Articles de Meskellil
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Ode à la Vie
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Abou El Kacim Chebbi est un poète Tunisien de langue arabe né en 1909, et s’il n’a pas eu ou peu de reconnaissance de son vivant, il est devenu une figure emblématique de la poésie tunisienne, et les premiers vers de son poème « La volonté de vivre » qui était au programme scolaire en Algérie de mon temps (je ne sais pas aujourd’hui) est intégré à l’hymne national Tunisien.
Abou El Kacim Chebbi reçoit une éducation traditionnelle à l’école coranique, puis poursuit ses études à l’université Zeitouna de Tunis, le plus ancien établissement d’enseignement du monde arabe, puisqu’une médersa y fut fondée dès 737. Abou El Kacim Chebbi aspire à libérer son peuple du joug colonial, mais aussi à libérer la culture, la langue : « nous désirons ardemment aujourd’hui créer une littérature nouvelle, exaltante, qui exprimera la vie dans sa complexité, l’espoir et les sentiments qui bouillonnent en nous, les palpitations de notre cœur et les élans de notre âme… ». Il se fait le poète de la révolte, de la liberté, de la nature, de l’amour, du rêve dans cette magnifique langue qu'est l'arabe, ne connaissant pas d'autre langue. De santé très fragile, il n'aura pas vécu longtemps, mais nous aura laissé une œuvre belle et précieuse totalisant 132 poèmes ainsi que des articles publiés alors, dans des revues tunisiennes et égyptiennes. Chebbi a été traversé par diverses influences arabes de par sa formation classique et sa connaissance du Coran, le romantisme occidental , les auteurs du mahdjar tel Khalil Gibran. Un recueil de poèmes « Aghani El Hayat » « Les chants de la vie » ne paraitra qu’en 1955 soit vingt et un an après sa disparition à l’âge de 25 ans en 1934, alors que la Tunisie était toujours sous domination française.
Ce que je vous propose d’écouter est une sublime poésie, un hymne à la vie si impérieux, si lumineux, tellement optimiste, et si plein d’espoir merveilleusement interprété par Majda Roumi « Ô, fils de ma mère », poésie que je nous dédie à nous tous à l’aube de cette nouvelle année 2018, à tous les peuples en lutte pour leur liberté, leur dignité, avec à leur tête le peuple Palestinien. La traduction ne rend pas toute la lumière de cette poésie, mais bon...
Bonne année à toutes et à tous faite d’espoir, de tolérance, de fraternité, et d’élan de Vie. -
SANTANA / Samba Pa Ti
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Est-il besoin de présenter Carlos Santana, ce mythe consacré à l’échelle planétaire ! Je vous invite simplement à écouter ce morceau riche, cohérent, plein dans lequel chaque note nous élève dans un ensemble profondément sensible, fluide, fin, cohérent et harmonieux, et qui nous plonge dans un vrai dédale d’émotions, d’impressions, de sensations : Samba Pa Ti, dont Carlos Santana aurait dit, et là c’est en anglais désolée : « I remember being alone one evening- until then when I heard my records it was like seeing myself in the mirror and there was no me there, only a lot of other guitarists' faces: B.B., George Benson, Peter Green. That evening, I heard Samba Pa Ti on the radio and I looked in the mirror and it was my face, my tone, my fingerprints, my identity, my uniqueness. Because when I recorded it I was thinking of nothing, it was just pure feeling. I have a suspicion it came from stuff bottled up inside me, that I didn't know how to express or articulate. I get angry because, 'Why can't I say what I really mean?' Then Samba Pa Ti comes out of me. And everybody understands it. »
C’est la version live que je préfère, même si les autres sont tout aussi belles et toujours enrichies de nouvelles notes, le renouvellement dans la permanence, c'est Santana!
