassés ou de lentilles mélangées aux pates.
Sous développés, a tous les niveaux, les enfants algériens s’accrochaient tant bien que mal au radeau des adultes. Toute la société algérienne chavirait sur la géante embarcation de la misère ; du chômage et de la maladie.
La Puce avait la chance d’être le benjamin (comme Youcef) parmi ses frères. Ceux-ci lui léguaient leurs vieux habits qu’il fallait évidemment retoucher pour mieux les ajuster à sa taille, lui le plus petit des enfants de l’école.
Si la mère trouvait toujours une solution pour les habits grâce a quelques coups de ciseaux, il n’y avait, par contre aucune possibilité de transformer les chaussures à la pointure de Noureddine, surtout que la puce avait de petits pieds. A cette époque, les chaussures les plus courantes étaient les espadrilles, soit en semelles de caoutchouc, soit en semelles de fil tressé que les commerçants mozabites nous refilaient contre une pièce de cinq sous.Les chaussures, voilà un sujet qui a souvent persécuté la Puce. Dans sa mémoire, il garde toujours des souvenirs liés au manque de chaussures. Un jour de décembre, il neigea fortement sur cette ville des hauts plateaux. La Puce se réveilla avec une mine consternée… comment joindre l’école alors qu’il n’avait rien à se mettre, ni sous la dent, ni même sous les pieds. Sa paire d’espadrilles se trouvait en lambeaux. Autant marcher pieds nus. Pourquoi pas ? La Puce accroche sa musette (la musette militaire faisait office de cartable pour un grand nombre d’écoliers) au dos et foula la neige de ses pieds menus et fragiles. En cours de route, ses pieds bleuirent de froid. La Puce ne les sentait plus. Il pleurait silencieusement. Il arriva en classe avec quelques minutes de retard dans un état pitoyable. Ses camarades criaient presque tous ensemble. Regardez, monsieur, la Puce est arrivé. La Puce est pieds nus. Le maitre de classe se précipitât pour porter assistance à l’enfant dont les pieds étaient meurtris par le froid. La Puce se réchauffa près du poêle ou crépitent de grosses buches que des élevés de corvée, allumaient tôt le matin avant l’ouverture de la classe. Ravi de tant de sollicitude, la Puce pleurait à chaudes larmes. Il ne pleurait pas sa douleur physique mais sa misère, celle de sa mère qui, pour nourrir ses enfants se tuait au tissage. La misère d’une mère laissée dans une petite chambre, a coin d’une cheminée ou se consumait un feu de bois ramené dans une proche foret ou dans un des rares chantiers de la ville.
En fin de classe, l’instituteur gratifia la Puce d’une solide paire de chaussures d’hiver qui lui resta plusieurs saisons de suite. Il y eu un autre souvenir de pieds nus dans l’enfance de la Puce. L’évènement se déroula cette fois ci en été. Que les enfants chaussent des espadrilles ou marcher pieds nus, il n ya pas grand mal. L’été est une saison fort louée et réconfortante pour les familles algériennes qui se font moins de souci qu’en hiver pour se chauffer, se nourrir ou se vêtir. La distribution des prix de fin d’année scolaire était proche. La Puce raflait chaque année deux ou trois livres de récompense. C’était une compensation morale. Les cérémonies se déroulaient sur la place publique (ex place carnot). L’inspecteur d’académie venait d’Oran pour présider l’évènement. La Puce parmi la foule, devait aller recevoir des mains de l’inspecteur d’académie prix annuel. Il était angoissé. Comment affronterait-il les publics pieds nus ? C’était aussi une honte que de se présenter en compagnie des autres élèves surtout français, qui avaient mis, pour la circonstance leurs plus beaux habits. Le jeune écolier solitaire, exécutait des va et vient, en dehors de l’enceinte, ne sachant comment répondre à l’appel de l’établissement quand on citera son nom. Quelle joie d’aller retirer le paquet de livres et enfin courir au domicile familial le montrer à sa mère et arracher aux voisins des félicitations. On va l’appeler d’un instant à l’autre, d’une minute à l’autre. Mais que faire ? Se présenter a une distribution de prix pieds nus, c’est une honte. L’instituteur ne sera pas content. Le miracle arriva, Moussafer Bensouna, un ancien camarade de classe passait sur la place. La Puce l accoste…S il te plait, Bensouna, passe-moi tes tennis, juste le temps de retirer mon prix scolaire. Aussitôt dit, aussitôt fait. Bensouna se déchaussa. La paire de tennis changea de pieds. A ce moment précis, le haut-parleur diffusa le nom de Noureddine, élève de cours moyen première année. Heureuse coïncidence. Fier, la Puce, monte sur l’estrade et retira ses prix et reçut les compliments. Plus tard, la Puce lira le grand livre d’histoire de son pays qui livra le prestigieux combat libérateur de Novembre 1954. Si certains évitent de se regarder dans ce miroir, d’autres l’auront carrément brisé. Ainsi, ils n’évolueront jamais à l’échelle de la culture et de la civilisation.
Mes chers amis du très noble site, je devais normalement continuer à parler du reste des passages de la vieille cité et ils sont nombreux, mais voilà que suite à une récente rencontre avec Amar Belkhodja et comme d’habitude on profitait de l’instant pour discuter de quelque chose souvent intéressante.
