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Articles de algermiliana

  • Conquête et pillage du trésor de la Régence d'Alger en 1830

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    Sans titre 43

    Les Algériens se souviennent et retiennent toujours de la date fatidique de juillet 1830 qui rappelle évidemment la colonisation qui a duré plus d’un siècle et demi. Avec en cascade d’immenses atrocités. Des millions de morts, des enfûmades, des massacres, des déportations, des brimades, des souffrances. Et cela jusqu’en juillet 1962....

    Mais la réalité est autre que celle invoquée par les Français et leurs complices. Il s’agissait, tout simplement, du plus grand cambriolage jamais réalisé auparavant par des états souverains envers d’autres états !

     

     Concernant la prise d'Alger et le pillage de ses trésors, il faut remonter au début du siècle (1800), et même bien avant, c'est sous le règne de Napoléon 1er que le projet prit naissance, c'est lui-même qui envoya un certain colonel de génie, Boutin, venir espionner la défense et les remparts du grand Alger. Vers 1806/1808, cet espion avait préparé tous les plans nécessaire à l'invasion, dessiner la carte marine de toute la côte algéroise, et son dévolu se porta sur Sidi-Fredj, ayant, certainement constaté le laxisme et la faiblesse des moyens de défense.

     Ce n'est que 20 ans plus tard, sous le roi Charles X, que le projet reprit, la France était au bord de l'effondrement, social et politique, il lui fallait coûte que coûte renflouer les caisses. Les négociants juifs marseillais, Bachcri et Bouchnak, qui avaient des entrées privilégiées au palais du Dey, feront le reste. Le Dey, naïf et imprudent, leur faisait confiance pour régler les créances et le litige financier (que Napoléon lui-même a reconnu mais l’a rejeté sur son prédécesseur). Il a du comprendre qu'on ne change pas la nature d'un juif, mais il était trop tard. Les négociations stériles et fourbes avaient débuté vers 1824, la suite ne fut qu'un...coup d'éventail. Après le coup d’état et le pillage en question, il s’en est suivi des exactions, des déplacements de population, des déportations, des morts, un véritable carnage et un chamboulement hors pair.

     Le comble c’est qu’on oubli souvent que ce juillet 1830 coïncidait aussi avec la date du plus grand vol jamais commis par le passé. Le mobile ayant poussé le roi Charles X à prendre la décision d’envahir Alger à cause de l’existence d’un grand trésor de la Régence.

     Au moins trente ans avant 1830, date du débarquement de l'armée française à Alger, des espions du Roi Charles X, entre autres, le Consul Pierre Deval et les Juifs Joseph Cohen Bacri et Michel Bousnach collectaient des informations sur le trésor de la Régence et sa valeur. 

     L'historien Marcel Emérit qui a accompli une grande enquête qui s'est déroulée sur plusieurs années avait considéré et conclu en 1954 que l'histoire algérienne de la France avait commencé par un énorme pillage de trésors de la Régence. En 1964, Charles-André Julien affirmait et soutenait la thèse du professeur Marcel Emérit. En 1984, le journaliste écrivain algérien Amar Hamdani approuvait à son tour Marcel Emérit en composant et en apportant une très riche biographie sur ce sujet.

     Le roi Charles X acculé politiquement avait monté avec ses sujets, la manœuvre du pillage du trésor d’Alger afin d’apprivoiser ses opposants et apaiser le peuple. Il a confié cette mission du hold-up au maréchal De Bourmont pour sauver sa monarchie corrompue au nom de la chrétienté et le bien de l'Europe entière. Mais aussi paraît-il pour mettre fin aux actes de piraterie barbaresque et venger surtout le Consul du Roi souffleté par le chef des pirates.


     Le motif de la colonisation de l'Algérie avait trois axes de convoitises :

          * Le premier fut l'avidité des banquiers juifs Bushnnak et Bacri pour les réserves d'or et   

    D’argent de la Régence d’Alger sous la garde du Dey.

         * Le deuxième motif fut scientifique et économique par l'ambition de la bourgeoisie chrétienne avec en tête Mr Bourssingault marié à la riche héritière du premier découvreur du pétrole en 1743 à Pechellbronn où le gisement fut baptisé ANTAR, nom qui a été repris par ELF en 1970 pour finir par Total en 2000.

         * Le troisième fut pour le Général Bourmont une occasion de redorer son blason de traitre à Napoléon (défaite de Waterloo)

     D’autres voix s’élèvent et racontent que la décision de ravir le trésor de la régence n'a jamais été prise par qui que ce soit d'autre que les Rothschild, car les Rothschild avaient besoin de ce trésor pour se renflouer en Europe et c'est ce qui fut fait, et les Busnach et autres Bacri n'ont jamais été que leurs vils serviteurs et c'est le roi brigand Louis-Philippe acoquiné avec les Rothschild qui avait poussé son cousin Charles X à tenter le coup du sac de la régence. C'est en 1870 que les Rotschild avaient organisé la chute du second Empire français et qui ont aussi décidé la création "d'Israel" mais qui avait aussi tenté par tous les moyens l'extermination planifiée mais non réussie des populations musulmanes d'Algérie et toute cette agression et cette invasion avait pour but ultime la destruction programmée du Califat Ottoman, ce qui fut fait avec leur agent Attaturck en 1924.

     Cette histoire du trésor de l'Algérie pillé en juillet 1830, ressemble curieusement aux motivations qui ont poussé le président Bush et ses complices à mettre leur main sur les trésors de l'Irak et de l'Afghanistan puis Barack Obama et ses adeptes sur le Sud du Soudan et la lybie.

     L’endoctrinement préliminaire ressemble exactement à la propagande utilisée contre l'Irak, l'Afghanistan, le Sud du Soudan et la Libye et bientôt la Syrie et l'Iran. Pour constater cela, passons en revue la proclamation du colonel De Clermont-Tonnerre, arabisant aidé par l’orientaliste Sylvestre de Sacy à l’attention des Algériens :

    « Nous, les Français, vos amis, partons pour Alger. Nous allons en chasser les Turcs, vos tyrans. Nous ne conquérons pas la ville pour en devenir les maîtres. Nous le jurons par notre sang soyez unis à nous, soyez dignes de notre protection et vous régnerez comme autrefois dans votre pays en maître indépendants dans votre patrie. Les Français agiront avec vous comme ils agissaient il y a trente ans avec vos frères bien-aimés les Egyptiens. Nous nous engageons à respecter vos trésors, vos propriétés et votre sainte religion….Venez à nous, vous nous ferez plaisir et votre amitié sera avantageuse…. Nous vivrons en paix pour votre bonheur et pour le nôtre également. »

     Cette déclaration a été tirée discrètement par Engelmann à environ 500 exemplaires confiés à une délégation de trois spécialistes du monde musulman Brun d'Aubignosc, le colonel Geradin et le Consul Raimbert qui sont les espions de Bourmont. Ces agents avec la proclamation ont procédé aux préparatifs pour ensemencer la division et faire débuter une guerre psychologique contre le Dey afin de l'isoler à l'intérieur de la Régence comme à l'extérieur.

     Au lieu de la proclamation en 500 exemplaires, maintenant la chaîne de télévision El Jazzera remplace tous les espions, les orientalistes et les stratèges militaires pour les préparatifs de la conquête des pays arabo-musulmans et le pillage de leurs trésors. Quelle répétition à l'identique de la tragédie terrible du monde arabo-musulman ! C'est toujours pour un idéal de paix, d'amitié, de liberté, aujourd'hui de démocratie et d'ingérence humanitaire que l'Occident écrase, massacre, mutile, détruit, pille, divise, anéantit et réduit à l’esclavage le monde arabo-musulman.

     Au fait, d'autres proclamations que nous ne citerons pas ont été rédigées pour tromper et ruser. Les Algériens de l'époque ont cru à toutes ces duperies. Ils ont déchanté rapidement devant la réalité du hold-up suivi immédiatement par la colonisation et ses conséquences dévastatrices. Le maréchal De Bourmont après avoir eu la capitulation du Dey, organisa une opération de diversion dans la Casbah en incitant des Juifs et quelques Arabes au pillage des maisons et des commerces. Au même moment, il pénètre avec une commission des finances au trésor de la Régence accompagné du Khaznadji qui ouvre la grande porte. Nous ne nous étendons pas sur les détails mais le trésor a été estimé à 62 tonnes d'or et 240 tonnes d'argent. Il n'a pas été tenu compte des lingots, des bijoux, des pierres et des diamants. En francs de l'époque, le tonnage de l'or et de l'argent est évalué à 240 millions.