Bonne écoute et bonne inspiration ! -
MEDITERRANEAN SUN DANCE
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Un univers de musique pour trois grands génies de la guitare ! Paco De Lucia, Al Di Meola, John McLaughlin ! Leurs parcours musicaux respectifs sont riches, ouverts et variés et la notoriété et reconnaissance de chacun séparément n’était plus à faire quand ils se sont rencontrés pour former ce trio légendaire de magnifiques jeux à trois, et surtout propulsé par le morceau que je vous propose d’écouter, extrait de l’album Friday night in San Francisco, « Mediterranean Sun Dance » d’une richesse musicale inouïe ! Flamenco, Jazz, Classique, Bossa, Caraïbe… fusionnent de manière époustouflante ! Des artistes hors du commun qui jouent avec perfection. C’est un plaisir sans fin de les écouter, de les regarder jouer, ce n'est qu’accord, harmonie, symbiose, tout au long de ce chef d’œuvre de virtuosité, les regarder s’amuser avec autant de virtuosité, de brio des cordes de leurs guitares, chacun y apportant son cacher personnel est fascinant. Des notes, une diversité toujours renouvelées, une exploration exhaustive des notes que peut offrir une guitare et c’est comme si tous les paysages méditerranéens défilaient devant nous, toutes les saisons, toutes les émotions de la plus joyeuse à la plus nostalgique, un peu mélancolique ou ces petits passages aux airs de flamenco. En fait Mediterrnean Sun Dance ne donne peut-être pas sa pleine mesure à la première écoute, elle se « bonnifie », si je puis dire, après plusieurs écoutes! A chaque fois c’est une nouvelle découverte, des passages, des notes sur lesquels on est plus réceptifs, plus attentifs, plus sensibles selon les écoutes. Submergés par les notes qui donnent par moments l’impression de venir de partout, bref, des génies, et depuis le temps que j’écoute ce morceau et d'autres, je ne m’en lasse pas, les émotions restent intactes, et ce morceau n’est jamais identique d’un concert à l’autre. Une complicité, un plaisir de jouer ensemble de se renvoyer la note, tantôt en solo, tantôt le même « solo » joué ensemble, tantôt rythme et solo…Ils sont délirants et font délirer le public par leur virtuosité rare, leur technique sidérante, leur profonde sensibilité… Incroyables, uniques! J'ai conscience que je me répète, désolée c'est parce que j'aime.., même si ma préférence va à Paco quand il verse dans l’andalou, le flamenco new wave que les puristes ne lui ont jamais pardonné. Il est tout de même considéré comme le plus grand guitariste de flamenco, et est une sorte d’icône en Andalousie. J’ai hésité sur la version à vous faire écouter. Celle où on les voit jouer, ou celle où le morceau en live toujours est plus long mais où on ne les voit pas, celui que je préfère. Comme je n’arrive pas à trancher, je propose les deux, les voir jouer et le lien dans sa version plus longue mais richissime.
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Sur les traces de Baya…
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Sur les traces de Baya…
« Il existe deux espaces : l’espace initial de notre naissance, donné par l’expérience immédiate, et celui qui, recréé par l’esprit, s’ efforce de pénétrer le premier et de le refouler (surtout dans la création artistique) et que, faute de mieux, je dénomme ici contre-espace poétique. » (Raoul Ubac cité par Ali Silem)
« Quand je peins, je suis dans un autre monde, j’oublie. Ma peinture est le reflet non du monde extérieur, mais de mon monde à moi, celui de l’intérieur » dit Baya, l’artiste Algérienne qui nous introduit, nous happe délicieusement dans son univers clos de rêves magiques, fantastiques chatoyant de couleurs, de lumières, d’émotions. Baya, cette femme dont les créations artistiques résistent à toutes les étiquettes, toutes les lectures. Pour donner la mesure de l’engouement quasi général pour l’artiste Baya de son vrai nom Fatima Haddad. Je vous propose d’abord quelques extraits de ce qui s’est dit d’elle et de ses œuvres, chaque propos étant énoncé à partir de la position socioculturelle spécifique de son locuteur ; ensuite quelques extraits d’une interview de Baya faite par Dalila Morsly, Baya la douce, la rêveuse, la créatrice de rêves à la sensibilité à fleur de peau ; une vidéo où il est question de Baya bien sûr, enfin une dernière partie qui constitue le cœur de ce que je souhaitais vous proposer : un écrit qui, m’a-t-il semblé, est une remise en perspective de Baya, qui restitue, rectifie, rétablit Baya l’artiste Algérienne et son itinéraire, le contexte d’émergence de cette artiste d’exception dans cette époque-là.
Évoquer Baya, c’est pour moi redécouvrir Baya, ouvrir un espace de rêve et d’imagination, les célébrer avec bonheur, et donc pour cela un chaleureux Merci à l’Artiste Plasticien qui a inspiré cette page par son évocation récente de Baya.
J’ai conscience que c’est une page très longue… j’ai essayé de faire court, mais il y a tellement à dire…. Alors place à Baya et aux bouquets de feux d’artifice aux couleurs et lumières intenses, éclatantes en l’honneur de Baya.