Pour cette fois ci je lui ai posé une question précise : Si Amar, je lis actuellement votre livre mémoire miroir et je voudrais avoir une idée sur ce brillant élève surnommé la Puce… qu’est-il devenu…est-il de ce monde ? Si Amar avait de suite affiché un regard si profond comme s’il essayait de scruter les horizons lointains puis finalement, avec une note de fierté, il me dit : La Puce ? Eh bien c’est moi.Quelques instants plus tard, chemin faisant vers mon lieu de travail, l’image de la Puce s est placardé dans mon fort intérieur. Elle venait de prendre place dans tous mes sens. Place Carnot, la classe indigène, cet inspecteur venu d’Oran afin de parrainer un évènement de taille…et des pieds nus vivant les instants les plus dramatiques dans l’attente de recevoir le sacre…Tandis que la Puce recevait le prix de la sueur de son front, son camarade de classe Bensouna recevait lui aussi et à sa manière l’offrande la plus gracieuse mixée dans le brassage des mots les plus humains et les plus fantastiques car quo i de plus vrai que cette camaraderie si chaude et si expressive qui n'a d'égal que les sentiments exprimés par notre écrivain et historien, Amar Belkhodja.
Mes chers amis du fabuleux Alger Miliana, je vous souhaite bonne lecture. Mon grand souhait de prompte guérison pour l’amie de notre chère amie noria. À bientôt.
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Le poids des Ombres
- Par algermiliana
- Le 06/12/2024
- Dans Sous le figuier/ Noria
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LES NON-DITS
- Par algermiliana
- Le 20/11/2024
- Dans Sous le figuier/ Noria
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Droj Belaid / Tiaret
- Par algermiliana
- Le 07/11/2024
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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L’histoire est le miroir du passé et l’échelle du présent……………………….Moubarek El Mili.
L’oubli du passé cultive inévitablement les incohérences qui amènent la société vers des tragédies parfois irréparables………………………………..Amar Belkhodja.
À toutes et à tous Essalem.Droj Belaid…et l’histoire des nuits et des jours continue…Honorable historien nous vous ecoutons.
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Droj Ba Salem/ Tiaret
- Par algermiliana
- Le 07/11/2024
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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On ne peut aimer sa ville,
Sans d’abord aimer son quartier natal.
On ne peut aimer son pays,
Sans d’abord aimer sa ville natale.
On ne peut aimer l’humanité,
Sans d’abord aimer son pays natal………………………………….Amar Belkhodja.
À toutes et à tous Essalem.
… Et la saga des escaliers continue par la touche enchantée de notre historien, écrivain et fils de la vielle rostomide en l’occurrence Monsieur Amar Belkhodja. Pour cette fois ci il est question de droj Ba Salem.C’était au début du 20 eme quand Ba Salem est venu pour la première fois à Tiaret, et des son arrivée les escaliers devaient connaitre en lui une chaleur inhabituelle que seul le four banal en détient le secret en assurant la cuisson domestique de galettes pétries par les familles, plateaux de cacahuètes, de gâteaux et autres exquises de la cuisine traditionnelle algero tiaretienne. Monsieur l’auteur sans cacher notre envie d’arracher au plus vite un morceau, petit soit-il, de cette alléchante cuisson, nous sollicitons par la même, votre accord pour accéder ces escaliers qui ont eux aussi une part de leur histoire à raconter… Si Amar nous vous écoutons…Dans les années 40 du siècle passé, Ba Salem chauffait son four au bois. Besogne lente et pénible puisqu’ il fallait vider ensuite le foyer des cendres et nettoyer les dalles brulantes, prêtes à recevoir des galettes menacées d’être trop gonflées ou déformées par le levain.
Vers les années 50, le progrès fut enfourné par Ba Salem grâce à un fut de mazout ou un réchaud. Aujourd’hui le four est chauffé au gaz. Dans ce passage qui abritait des habitations précaires et de modestes fonds de commerce, Ba Salem était devenu le père de tout le monde. Entre Ba Salem et l’histoire il n’y avait qu’un pas à franchir. La 75 eme marche de droj Ba Salem débouche sur un carrefour autre fois très animé. C’était le fief de deux célèbres tribus qui accueillirent en 1935 le vaillant émir Abdelkader à Tagdempt se trouvant à quelques encablures de la ville de Tiaret. Dans ce passage, il y avait une seule famille française de condition sociale très modeste. Elle habitait au bas de l’escalier qui donne sur la rue de la victoire. Quand vint la guerre 1954 1962, le passage sera interdit a la circulation des piétons, il ne sera plus de passage jusqu’ en 1962. Le four de Ba Salem est toujours là comme pour perpétuer la mémoire de celui qui l’a fondé et donné son nom aux 75 marches. Aujourd’hui, ils sont franchis tous les jours par des vieux et des moins vieux, des jeunes et des moins jeunes. Se posent ils la question que lorsque les hommes meurent, les endroits qui les avaient adoptés peuvent-ils mourir eux aussi? L’auteur nous livre ses sentiments profonds car il sent cette angoisse de voir les escaliers perdre leurs âmes parce que leur histoire s’effrite et s’éteint à tout jamais toutes les fois qu’un cœur s’arrête de battre. Ba Salem a donc emporté avec lui une part précieuse du patrimoine qu’il avait lui-même enrichi.
Nous clôturons ce passage par une citation de notre ami, cet excellent conteur, par une de ses nombreuses citations qui dit… Reconstituer le passé d’une cité c est contribuer à lui restituer son âme et sa personnalité. Dans l’attente de scruter les ombres et la clarté d’autres escaliers en compagnie de notre plume enchantée, j’ai le plaisir de vous faire écouter la voix du martyr Ali maachi, autre figure de proue de la vielle cité rostomide… angham el jazair… À bientôt.
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Le Temps et la Nostalgie
- Par algermiliana
- Le 07/11/2024
- Dans Sous le figuier/ Noria
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