     L'évaluation de ce qui n'a pas été pris en compte est de 200 millions de francs (estimation de Pierre Péan qui a enquêté sur ce trésor et publié les résultats de son enquête dans un livre sorti en 2004 chez Plon, intitulé « main basse sur Alger », 271 p.

     Le 25 août 1830, dans le vieux port de Ville franche, deux bricks battant pavillon russe et portant les numéros 36 et 60 entrent au Royaume de Sardaigne dans la discrétion avec le trésor d'Alger évalué finalement par Pierre Péan à 5,7 milliards d'euros. Ce trésor a été partagé en grande partie entre le maréchal De Bourmont, Louis Philippe, les frères Schneider et les Seillière. En 1848, les usines du Creusot d'où sortent canons, bateaux, rails et locomotives ont vu le jour grâce au trésor d'Alger. Pour récapituler, la France doit déjà un million de pièces d'or prêté par le Dey au temps des Conventionnels pour casser le blocus de l'Angleterre contre la Révolution. Pour annuler cette dette et piller Alger, la meilleure solution pour le pays des Lumières c'est la conquête. Voilà ce qu'on appelle rendre un bien immense par un mal immense.

     Les Algériens doivent réfléchir pour récupérer ce bien qui est un droit imprescriptible. La France officielle qui n'a pas tué un seul Juif pendant la seconde guerre mondiale, paie des dommages et intérêts aux Juifs de France et à l'entité sioniste en plus de sa repentance continuelle jusqu'à ne pas relever la tête. Elle a pillé un pays et un peuple à l'échelle d'un continent et exterminé des millions d'Algériens de 1830 jusqu'à 1962, non seulement elle ne paie rien en plus elle ne veut ni demander pardon ni reconnaître ce crime équivalent à des centaines d'Holocauste et de surcroit, continue à afficher son arrogance et son mépris pour envers l’Algérien.

     Les Américains pour annuler leurs dettes et piller des trésors immenses ont pris l'Irak, l'Afghanistan, le Sud du Soudan, la Libye et préparent leur coup contre la Syrie et l'Iran. L'Occident, à l'exception des pays nordiques, a prospéré sur les guerres injustes, militaires et économiques. Ce sont là les fondamentaux de ces pays qui se disent démocratiques. Nous devons bien méditer beaucoup sur cela.

     D’autres faits marquants furent dérobés de notre patrimoine national durant cette période de galère et nous attendons toujours leur restitution, telles que par exemple :

      Le canon de baba Merzouk (12T) qui orne aussi la placette du port maritime de Brest

     Quatre canons de moindre envergure que Baba Merzoug (deux à Marseille et deux à Toulon) continuent d’embellir les places publiques de ces villes côtières.

     D’autres objets au nombre de 158, des crânes de célèbres résistants Algériens à la conquête coloniale au début du 19ième siècle, les crânes de Boubaghla, Bouziane et Derkaoui entre autres, sont conservés au Musée d’Histoire naturelle de Paris. Dont aussi les effets personnels du Dey d’Alger.

    hebergement d'imageSans omettre la promesse des Français aux Algériens après avoir avoir aidé les Français à combattre les Allemands lors de la 2ième guerre mondiale et aussi lors de la guerre du Vietnam en 1952.

     Ce ne sont point des propos malveillant ou bien désobligeant envers la France mais cela n’est que la vérité-Qui aurait certainement contribué à clarifier pas mal de positions obscures. Et replacer les deux pays sur une dynamique de confiance et honnêteté. A cause de l’absence de cette vérité, nous continuons à être dérouté  et désorienté non seulement notre peuple mais aussi notre  identité et également notre existence. L’histoire de cette « main basse sur les richesses de la Régence d’Alger» fut reprise par plusieurs journalistes, par des correspondants de presses et même par certains  hauts cadres œuvrant dans des institutions nationales.

     Le rapprochement entre les deux pays était tant attendu, néanmoins, les intérêts des uns et la spéculation des autres n’ont pas favorisé et admis cette initiative. Cette approche aurait pu, à notre avis, permis d’établir la confiance et d’accéder à de larges perspectives prometteuses dans l’investissement et les échanges…

     Pourtant, l’école Française avait toujours bâtie sa stratégie sur les choses rudimentaires indispensables de la vie qui sont : la vérité, le courage et la bravoure et elle avait, par conséquent, combattue avec hargne le mensonge, la médiocrité et surtout la lâcheté. Cette rétrospective qui nous est imposée par l’histoire révèle bien des dispositions contraires aux valeurs de la démocratie. Donc, les valeurs que l’on veut imposer au monde musulman sont caduques et dangereuses et périlleuses. Les habitants de l’hexagone doivent réfléchir par deux fois afin de faire respecter les fondements de l’état de droit du pays de  Molière.

  • Avide un mot qui veut tant dire pour G.M

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    En arrivant devant la porte je savais que G.M était comme toujours impatiente à m’attendre et que malgré ma fatigue du long chemin parcouru de l’école jusqu’à la maison, elle va me refaire emprunter pour sa dernière commission ce même chemin qui me mènera encore jusqu’au village.
    Alors avec tout un air grincheux, poussant le battant de la porte et entrant malgré tout, je voyais qu’à l’intérieur tout était calme mais qu’ Il faisait bien froid en cette fin d’automne, et là où l’on ne peut être pas plus loin en temps froid G.M s’y trouvait dans son coin, arc-boutant son dos au mur de l’âtre. Une buche et Les quelques brindilles allumées se consommaient à petit feu devant elle faisant le peu de lumière à l’intérieur où, tout près de son petit feu, elle épluchait calmement ce qui en restait d’une dernière pomme de terre qui fera tout un festin de roi à notre maigre repas du soir.
    A travers mon cache-nez retourné sur mes pauvres oreilles entourant et couvrant tout le reste de mon visage ce qui ne me laissait que les yeux pour voir, Je la voyais ainsi, ce qui ne m’empêchait du tout en entrant de l’entendre m’appeler son appel cette fois sera pour moi, pour la dernière corvée de la journée. Tu poses d’abord ton cartable m’a-t-elle dit et viens boire vite ton café pendant qu’il est encore chaud, ensuite tu iras droit au marché m’acheter 1 kg d’oignons verts et fais en sorte cette fois ci que c’est comme si tu vas acheter une vache, assure-toi que la queue est comprise dans le marché. G.M voulait me dire par là de faire attention à ce que le vendeur doit me laisser le tout de la marchandise qu’il a pesée et que j’ai acheté, y compris les tiges.
    Une méthode de vente qui a pris partout son ampleur de légalité, quand tu achètes on te fait peser la quantité que tu veux des oignons verts au marché, le «vendeur» pèse les oignons, te fais payer le prix de toute la pesée mais qu’ensuite sans te proposer il coupe court tout ce qui n’est pas comestible pour toi et bon pour lui qu’il garde pour afin de le revendre ou l’utilise ensuite à ses fins.


    692 001 G.M disait vrai c’est ainsi qu’avec tous les marchands que ça se passe toujours quand je lui achète aussi les carottes. Quant aux choux fleurs pour G.M c’est une catastrophe. Elle jette aux ordures plus qu’elle n’en a gardé pour la cuisson. G.M, me dit pour ce légume qu’au moment de sa récolte on le coupe à ras du sol avec toute sa tige et ses fleurs qu’elles deviennent plus pesantes que sa tête, tout ça est de la malhonnêteté pour gagner plus de poids de ceux qu’ils veulent gagner en argent sale. Si ce n’est pour ta santé je ne l’achèterai pas. L’artichaut me dit elle ne se vendait autrefois qu’avec la tige que le poing de la main peut en fermer, maintenant c’est toute une longueur de tige d’un bras qu’on nous fait peser et payer et puis qu’on laisse au vendeur qui s’en réjouit avec pour le revendre encore.
    Elle enchaina pour exprimer toute sa colère envers ces marchands malhonnêtes et avides gain qu’ on est bien dans un monde fou d’argent qu’ il n’y a que chez nous en ce Bled que ça se passe.
    G.M tu me disais à l’instant « autrefois ». Est-ce que maintenant c’est différent à cet autrefois. Oh ! bien sûr, je dois te dire qu’un jour de marché autrefois on voyait les gendarmes qui contrôlaient tout ce qui se vendait et ce qui n’était pas dans les normes pour la vente. Ces moments-là le client était très satisfait de toute la marchandise qu’il achetait. Il était de même, mon garçon, pour les pauvres bêtes qui saignent du sang de leurs corps à cause de la charge, où à cet aiguillon très pointu qu’on utilise pour piquer ces bêtes et les faire marcher.
    Et je te fais savoir aussi que pour la sardine que je n’achète plus de peur qu’elle soit d’hier et qu’on jette sur elle de la glace pour la rendre fraiche ne se vendait pas au-delà de 10h. Les vendeurs redoutaient les garde-champêtres qui s’emmenaient avec leur bouteille de grésil et asperger tout ce qui restait dans les cageots au-delà de l’heure prévue pour la vente de la sardine.

