Par Noria
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Faire ses courses chez l’épicier du coin
- Par algermiliana
- Le 04/08/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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Autrefois, faire ses courses chez l’épicier du coin relevait presque du rituel. Ce n’était ni une corvée, ni un acte pressé, mais un moment à part, simple et familier, inscrit dans le quotidien comme la prière ou le café de l’après-midi. Dans les ruelles des quartiers populaires, de la ville ou du village, l’épicier tenait sa boutique comme on tient une mémoire : vivante, généreuse, et toujours prête à accueillir.
La devanture n’avait rien d’imposant. Une porte en bois, une vitrine un peu poussiéreuse, et dès qu’on entrait, un mélange d’odeurs : café moulu, épices, savon ménager, légumes du jour. À l’intérieur, les étagères en bois grinçaient sous le poids des bocaux et des boîtes, les balances à aiguilles trônaient sur le comptoir, et un vieux carnet faisait office de registre pour les dettes reportées à la fin du mois.
Les clients entraient les uns après les autres, jamais pressés. L’épicier saluait chacun, demandait des nouvelles de la famille, et servait avec ce mélange d’attention et de discrétion qui faisait de lui bien plus qu’un commerçant. Il savait qui n’aimait pas les fruits trop mûrs, qui cherchait un produit bien précis, et à qui il fallait glisser un bonbon en plus "pour les enfants".
On achetait en petite quantité : un quart de litre d’huile, parfois versé dans une bouteille qu’on rapportait de chez soi, un peu de sucre, quelques cuillères de semoule ou une boîte de sardines. Parfois, on payait avec quelques pièces, parfois avec un sourire et la promesse de revenir après la paie. L’épicier notait au crayon, sans jamais insister. Il faisait partie du tissu social, du cœur battant du quartier.
C’était un lieu de passage, mais aussi un lieu de parole. On y échangeait des nouvelles, des inquiétudes. On y murmurait parfois des confidences. Et même si la boutique était modeste, elle tenait chaud au cœur.
Aujourd’hui, ces échoppes d’antan ont disparu, remplacées par des rayons froids. Mais pour celles et ceux qui les ont connues, l’épicier du coin reste une figure tendre et inoubliable. Il incarnait une époque où le lien humain comptait plus que le ticket de caisse.
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Quand la radio chantait Dahmane El Harrachi !
- Par algermiliana
- Le 04/07/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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La Langue Française : victime d’un procès injuste
- Par algermiliana
- Le 04/07/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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Un vent d’amertume souffle sur notre pays. Un vent qui voudrait effacer des mémoires et des institutions une langue : « le français ». Certains la désignent comme le dernier vestige d’un passé colonial. Ils veulent la bannir des écoles, des rues, des esprits, comme on efface une faute. Mais à ceux-là, je dis : une langue n’est pas un empire. Elle ne colonise pas. Elle ne commande pas. Elle ne tue pas.
Une langue est un souffle. Elle naît dans la bouche des poètes, dans les cris de révolte, dans les lettres d’amour. Elle est une passerelle, pas une frontière. Le français, en Algérie, n’est pas un symbole d’oppression, mais un outil hérité, souvent douloureusement, mais aussi puissamment transformé. Il est devenu un butin, une richesse, une voix parmi d’autres.
Faut-il renier Kateb Yacine, qui voyait dans le français une conquête culturelle ? Oublier Assia Djebar, cette femme algérienne qui écrivait en français pour dire nos silences ?
Rejeter ces écrivains, penseurs, journalistes, enseignants, qui n’ont pas choisi cette langue par soumission, mais par exigence de clarté et d’expression ?
Ce ne sont pas les langues qui font l’histoire. Ce sont les hommes. Une langue n’a pas de sang sur les mains. Elle peut être utilisée pour opprimer, oui, mais aussi pour libérer, transmettre, créer. Couper une langue de nos vies, c’est renoncer à une part de notre identité. C’est nous appauvrir volontairement.
Le français fait désormais partie de notre paysage. Il cohabite avec l’arabe, le tamazight, le dialecte populaire. Il n’efface pas, il ajoute. Il n’impose plus, il propose. Et l’Algérie, dans sa diversité, a toujours été une terre de langues et de métissages.
Alors non, le français n’est pas un traître. Il est un témoin.
L’abandonner par vengeance, ce serait céder à l’amnésie. Le maîtriser, le transmettre, c’est affirmer notre liberté. Celle de penser, de choisir, d’écrire. Et d’exister en toute souveraineté.
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La lenteur, cette douce révolution
- Par algermiliana
- Le 29/05/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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À contre-courant
- Par algermiliana
- Le 16/05/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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Quand l’Hospitalité avait un Cœur !!!
- Par algermiliana
- Le 09/05/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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Le goût du thé, le poids du silence
- Par algermiliana
- Le 26/04/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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La Sérendipité
- Par algermiliana
- Le 23/04/2025
- Dans Sous le figuier/ Noria
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