Ce qu’on dit de Baya
Tahar Djaout dans « Schéhérazade aux oiseaux » paru dans Algérie Actualités n°1146, 1er octobre 1987 dit ceci : « Baya est la sœur de schéhérazade. […] baya abroge les formes, les classifications et les dimensions : l’oiseau s’étire et devient serpent, arbres et cahutes poussent de guingois, les vases se ramifient, deviennent arborescents comme des queues ou des huppes d’oiseaux. Dans cette sorte de village des origines où cases, arbres et oiseaux sont emmêlés, les paysages et objets baignent dans l’informulé et la liberté du monde placentaire. Aucun centre de gravité n’est admis. Tout l’effort de l’artiste est tendu vers la recherche d’une sorte d’harmonie prénatale que la découverte du monde normé, balisé, anguleux nous a fait perdre. »
Assia Djebbar : "[…] Dans cet étau du quotidien, Baya reprend aquarelles et gouaches : mêmes motifs, même bonheur à espérer ou à reperdre (à repeindre aussi). Dans ce recommencement se tient l'éphémère, la vraie vie... La femme de Baya porte son œil géant, béant aux fleurs, aux fruits, aux sons du luth et de la guitare, aux oiseaux complices, aux poissons de la vasque, à un enfant posé sur la tête ou sur l'épaule de l'hôtesse qui dialogue avec le palmier... Tout se mêle et s'embrasse, et s'échange : fertilité et innocence. Les femmes, parfois deux, deviennent sœurs. Le plus fréquemment, c'est une reine solitaire debout dans un royaume de flore, de parfums, de pépiements... Tout affleure, plat, riche, moments de la cueillette ; tout, sauf l'homme […]"
André Breton chef de file du surréalisme (1947) : « […] dans son attirail de merveilles les philtres et les sorts secrètement le disputent aux extraits de parfums des Mille et une Nuits. […] Je parle […] pour promouvoir un début et sur ce début, Baya est reine. Le début d’un âge d’émancipation et de concorde, dont un des principaux leviers soit pour l’homme l’imprégnation systématique, toujours plus grande, de la nature. […] la fusée qui l’annonce, je propose de l’appeler Baya. Baya, dont la mission est de recharger de sens ces beaux mots nostalgiques : l’Arabie heureuse. Baya, qui tient et ranime le rameau d’or. […] «A ceux qui, refusant les œillères rationalistes, croient, envers et contre tout, à la délivrance du monde et, pour en faire une réalité, aspirent à retrouver, où qu'elles soient, la fraîcheur de l'inspiration et la hardiesse de conception qu'elle entraîne, il est donné, par l'enfant qu'est Baya, de se pencher sur ce double creuset»
Ali Silem artiste peintre Algérien : « La peinture de Baya est une peinture d’offrande, une peinture sacrée où tout est silence et sérénité. Aucun bruit, aucune interférence, une harmonie totale. Quand Baya peint la nature, c’est une sortie de printemps où l’on n'arrête pas de s’offrir des bouquets et des vases multicolores dans des édens où seuls des oiseaux fabuleux, des luths, des poissons ou d’autres merveilles sont encore admis. Quels types d’espaces se dessinent dans un tel univers merveilleux et comment? »
Edmonde Charles-Roux, rédactrice à Vogue, envoyée couvrir l'événement, se souvient : «Baya faisait corps avec son œuvre. Elle m'apparaissait comme un personnage mythique, mi-fille, mi-oiseau, échappée de l'une de ses gouaches ou de l'un de ces contes dont elle avait le secret et qui lui venait on ne savait d'où. Sa peinture ne doit rien à l'Occident. Dans sa prodigieuse faculté d'invention, n'entre aucune culture. Son sens inné des couleurs trouve sa source au fond des âges.»
Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght « Créatrice d’un monde, Baya est incontestablement une artiste majeure à redécouvrir, tant pour sa puissance picturale que pour la force d’un parcours qui dialogue avec nombre artistes contemporains algériens et au-delà. La justesse de son œuvre est saisissante, sa cosmogonie singulière est au petit nombre de celles qui vous accompagnent une vie durant. En cette année de la Méditerranée, je suis très heureux que Vallauris, à l’initiative d’Adrien Maeght, lui offre un si bel écrin. Nous souhaitons qu’un large public fasse cette étonnante rencontre. »
Ce que Baya dit
-J’aime toucher à la peinture, j’aime toucher les pinceaux. Quand on peint et qu’on tient ses pinceaux entre ses mains on s’évade de tout, on est dans un monde à part et on crée ce que l’on a envie de créer. C’est un parcours un peu solitaire, et que j’aime. C’est un besoin ? Quand je reste quelques jours sans peindre, sans travailler, cela me manque, il faut que je m’y remette.
(sur sa manière de travailler)
- C’est très simple. D’abord je n’ai pas vraiment un endroit pour peindre. Je peins n’importe où, sur la table de la cuisine ou sur la table de la salle à manger pour les grands dessins. Je pose mon papier, je tiens les quatre coins par des galets que j’ai ramené de la mer, je fais mon dessin au crayon. S’il doit y avoir une femme, je commence par la femme, puis je dessine les instruments, puis un vase de fleurs … dans une seconde étape, je m’occupe des couleurs, de la robe d’abord puis les cheveux. Si je lui mets un foulard sur la tête, je colore le fond du foulard après celui de la robe, si ce sont les cheveux noirs libres, je les laisse pour plus tard avec les yeux. Ensuite je cerne : là aussi je commence toujours par la femme, les cheveux noirs, l’oeil puis les instruments ou objets. Je les cerne tous. Et pour finir, je m’attaque aux dessins qui vont peupler le fond.