    Sitôt que j’ai bu ma tasse de café au lait et sortant sans tarder, j’entendais encore G.M parler de son vieux « Autrefois » en me recommandant à ne pas oublier de bien refermer la porte derrière moi.

  • Aigle & Chamois

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      Une lutte sans merci entre un aigle et un chamois. Quelle émotion!

  • Ils trahissent l’Islam

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    Mustapha Cherif, philosophe, cofondateur du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne,

    Il s’exprime aujourd’hui en tant que musulman, à la suite de l’assassinat du Père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray.

    Les musulmans commune saint etienne rouvray pris part hommage pere hamel donne eglise commune 0 730 486

    Les musulmans sont choqués par l’assassinat sauvage d’un vieux prêtre dans son église, artisan de l’amitié islamo-chrétienne. Nous disons avec force notre indignation et compassion, horrifiés lorsque des meurtres abominables sont commis au nom de la religion par des voyous, souvent délinquants et déséquilibrés, devenus assassins. Il est absurde de parler de guerre de religion.

    Du discernement

    Incultes, ignorants et pervers, ils ne sont pas nourris de culture religieuse. Vils, ils trahissent l’islam. Ils sont le produit des contradictions de notre époque et manipulés par des discours de haine. C’est le moment de discerner, de faire bloc, confiants, pour refuser les extrémismes.

    Depuis l’apparition de ce phénomène monstrueux, qu’est le terrorisme politico-religieux sectaire, fabriqué après la guerre froide, près de trois millions de musulmans ont été tués, 10 millions de citoyens musulmans déplacés, une dizaine de pays musulmans livrés à la destruction. En Occident, un tiers des victimes sont des citoyens de confession musulmane.

    Utilisée comme un masque, la religion est innocente. L’islam sacralise la vie humaine et anoblit les autres religions. Il ne peut être souillé. Les religions prônent la miséricorde, le respect fraternel et l’émulation, jamais le meurtre, l’agression et la sauvagerie. Incomprises, elles peuvent devenir un mal.

    L’instrumentalisation

    L’Émir Abdelkader l’Algérien, qui a inspiré Mandela, fondé le droit humanitaire moderne en fidélité aux préceptes du Prophète et sauvé des milliers de chrétiens à Damas en 1860, disait : « Le musulman est parfois une manifestation contre sa propre religion ». Le terreau idéologique obscurantiste qui instrumentalise des versets coupés de leur contexte et de leur sens profond est l’anti-islam. Il est une contrefaçon innommable.

    Quinze siècles d’histoire et l’économie du texte fondateur du troisième rameau monothéiste sont limpides. Rendre caduques les approches intégristes et arbitraires est urgent. Il nous faut donner à penser, renforcer l’interconnaissance et l’amitié. La haine et l’ignorance sont vouées à l’échec.

    Remobiliser

    Par-delà les dénonciations, que faire ? Tout a-t-il été dit sur la violence aveugle injustifiable et les remèdes à y apporter ? Les préjugés, les politiques de diversion et la surenchère démagogique de politiciens, de médias et d’intellectuels supplétifs qui accablent les musulmans, empêchent de s’attaquer aux causes multiples de ce malheur. Chacun doit pourtant assumer ses responsabilités : les institutions et associations musulmanes, les responsables des autres cultes, les institutions publiques et la société civile.

    Ce chantier nécessite de sortir des anathèmes, des amalgames et de la victimisation. Cinq domaines sont prioritaires : l’égalité des chances et le décloisonnement des quartiers défavorisés ; l’éducation au fait religieux et à l’interculturel ; repenser l’islam en Europe débarrassé de la dérive sectaire et redonner leur place aux valeurs de l’esprit ; la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie ; et la démocratisation des relations internationales.

    Il faut remobiliser autour des valeurs communes et faire confiance à la sagesse et résilience du peuple, dans l’union et l’espérance. Il n’y a pas d’alternative sage au vivre ensemble démocratique et à la paix. Les extrémistes de tous bords veulent diviser, nous sommes unis. Le vouloir vivre ensemble est plus fort.

    Des pays d’islam doivent prendre conscience que leur système politique est révolu et le monde entier doit se rendre à l’évidence que la marchandisation du monde et la loi du plus fort mènent à l’impasse. Nous vivons une fin de civilisation. Les tenants du système mondial trahissent l’humanisme universel et les terroristes trahissent l’islam. Ensemble l’on pourra faire face à ces défis.

    Mustapha Cherif, est auteur notamment de « Sortir des extrêmes » Éditions Les points sur Les I, et « l’Émir Abdelkader, apôtre de la fraternité », Odile Jacob.

  • Le Meddah du Souk

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    Au temps où le Meddah du Souk, à l’insu de l’autorité occupante du pays, tanguait d’un lieu à un autre de la contrée pour des nouvelles à apporter à une population.
    C’était ce temps des Souks d’antan. Ces Souks du village qui ouvrent grandes leurs portes une fois le jour la semaine avec tout un mélange qui pénètre en toutes sortes de marchandises , en denrées alimentaire et légumes de saison , en bêtes domestiques et en cette friperie très convoitée ces temps-ci allant jusqu’au bric- à- brac des pièces et objets où tout se vend et s’achète de gré à gré.

    3006455223 1 3 iwqbyi3y  Ce jour de marché est un événement de rassemblement pas comme les autres jours de la semaine qui de surcroit sera un cheminement pour les connaissances de la vie courante où les gens de la région surtout les campagnards s’amenaient qui à dos d’ânes ou mulets qui en marche à pied d’un peu partout pour vendre ou acheter et vivre aussi un véritable engouement dans un moment de détente animé par l’affable et débonnaire Meddah.
     Leur joie trouvée en lui n’en sera qu’un moment de leur temps mais qu’ils consacreront à leur faire oublier les quotidiens de leur vie coutumière.
     Par des paroles qui des fois seront dites et chantées au rythme du bendir du Meddah que tantôt en récits narrés en légendes fascinantes d’anciens temps .Ces gens simples et humbles qui écoutent seront, tellement absorbés par les beaux récits qu’ils en oublient parfois même le temps qui passe . Pour renouveler l’air ambiant de temps à autre le Meddah par son humour fort, plaisant et drôle les fera rire qu’Ils y perdent parfois à leurs dépens bien des affaires de valeur qu’ils laisseront en instance.
     Notre Meddah y venait à la coutume vers sa placette bien connue au Souk du village, trimbalant avec lui toujours son bendir, par quoi il égayait l’esprit des gens curieux qui de nature en veulent bien entendre ce que l’histoire cachait pour eux. De lui on avait bien des choses à apprendre et comprendre de la vie d’autrefois que parfois les gens tout autour assis ou debout, restaient attentifs, immobiles même comme des momies pour saisir et mieux comprendre ses paroles.
    Dans les périodes fresques et tendues vécues à l’époque le Meddah était tantôt à divertir les gens tantôt à leur passer un message à travers des récits où seuls les personnes sensées connaitre le sens peuvent déchiffrer le prix des paroles prononcées.
    C’était le temps de la mystification, à berner et tromper l’occupant par la déformation des paroles de recits et blagues tout en ayant l’air d’amuser les gens naïfs.
    Et voilà qu’un beau jour comme tant d’autres plus curieux que moi d’ailleurs étions de bonne heure de ceux qui autour de lui seront à attendre pour tout savoir encore d’un récit légendaire enfouie dans le temps.

    Ce jour-là , comme à ses habitudes Il était là au beau milieu d’une foule, à taper et à retaper de ses mains miraculeuses son bendir pour attirer beaucoup plus de gens
    Notre Meddah paraissait aussi dans une nature magnificence qu’à cela je me suis permis sans attendre qu’il en fasse résonner d’autres coups de Tam –Tam de son bendir à l’interrompre pour lui rendre la pareille par une gratitude due à son rang de bienfaiteur pour nous tous.

     Ô Meddah ! Toi, qui dans les Souks la voix plait, charme et, serine des récits fabuleux pleins de merveilles, je te salut.
    Bien surpris par ma voix enfantine, je le voyais scruter l’assistance tout autour pour me retrouver et dire.

     Ô Toi mon enfant qui s’est permis d’élever la voix, que mon salut te revient. Je t’en remercie Toi qui viens vers moi tendre l’oreille, c’est en quoi ton vœux souhaité à ce désir ardent de tout connaitre de moi du passé de tes aïeux que je puisse t’en dire plus. Par ces paroles d’oracle, Il répondit à ma langue obséquieuse, que sitôt il s’en est suivi entre nous une suite de paroles :
    Raconte nous donc Ô Meddah, raconte-nous…. De tout ce qui en tes contes inouïs pour nous, nous met en peine à les déchiffrer.
    Dis-moi Alors Ô--toi qui m’écoute, ce qui peut bien t’éblouir le plus de mes contes anciens pour que je puisse réfléchir à t’en dire plus, sur les plus écoutés d’entre eux.

      Ô ! Rien d’autres, rien d’autres seulement que ce que tout Meddah comme toi radote
    Mais moi, je ne sais dire d’autres que des contes populaires et d’anciennes ’épopées légendaires qu’ici et là on raconte en ces temps.
    Alors, pourrais-tu m’en raconter encore quelques traits pour autant qui retracent notre vrai passé glorieux.
    Si je t’en fais dire ce que je- ne- sais- quoi, les sages en vous en seraient fortement curieux et auront envie de tout savoir et d’apprendre de moi sur leur futur.
    Soit, donne nous alors ce peu de ce passé d’hier qui se rapproche un peu du présent sans qu’on veut bien l’admettre.
     Ô Toi qui m’écoute ainsi que tes autres je ne suis ni chroniqueur d’autrefois, ni acariâtre à chanter des histoires d’hier.
    Alors c’est quoi cette humeur changeante qui vient tant vanter toute ta bravoure dans des contes et récits parmi la foule dans les souks.
    Je ne fais que passer pour dire Ce qu’on disait sur hier, et ce qu’on ne peut prononcer pour demain en l’accommodant pour le présent.
    Alors pour toi Ô Meddah, on ne doit être ni folichon ni encore moins narrant de dire en toute liberté toute pensée qui vogue en l’air.
    Penses toujours Ô toi qui m’écoute, que lorsqu’on essuie la bouche pour la fermer c’est pour mieux protéger sa langue qu’elle ne puisse faire sortir trop de salive inutile.
     Ô Meddah j’apprends de toi aujourd’hui que je dois me taire des fois comme toi, que de dire ces choses anciennes, qui me laisseront à réfléchir longtemps pour les comprendre.
     Ô toi qui m’écoute, c’est ce que je fais que parfois je dois me taire.si je sais qu’on ne m'écoute pas, mais je dois écouter, pour comprendras peut-être pourquoi on ne m’écoute pas.
    C’est une leçon de G.M que j’ai essayé d’en décrire ses caractéristiques dans un contexte historique et fictif en empruntant pour mon histoire un temps commun que certains l’ont vécu et un personnage typique pour avoir encouru au péril de sa vie les risques du métier de la vie.

  • FRANCINE LECA, SOIGNER LES COEURS

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    FRANCINE LECA

    SOIGNER LES COEURS

    Brigitte Hemmerlin-Petitgand

    (Editions : KERO)

    S 1 Francine LECA est née en 1938. Elle a été la première femme chirurgienne cardiaque en France. Si elle prête le serment d'Hippocrate en 1971 - texte fondateur de la déontologie médicale - elle n'oubliera jamais l'une des suggestions éthiques de celui-ci : "Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent".

     Quelques années plus tard, elle recevra un courrier en provenance d'Iran. Un homme lui écrit pour lui dire que si elle n'intervient pas, son enfant va mourir car il souffre d'une grave malformation cardiaque. Pour s'être rendue à plusieurs reprises dans différents pays et, notamment, dans ceux du tiers monde comme le font nombre de chirurgiens, Francine LECA sait que ce papa a raison, car la chirurgie cardiaque, lorsqu'elle est présente, n'existe qu'à l'état embryonnaire...

     Cette lettre sera un facteur déclenchant pour cette célèbre chirurgienne. Depuis qu'elle est Chef de Service, elle a souvent reçu des messages de parents désespérés auxquels elle ne pouvait pas venir en aide. Pourtant, cette fois, elle se dit que ce petit iranien, elle PEUT le sauver, qu'elle DOIT le sauver.

     Elle décide alors d'aller voir le Directeur de l'hôpital Laënnec. Ses arguments sont les suivants : il y a à l'hôpital tout ce qu'il faut, des lits, du personnel compétent et elle peut opérer gratuitement. Elle est persuadée qu'elle saura le convaincre. Malheureusement les arguments seront insuffisants pour le Directeur qui lui parle de budget, du risque de "réactions" du personnel, etc. Francine LECA l'a bien compris, il faudrait 50 000 Francs - c'était avant l'instauration de l'euro - pour opérer ce petit iranien. Elle sait qu'elle ne peut réussir, seule, à réunir cette somme. Elle contacte alors Patrice ROYNETTE, son filleul, fils d'ouvrier et exemple de réussite sociale qui connaît d'autant mieux le secteur de l'humanitaire qu'il a créé une Association "La mer à Suresnes". Tous les ans, cette Association permet à des enfants défavorisés de faire de la voile.

     Francine LECA ne s'était pas trompée. Patrice ROYNETTE - ainsi que quelques amis - mettront tout en oeuvre pour l'aider à la création d'une Association destinée à collecter des fonds. Cette Association s'appellera : "MCC" (Mécénat Chirurgie Cardiaque).

     Cela fait maintenant quatre mois que Francine LECA a répondu au courrier concernant ce petit iranien mais elle n'a toujours pas reçu de réponse. Est-il encore en vie ? Elle y pense chaque jour.

     Nous sommes en juillet 1996. Deux premiers petits enfants arrivent à l'hôpital Laënnec dans le cadre de "MCC" : Alexander (6 ans) et Anton (3 ans), deux petits Moldaves frêles et maigres. Si la séparation d'avec papa et maman a été une rude épreuve pour les enfants, mais également pour les parents, l'accueil chaleureux qui leur est réservé par tout le personnel hospitalier ainsi que celui de la famille qui prendra soin d'eux après l'intervention chirurgicale leur fera retrouver le sourire.

     Les années ont passé ! Vingt ans déjà ! Cette Association a grandi et déménagé à l'hôpital Necker.

     Brigitte HEMMERLIN-PETITGAND, journaliste et écrivaine, également famille d'accueil à "MCC" depuis 2002 et auteure de ce livre, nous fera ainsi découvrir, au fil des pages, les miracles accomplis par cette Association et les parcours tellement difficiles de si jeunes enfants qui devront être séparés plusieurs semaines de leurs parents afin d'être sauvés, tels que : Asmaou (13 ans) qui vit en Algérie; Alice (10 ans) du Burkina Faso; Yousra, marocaine de 2 ans; Nour, petite algérienne de 18 mois; Mahamoudou, malien de 8 mois; Grace, camerounaise de 2 ans et demi et tant d'autres ! Comment ne pas être ému aux larmes lorsqu'une fillette dira en pleurant à Francine LECA : "Maintenant, je peux courir !".

     En lisant ce livre on ne peut qu'être bouleversés tant les chances de survie de plusieurs enfants sont dérisoires que ce soit sur le plan médical mais, également, parce que certains enfants opérés par "MCC" se trouvent dans des pays en guerre. Les faire venir en France est alors un véritable défi. Cela nécessite un engagement sans faille de la part de tous les membres de cette Association pour laquelle, je dois bien l'avouer, j'éprouve une immense admiration. Les équipes médicales, les familles d'accueil, l'ensemble du personnel administratif sont non seulement très compétents mais également omniprésents et d'un dévouement à nul autre pareil. Il y a, malheureusement, parfois des échecs et ceux-ci ont une résonance telle qu'ils ébranlent absolument tous les membres de "MCC". Sans compter tous ces enfants qui meurent faute d'avoir pu être opérés pour de multiples raisons.

     "MCC" est née grâce à la détermination et l'opiniâtreté d'une femme admirable : Francine LECA qui poursuit, envers et contre tout, chaque jour son combat et ce, depuis des années. En quelques mots, elle témoigne de son engagement : "Tout le monde me dit qu'il faut y aller doucement, mais je n'oublie jamais que si on n'avance pas, on recule".

     Je tiens à préciser aux lecteurs que les droits d'auteur de ce livre sont reversés en totalité à "Mécénat Chirurgie Cardiaque" car cette Association ne bénéficie d'aucune subvention publique et que chaque enfant opéré coûte, en moyenne, 12 000 euros. Par ailleurs, cette Association est parfaitement "transparente". Ses recettes proviennent des appels aux dons, des entreprises partenaires, des réseaux sociaux et autres médias.

  • Merlusse

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  • La patience est l’art d’espérer

    E 11

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    Dis-moi G.M pourquoi la poule voit le jour aussi, mais elle laisse le coq chanter à l’aube.
    C’est tout aussi simple fiston, La poule connait l’aube, mais elle attend toujours le chant du coq
    Alors G.M ce n'est pas parce qu’on ne l’entend pas à l’aube que la poule ne sait pas chanter
    Ça a été toujours dicté depuis les temps fiston, que celui qui mène la danse est celui qui sait chanter
    Alors, G.M c’est vrai ce qu’on dit sur le coq qu’il est vraiment le maitre de la basse-cour pour que la poule se voit obliger à ne pas chanter.
    Fiston il faut que tu saches, si un jour tu vois dans la basse-cour que la poule s’adonne à chanter tu sauras aussi qu’elle ne va pas tarder à danser
    Si je crois comprendre aussi G.M, que celui qui comme la poule a un œuf dans son sac, ne danse nullement que s’il éprouve l’envie de chanter.
    Là je te fais connaitre fiston, que pour la poule c’est à la manière d’usages de danser que cela lui fait ressentir toute la bienséance du désir de chanter
    Depuis le temps que je suis là à attendre GM, je vois que la poule n’a même pas fait semblant de chanter pour enfin danser.
    Mais dis-moi, Tu m’intrigues des fois fiston, pourquoi me poses-tu toutes ces questions ?
    Parce que G.M celui qui pose une question restera bête un moment seulement mais celui qui ne pose pas de question restera bête toute sa vie
    Qu’elle est bien cette question qui t’ennuie vraiment au point à devenir pour moi bête éternellement.
    A l’école, Le maitre nous a demandé de lui apporter la preuve que la poule donne son œuf tout frais après avoir chanté et voilà que depuis l’aube comme tu me vois j’attends que ta poule crie son chant de gloire pour une danse qui permettrait à moi aussi de chanter ma joie pour danser.
    Alors pour avoir ton œuf frais tu diras à ton maitre, si quelqu'un veut manger des œufs de la poule il doit savoir que celle-ci en fait bien du temps et en a bien du mal à chanter avant de pouvoir danser et dans ton cas si elle ne fait même pas semblant de chanter il faut lui faire au moins ce geste qui donne semblant d’applaudir.
    GM, tu me fais savoir que si on sait ce qu’on veut et si on tient à ce qu’on veut, alors on doit être très patient.
    C'est ce qu'on refuse d'apprendre dans l’attente du calme, la vie nous l'apprendra dans les larmes mon fiston
    Alors G.M, Le savoir sans patience est comme une bougie sans lumière.
    G.M et moi étions là à discuter encore que soudain on entendit le son qui évoque aussi bien par intermittence le chant d’une poule qui attend un œuf
    Cot…Cot…Cot …coot !!!… cot … Cot cot !!!
    G .M !!! G.M !!! Tu entends ce chant magnifique qui se répète ! Je crois fort bien que c’est ta poule qui chante …
    Alors Fiston, je te dis qu’il ne te reste maintenant qu’à attendre et espérer pour la voir danser et t'offrir son œuf et que la patience est l’art d’espérer.

  • S'hab la cave/ Suite et Fin

    S 3

      Le lever du jour pour Shab la cave
    Dans cette rue du quartier, pour arriver à voir que le jour s’est bien levé tôt que d’habitude, on n’avait qu’à regarder le chemin poussiéreux qu’ont pris quotidiennement les premiers troupeaux de bêtes des deux bergers du voisinage « Besayla » et « Tyba ». Les traces de bouse de vaches et les scybales de moutons laissées toutes fraiches nous donnaient la certitude que les bêtes sont bien loin dans les pâtures et que le soleil est bien haut dans le ciel. Par la suite viendra le passage des robustes chevaux bretons. Attelés à un tombereau aux deux roues hautes et pesantes tout en fer. Ces chevaux qu’on sortait tôt le matin et qui appartiennent à un colon sont d’une race qu’on utilise à leur capacité traction pour le travail de la terre. Bien massifs et musclés ils font le travail là où un tracteur à chenilles ne peut rafraichir la terre entre deux rangée étroites des pieds de vigne. Et chaque jour de notre enfance on voyait le vieux guide chapeau de paille sur sa tête tenant la bride du premier cheval prenant le chemin des champs et que le tombereau bien derrière tiré par les autres chevaux de trait suivaient le pas du vieux éclaireur.

    La télévision cette inconnue qui apparait
    Comme la plus part d’entre nous n’avaient en ce temps même pas chez eux l’électricité, qu’on n’avait même pas idée que la télévision existe si ce n’est l’antenne qui s’élevait à plus de 30m en hauteur dans notre rue de quartier. C’était l’innovation du premier relais dans la région peut être encore plus dans le pays. Ce relais recevait ses ondes à partir du deuxième émetteur de Chrea (Blida) après celui de Cap Matifou, (Bordj el Bahri actuellement). Le relais fut conçu par un très dynamique ingénieur et fils d’un colon qui eut l’idée de l’implanter à proximité et tout proche de sa maison. C’était un grand et haut pylône de communications qui s’élevait au ciel, plus haute encore que celle des lignes électriques de haute tension.
    Et il fut en ce temps, chez lui que la première télévision ait vu le jour pour un foyer familial dans toute la région. Ce qui rappelle aussi, que dès l’installation quelques jours après, la grande fenêtre de sa maison fut grande ouverte non pas pour les beaux yeux des curieux mais à cause de la grande chaleur d’été qui régnait. Pour nous gamins du voisinage on a eu ce jour-là cette aubaine de voir de plus près une boite à images qui parle et une joie inouïe de regarder pour un temps un film « Cow boy ».
    Du titre je ne m’en rappelle absolument pas, mais Victor Mature en était bien l’acteur de ce film, qui bien reconnu à son visage particulier était bien celui qu’on avait vu incarner et jouer le rôle de Samson dans ce film de »Samson et Dalila ». Dans nos jeux nous n’avions cessé d’imiter sa force incroyable.

    Le foyer rural qu’on voyait comme salle de cinéma
    Et c’est à nos rencontres matinales du Lundi qu’on se contentait alors de raconter seulement à notre coin le dernier film qu’on a eu le plaisir de voir au foyer rural du village. Le foyer n’était toute autre qu’une vieille bâtisse aménagée en salle de cinéma pour deux séances de projection dans la semaine le jour d’un Dimanche après-midi.
    Le foyer est tout aussi réservé un jeudi après-midi pour les écoliers chanceux d’avoir eu des bons points en classe pour une place à un film du cinéma muet. On se rappelle de ses moments comme je me rappelle encore de ce film « Jody et le faon »
    L’affiche d’un film jouait son rôle à nos yeux avec ses couleurs et les personnages du film qui vont jouer. Tôt le matin de sa sortie on sera là nombreux à l’endroit du coin habituel de la rue où elle est exposée. Parfois on restera des heures à la contempler sans se lasser que parfois on refera mille fois le chemin pour la revoir à nouveau.
    Avec 20 frs en poche on pouvait obtenir un ticket d’entrée et voir tout au début de la séance ce film burlesque qui nous faisait tant éclater de rire, les actualités qui passent, puis enfin le film qu’on devra suivre dans tous ses actions pour le raconter.

    A notre âge, le rêve d’aller dans une ville plus proche voir en spectacle un film comme celui « des dix commandements » dans une de ces grandes salles de ciné reflétait pour nous l’Eden à atteindre.
    Au jour du Dimanche, La première séance projetée était l’exclusivité pour tous les gamins et à 20frs et moins le ticket d’une place mise à part les quelques adultes qui veulent encore rester petits pour rire qui paient un prix fort, la seconde est pour les familles et militaires pour 100frs la place de confort sur une chaise et 50frs la place pour un banc.
    Et c’est à notre coin, quand on sera là par la suite qu’on commence à affiner nos racontars d’un film, l’acuité sensorielle avait toute son importance dans notre communication Quand le titre d’un film à l’exemple de « l’homme traqué » « le passage de santa fée » « jack Slade le damné » avait sa grande intensité ,on le prononçait avec toute une vivacité que ceux qui n’ont pas eu ce plaisir de le voir auront le regret au cœur de n’avoir pas voler un œuf pour avoir leurs 20frs.
    Ceux qui n’ont aucun sou en poche attendront l’entracte, ils profiteront de la clémence de l’opérateur qui laissera la porte grande ouverte et sans être priés ils viendront se faufilant en douceur se caler en premières loges assis par terre, tètes levées pour voir la dernière bobine du film qui reste.

    Les illustrés ces B.D qui nous fascinaient
    C’était aussi le temps des B.D .Ces illustrés fascinants qui faisaient rêver notre génération. Mon père me disait d’eux les « chwadas « pour lui c’était des figures de guignols qui occupaient inutilement mon temps au lieu de me consacrer à réviser mes leçons, pour cela il n’aimait pas que je les lise. Parfois à l’entrée de la maison je le trouvais là à m’attendre si je n’ai pas en mains quelques-uns. L’astuce pour les cacher à ses yeux pour moi était de les mettre juste derrière mon dos et pour ne pas qu’ils glissent en serrant un peu plus sur la ceinture.
    Le terrain de jeu
    Si ce n’est le lieu favori des espiègleries de temps à autre, il en demeure aussi le terrain propre pour les parties de ballon. Une balle en nylon pas plus grosse qu’une tête de chat achetée à 10frs. Pour en posséder une il fallait cotiser la somme où chacun y mettra du sien .Les plus avares sont ceux qui ne savent pas jouer et préfèrent à l’évidence voir un film ou acheter un B.D de Pim Pam Poum.
    Nous étions en ce temps-là des enfants insouciants du temps, seul le jeu préoccupait nos idées. Les parties de jeu comme la pelote fumée, le jeu de billes et ceux des noyaux avec leurs petits sacs en étoffe que nos mères cousaient au moment des fruits d’abricots, le jeu du gendarme et voleurs. Haut les mains et ce jeu de cow boy et d’indiens où il fallait avoir un revolver en bois et un arc avec des flèches portant un morceau de fil de fer bien pointu au bout. Mais le Jeu infatigable était celui des roulements qui prenaient tout notre temps pour les confectionner .IL fallait tout d’abord se procurer les trois indispensables roues de roulement et le fameux boulon du guidon avec sa longue et solide planche qui servira de colonne vertébrale, les clous et les autres planches sont faciles à trouver .La plus remarquable planche de l’assise était celle qu’on allait mendier chez un marchand des fruits et légumes. Elle représentait le fond d’un cageot ovale de pommes et était très solide et confortable. Je me rappelle que j’en ai eu pleinement l’idée de modifier la carlingue que tous les gars ont suivi par la suite mon label de constructeur.
    L’atelier de construction n’était qu’une cache en forme de couloir entre deux maisons là où nos deux gardes champêtres n’ont jamais eu l’idée de voir de plus prés. Les rues qui faisaient notre circuit de jeu étaient quasiment désertes de voitures où seuls nos bolides à trois roues roulaient à plein gaz. Le seul obstacle qui faisait peur à nos petits bolides était la fameuse jeep d’un méchant colon que tout le village détestait.
    Au jeu de la mitraillette, que de fois on se tuaient comme ce qui se fait dans une guerre mais des fois celui qui ne veut pas mourir et rester en vie est toujours celui qui ment et triche à son adversaire.

    Cela me rappelle aussi que pendant la période de glands, on choisissait le gland qu’on divisait en deux et qu’on prenait sa moitié la plus pointue à l’une de ses extrémités, on y plaçait ensuite un brin d’allumettes au beau milieu de la partie coupée et au meilleur de nous par le pouce et le majeur de le faire tourner le plus longtemps possible. Le plaisir était de voir danser notre jouet le plus longtemps possible .Quand le jeu prendra fin il sera mis entre nos dents et croquer
    En temps froid l’oisiveté nous mènera dans les champs boueux et labourés à la capture d’oiseaux à l’aide de piège rond piège à grive malgré la pluie le froid et la neige. Et le tout de nos jeux se jouait en fonction des saisons de l’année où chaque jeu avait sa périodicité.
    Les anges gardiens du village et les Shab la cave
    Un jour comme tant d’autres, alors que c’était le moment d’un repos forcé après une époustouflante course nous nous sommes trouvés tous regroupés là au grand complet .Nous étions aussi nombreux que les doigts des deux mains .Chacun étaient sur ses gardes. On savait qu’à tout moment, nos deux gardes champêtres n’allaient pas tarder à se faire voir. Ils étaient décidés après ce qu’on avait fait devant l’Eglise n’était cette fois pas catholique du tout aux yeux de la loi. Et nos deux lascars étaient décidés d’en finir avec nous une fois pour toute
    ce jour-là, au moment de la messe on avait pris les jolis vélos des petits messieurs du village pour en faire notre propriété et à faire des tours de circuit autour du Monument aux Morts. Cela déplaisait à nos deux gentilshommes de loi qui voulaient bien faire respecter un ordre public entravé par des gamins.
    Et nos anges comme un Laurel et un Hardy L’un mince vêtu en noir au képi de gendarme, l’autre plus gros vêtu en kaki portant un chapeau de brousse que même leurs pistolets en différaient l’un de l’autre. Au Français, un pistolet pas plus long qu’une main lui collait à la ceinture, l’arabe lui avait un revolver plus long que son bras qui lui pendait de la ceinture au genou. Et parfois le malheur les prenait à courir après nous, c’est toujours l’arabe qui trainait derrière, bien gros il ne pouvait courir comme le français, celui-ci devait toujours l’attendre. De loin on voyait toujours notre dernier sprinteur à la traine à tenir l’étui contenant son arme pour qu’elle ne lui fasse pas mal en retombant sur sa jambe. Nos rires de loin les faisaient rougir de colère.
    Si bien que notre joie et leur peine n’en finissaient toujours qu’au premier jour de cette rentrée scolaire ou nous étions tous faits beaux pour ne pas être reconnues à la porte de l’entrée pour payer nos méfaits.
    Mais nos deux anges gardiens de la rue avaient bien cet ’œil du maitre pour ne pas nous reconnaitre pour nous laisser impunis.

    L’Oued ce grand cours d’eau de fraicheur d’été
    Aux grandes chaleurs de l’été , les eaux glacées de l’Oued tout proche nous faisaient fuir cet endroit pour toute une plénitude .Nager et rester sous l’eau le plus longtemps possible ou faire une traversée périlleuse des eaux dans leurs endroits les plus profonds ou bien ces exploits de plongeon les plus fous en sautant du haut d’un rocher utilisé comme un plongeoir de fortune. Le plongeon est le seul jeu plaisant et fait de lui la distraction qui attire le plus d’inexpérimenté pour réaliser un exploit fantastique.
    Ces attractions dans l’eau nous éloignaient un peu d’une sieste forcée de l’après-midi que nous imposait les parents toujours soucieux de bien vouloir se préoccuper de notre bien-être et d’une éducation. La désobéissance nous entraine chaque fois à des corrections corporelles que rien ne peut les éviter que la prière d’ El Asr .Notre retour à la maison ne se faisait qu’au moment de cette prière, et les parents bien obligés d’aller à leur devoir quotidien qu’ils nous laisseront la voie libre pour rentrer sans crainte . Le soir la colère du jour sera un peu dissipé pour un lendemain si on doit recommencer. Mais pour un plaisir d’un plongeon on sacrifiait un peu notre dos chaque jour pour une douleur passagère qui ne peut durer et c’était ça qui étonnait et acharner le plus nos pauvres parents.

    L’insouciance dans notre train de vie
    Nous étions des enfants insouciants du temps où seul le jeu préoccupait nos idées. Ce qui était formidable en nous c’est qu’on ne cherchait pas midi à quatorze heures pour nos parents. Que de fois on sortait le matin à l’appel des copains de la rue sans se laver même le visage si ce n’est pas comme le fait le chat par peur d’approcher l’eau .Que même barbouillis on était beau à voir , qu’on ne cherchait ni peigne ni brosse propre à nous pour nos cheveux. Ni ce miroir qui est bien nécessaire aujourd’hui ‘hui pour se voir et sortir beau dans la rue. Le peigne en corne à deux rangées de la mère suffisait à lui seul d’enlever les quelques poux SDF qui ont trouvé refuge pour un certain temps en nous. La seule chemise qu’on avait sera lavé constamment sur notre corps par les eaux de notre Oued avec notre pantalon « très souple » achetés de la friperie au Souk qui des fois sera rapiécé aux genoux et au derrière comme des feux de position, que s’ajoute la fameuse sandale en caoutchouc ou à défaut une chaussure de tennis en bâche de couleur bleue et voilà qu’on se retrouve bien habillé comme un prince pour sortir gambader dans la rue.

    Le temps d’un gout de malice avec « Deering Tchao Tchao »
    Parfois en martelant de nos pas le pavé de cette rue de « S hab la cave » que l’on se rappelle et on se dit que nous avons vraiment passé ici un âge enfantin et cela nous fait penser pour revivre l’épopée de ces chères années. Et chaque détail d’un souvenir se retrace dans les yeux.
    Où ,comme il fut que par un matin bien frais, un de nos petits copains eut tout un plaisir à sortir folâtrer devant nous et d’avoir sur lui un manteau non pas de la fripe comme c’était usuel mais tout neuf qui lui allait si bien à nos yeux jaloux. Car bien rares parmi nous pouvaient se permettre de se revêtir d’un manteau pareil, vu que pour bien d’entre nous ,les parents avaient du mal à nous acheter un cahier Rola graphe avec sa table de multiplication .Et devant nous d’un mauvais œil , on le voyait ainsi s’agiter. Le parrain à lui qu’on voyait si grassement habillés traditionnellement tout en blanc avec son tarbouche de Mekhezni était un de ces gros fellahs qui de surcroit de ceux qui fréquentaient largement les colons du village. C’est à ce fait bien voyant que nous en ce quartier des » S’hab la cave « l’estimions fort bien et qu’un surnom lui a été choisi et donner. Nous « l’appelions par respect Da.Chiki' le surnom lui allait si bien au vu de sa fierté et d’une hautaine exemplaire de sa classe.
    Ce jour-là, si pour ce copain c’était pour lui bien une aubaine, pour nous par contre il fut le cataclysme bouleversant tous nos sentiments de camaraderie. Et à voir la joie infinie aux yeux de notre copain qui en était tellement content de nous le montrer en ce jour bien frais qu’on a décidé tous de lui céder la place privilégiée de ceux qui paient leur place pour un Douro ‘5frs’ pour une « tourna » . Cette place est tout un confort à l’arrière de notre char surnommé « Deering Tchao Tchao ».Notre fameux char n’était tout autre fait que de planches et trois des plus grosses roulements d’un tracteur. Les deux plus grosses roues sont à chaque côté de l’extrémité de l’arrière-train et une plus petite que les deux autres au-devant maintenue par un guidon... Les grosses roues sur le goudron laissaient entendre un grincement infernal qui fait bien mal à ceux qui veulent trouver un peu de calme au moment de la sieste.
    Confortement bien installé, notre petit copain était aux anges .Lui qui auparavant n’avait la charge que de pousser le char se voit tout autre maintenant dans une position des privilégiés. Et ce qui devait se terminer en bonheur ne tarda pas à, arriver comme malheur Le pan du bas de son manteau tout neuf eut à trainer un peu devant l’une des roues arrières de notre char. Et comme ce bolide de char dans sa lancée ne peut s’arrêter à mi-chemin, la roue qui continuait à rouler comme si de rien n’était transperça ce qui trainait devant elle en tissu qu’elle laissa trois trous béants au joli manteau. Le pauvre malheureux bien heureux auparavant et qui criait toute une joie d’être à l’éloge eut du mal à retenir après ses larmes à la vue du désastre.

    Nous savions ce jour-là que la large ceinture de cuir de « Da Chiki « allait bien passer sur le dos de ce pauvre petit copain si innocent .Ses cris de douleur nous le confirmèrent par la suite à chaque fois que quelqu’un s’approcha un peu plus pour apprécier le tissu du beau manteau qu’il portait toujours sur le dos malgré les déchirures.
    Le moulin à blé, la forge et le maréchal ferrant du quartier. Au cours de nos jeux on entendait sans cesse Le bruit du marteau et de l’enclume de la forge, et à ce long ronronnement continu des moteurs avec les battements de courroies entre elles entrainant l’engrenage du moulin. On aimait sentir l’odeur du blé moulu qu’on reniflait dès qu’on pénétrait à l’intérieur pour dire au meunier le choix de la qualité de la semoule que voulaient nos mères est ce pour la galette ou le couscous.. Pour Chaque sac de blé déposé pour l’identifier le meunier lui épinglait une confection d’une pièce en métal numérotée que chacun garde en soi un double identique. La pesée était à 5frs le kg c'est-à-dire « Douro ». Dehors tout près de la porte du moulin, le maréchal ferrant vêtu d’un vieux tablier en cuir usé lui retombant jusqu’au bas des genoux martelait une nouvelle semelle aux sabots abimées des canassons.
    Nous comme gamins, on assistait à ce spectacle au début curieux que les bêtes même fougueuses ne sentent rien de mal et se laissent faire. Puis on a fini par comprendre que c’est grâce à l’astuce de son aide qui serrait le museau par un bâtonnet que l’animal restait docile.


    L’hippodrome de Shab la cave
    L’espace de terrain qui était devant le moulin et la forge était le lieu d’attache des mules et mulets sans oublier les ânes et les ânons laissés là par leurs propriétaires à jouir d’une herbe abondante aussi haute qu’un enfant de cinq ans. .
    Les propriétaires tous des campagnards venaient soit pour s’approvisionner en denrées alimentaires ou pour affaires à traiter .Certains d’entre eux iront tout droit s’engouffrer dans un café maure à jouer une partie de cartes « Bazga » « rounda » ou une partie de dominos. Bien d’entre eux n’ont reviendront que le soir juste avant le coucher du soleil récupérer leurs sacs de blé moulu et rentrer dare-dare chez eux
    Lors du jour de marché au village l’espace devant le moulin deviendra à nous gamins du quartier comme par enchantement l’hippodrome à entrer "gratis". C’est L’occasion, de nous délaisser du jeu quotidiens et à nous consacrer à la cavalerie légère. des ânes et des mulets à l’insu de leurs propriétaires absents .Chacun enfourchera une monture ce qui nous rendait tous des cavaliers de pur-sang mais à la différence qu’on galopait sur des bourriques et non pas sur des poneys.
    Il fallait monter en croupe, à l'arrière juste près de la queue de l'animal pour n’avoir pas ce mal de jambes écartées pendant notre folle coures .Cela ne s’arrête qu'à l’approche de la venue des propriétaires des bêtes pour les laisser se reposer. La seule chose de bon qu’on faisait pour ces pauvres betes c’est qu’on les faisait boire autant d’eau qu’ils en voulaient des trois abreuvoirs de la rue.

    Les trois abreuvoirs ou « Sarridj Marouby » du quartier
    On ne peut citer ce quartier sans parler de ses trois abreuvoirs et de sa fontaine. C’était une fontaine publique bien au milieu du quartier pour tous les voisins. Et comme l’agneau de la fable, on venait se désaltérer dans ses onde pures après un jeu tout en ayant l’œil aux aguets si un loup ne viendrait nous surprendre éclabousser l’eau si précieuse sur notre corps.
    Il eut ce temps aussi au soir tombant, de voir le retour des troupeaux. On en voyait au loin la galopade de brebis et moutons soulevons derrière une fine poussière, les vaches restaient bien en arrière leurs mamelles bien remplies de lait les empêchaient de courir .Ils revenaient des pâtures assoiffés et venaient tout droit se désaltérer en ce lieu des trois fameux abreuvoirs du quartier qui leur sont devenus familiers…

    Les voisins qui ont marqués leur présence avec les S’hàb la cave
    C’était un temps qui nous rappelle que nous étions seulement jeunes pour ne pas dire que nous faisions des choses bien malhonnêtes que des choses honnêtes.
    on se rappellera toujours de : ces gens ayant laissé une page de leur vie dans ce passage des S’hàb la cave. Tout près du moulin à blé et la forge du village, il y avait, la famille Peres le père un mécanicien de profession, sa femme aimait trop voir ses enfants jouaient devant elle sans se salir. Mais nous parfois quand son attention est prise pour une cuisson délicate à l’intérieur de la cuisine on les entrainait vers des endroits insalubres, et c’est ce qui la rendait très en colère envers nous quand elle les voyait dans un état lamentable. Et comme elle aimait tant les figues barbaresques on la contentait de ces fruits au cours de leur période par un troc qui se faisait B.D contre fruits de saison .Cela calmait sa nervosité quelques temps si bien qu’elle nous distribuait encore quelques sous lors de nos commissions pour l’achat de son journal. Elle ne savait pas lire d’après ses enfants. Mais elle aimait tenir un journal au soleil bien assise dans un fauteuil devant sa porte en période d’été. Pour le gendarme de la rue il avait aussi une fille et un garçon .Le garçon en était l’ainé. On leur échangeait des moineaux qu’on attrapait contre des illustrés (B.D) qu’on ne pouvait acheter nous autres. C’était le marché des dupes ou chacun trouvait son compte.
    De cette vieille voisine sourde avec son balai cantonnier à notre poursuite à chacun de nos passages fracassants pendant sa sieste mais qui nous ouvrait sa fenêtre un soir d’été pour un film à voir avec elle.
    De ce « Da Chiki » avec sa grosse ceinture en cuir à la main qui nous courait après et pour toute tenue vestimentaire une gandoura blanche bien fine qui lui arrivait aux mollets que le vent le lui la soulevait un peu plus.
    Du plus vieux des colons du village sur sa vieille chaise en bois avec son chapeau en feutre qui lui tombait jusqu’aux oreilles. On le voyait là devant chez lui, constamment appuyé sur sa canne à nous admirer joué.
    Des deux Gardes –champêtres et qu’on ne pouvait aussi oublier qui nous rappelle Laurel et Hardy. Le français bien maigre comme le « I » au képi de gendarme et l'arabe bien plus gros en forme d’un « O » au chapeau de brousse pouvant surgir comme par miracle à tout moment. Et là pour nous comme ces félins qui savent où mettre leurs pattes quand ils tombent se sera de prendre nos jambes à nos cous et le « sauve qui peut « et chacun pour soi que les trois légendaires mousquetaires n’auraient pas mieux fait que nous avec leur « un pour tous, tous pour un.»
    Il y a aussi ce gros méchant d’agriculteur qui rendait notre coin paisible malsain avec son va et vient dans sa fameuse jeep Willis ,emblème de la 2 eme guerre mondiale mais qui n’a pu venir à bout d’un très simple et humble jouet de trois roues de ferrailles et quelques planches cloutées que j’ai eu à retirer in extrémis avec courage d’un massacre certain d’une des roues de sa bolide. Ne pouvant me poursuivre dans une pente trop dangereuse qu’au loin je l’entendis, me lançait ses quelques paroles habituelles dites toujours avec rage « je t’attraperai un de ces jours …petit morveux ….
    Qu’on ne pourrait oublier ces voisins militaires du coin de la rue par qui notre malheureux Char "Deering Tchao Tchao " par un après-midi rendit son dernier soupir à coup de pioche.
    Et sans oublier nos coudes et genoux qui laissèrent un peu de lambeaux de chair et de sang dans ces rues qui nous ont vus grandir.

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  • S'hab la cave

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    « S’hab la cave »

    On se rappelle encore de cette époque, de ce temps d’âge révolu. Un âge pour un temps évidemment passé, mais on peut encore se vanter pour dire, que le temps actuel ne peut le dépasser en mode de manière de faire et de penser. Pourtant, c’est en cette période citée et en son temps, que notre âge enfantin rappelle l’innocence et la naïveté et que l’altruisme lui en donne tout le poignant témoignage dans le plus simple comportement de la vie courante que nous menions.
    On y pensera encore à ce temps. Ce temps d’une jeunesse des années 50 que certains ne l’ont point oublié et qu’avec on ne pourrait oublier aussi les amis auxquels l’amitié nous liait. Même si ce temps maintenant en est si loin de nous, on pense qu’on ait eu toujours en nous ancrée, sa présence qui nous le rappelle encore.
    *A propos, je vous raconte quelques moments inoubliables tels que nous gamins d’une génération les’ avions vécu et que probablement quelqu’un y trouvera un passage qui suscitera en lui un éveil et lui rappellera aussi soit-il un souvenir lointain qu’il fut de joie ou de peine qu’il n’en cesse encore de garder en lui.


    Le Fief de « Shab la cave »

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     Bien jeunes nous l’étions en ce temps et à nos rencontres l’espace choisi n’était tout autre qu’un coin au soleil au bas des murs d’un gigantesque édifice C’est là en fait en ce coin où se découvrent pour nous quatre bancs tous faits en béton mais qui en réalité représentent bien des marches d’escaliers permettant d’accéder sans peine à une plateforme de terrain vague . Un terrain qui surplombe la muraille d’une rampe de chargement soigneusement mise à cet endroit précis et qu’on l’utilisait dans cet « autrefois « dans les circonstances, pour faciliter à défaut de manutentions d’engins agricoles tout chargement d’animaux de ferme enclins et prédisposés à être transportés...
     Pendant les vacances ou après l’école c’est le quartier et l'endroit préféré de "S’hâb la cave». Au village on nous appelait ainsi du nom et lieu de cette cave vinicole. D’ailleurs en ce temps à le décrire c’était l’un des plus animés et chics quartiers du village, il sera pour nous et en restera notre fief un bon bout de temps de notre âge. Et c’est Là, en ce coin habituel contre vents et marées, hiver comme été qu’on se retrouve. Pour les moins matinaux d’entre nous qui se verront debout et non pas confortablement assis sur l’assise de ces bancs aussi durs que le roc , ceux-là auront tout un plaisir à caler leurs dos aux murs en attendant qu’une place leur soit disponible, mais c’était mieux que rien pour eux , sauf pour l’odieux et le bien méchant qui en plus de ses forts biceps imposait son autorité sur les plus faibles jusqu’à en trouver lui aussi un jour, un dompteur pour maitre . Mais c’était cela la règle de conduite dominante dans cet âge enfantin que nous n’avions pas à rougir ou avoir honte, la fable de La Fontaine nous la fait montrer comme devise sur les bancs d’écolier, que la loi du plus fort en est toujours la meilleur.
    Et ainsi Comme pour toute bande constituée pour durer, hiérarchiquement le souverain qui doit s’imposer est tout à l’honneur de commander. Par respect à sa supériorité hautement qualifiée aux frappes de ses poings Il se fera élire lui-même. IL se montrera ainsi ce seul ordonnateur au vu de tout le groupe à imposer sa loi pour un temps et ce jusqu’au jour où il en devra aussi céder la place à un autre plus coriace. Et, en tant que tel, il fait le beau et mauvais temps .Des taches bien malhonnêtes que moins bonnes sont exécutées bon gré mal gré. Si bien qu’à un moment donné tout fort tète est bel et bien exclu du groupe et n’en pourra en outre participer à aucun jeu collectif.

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