(Sur les influences)
- Je ne sais pas …. Vous savez je suis très sensible, je sens les choses. Et, puis, j’ai vécu dans une maison merveilleuse. Marguerite connaissait des écrivains. Mais quandd on est jeune on ne se rend pas compte de cela, on trouve, cela normal c’était logique…
Ce n’est que bien après que j’ai réalisé que je me suis dit : » j’ai connu des gens d’une telle qualité et je n’ai pas su en profiter.
C’est pourquoi, j’ai l’impression de n’avoir pas subi d’influence. Je vivais dans une maison pleine de fleurs. La sœur de Marguerite avait un magasin de fleurs à Alger. Ils adoraient tous les fleurs, il y en avait partout dans la maison. Il y avait de belles choses, de beaux objets, vous voyez l’ambiance dans laquelle je vivais.
A la maison ma mère avait des Braque, des Matisse. Ce sont des peintres que j’aime, qui me touchent profondément mais je ne sais pas si je peux dire que j’ai été influencée par eux. J’ai l’impression inverse : qu’on m’a emprunté des couleurs par exemple. Des peintres qui n’utilisaient pas le rose indien se sont mis à l’utiliser. Or le rose indien, le bleu turquoise ce sont les couleurs de Baya, elles sont présentes dans ma peinture depuis le début, ce sont des couleurs que j’adore.
(Sur les femmes et l’absence d’hommes)
- En effet, on me dit souvent : – pourquoi jamais d’homme, toujours des femmes? je crois que je peux répondre à cette question … J’ai perdu mes parents très jeune. Mon père d’abord puis ma mère. De mon père, je me souviens vaguement, mais de ma mère malgré mon jeune âge alors, je garde une image assez précise. D ailleurs, j’en avais fait le portrait : grande femme mince une chevelure noire qui tombait jusque là. Elle était vraiment superbe. J’ai l’impression que cette femme que je peins et un peu le reflet de ma mère : je le fais musicienne …..
J’ai le sentiment que c’est ma mère et que là j’ai été influencée par le fait que je ne l’ai pas très bien connue, que j’ai été imprégnée de son absence. Je ne sais pas ….
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Le Murmure de l'Orient
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Manuel Hermia improvisateur, compositeur et explorateur de musiques du monde, et les musiciens aux couleurs culturelles très diverses réunis autour du projet "Le Murmure de l'Orient" nous offrent une musique riche, diverse, harmonieuse, profonde où l'émotion est présente tout au long des extraits de l'album. Pour Manuel Hermia " La dimension émotionnelle est évidemment au cœur de la musique..." Pour lui, "la musique est le langage qui exprime le mieux notre réalité émotionnelle. Lorsqu’une musique nous plaît, cette vague qui se meut en nous, c’est bien l’émotion. Et à partir de là, le corps aussi peut réagir, son expression pouvant aller de la danse la plus transcendantale jusqu’à la détente la plus totale. Quant à notre esprit, il va se laisser aller aux couleurs des différents sentiments éveillés par ces émotions et ranimer des souvenirs, stimuler des rêves, libérer des stress ou permettre une évasion. L’émotion est donc bel et bien au centre de l’action que la musique a sur nous."
A propos de "Le Murmure de l'Orient"
« "Le Murmure de l’Orient" repose sur une approche intimiste de la musique, nourrie à la fois par les ragas de l’Inde, les maqâms arabes et l’ensemble des cultures de l’Orient. Il offre une musique apaisante, spirituelle et méditative qui nous invite à une certaine qualité d’être, en générant une émotion qui ramène à soi.
Si l’album propose des rencontres intimes et calmes sous formes de solo, duo ou trio, la réunion de jusqu’à six musiciens sur scène offre une musique au dynamisme évolutif : au fil des échanges, les introductions calmes et apaisantes, dans l’esprit de l’album, se transforment en un spectacle dynamique.
L’originalité du projet réside dans la capacité à opérer une rencontre au croisement de toutes ces cultures : tous les invités sont, dans leur pays, des musiciens « classiques » d’envergure faisant preuve d’une volonté d’échange. Chacun s’ouvre à la musique de l’autre sans jamais sacrifier sa propre culture.
C’est là une véritable particularité de notre époque: partout dans le monde, des musiciens cherchent à exprimer tout à la fois l’unicité de leur propre culture, et leur besoin de s’ouvrir à la diversité. « Le Murmure de l’Orient » regroupe ceux que j’ai eu la chance de rencontrer et s’efforce d’exprimer un juste équilibre entre ces deux tendances ». Manuel Hermia
Bonne écoute -
BDS et Fleurs d’amandier
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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BDS le mouvement de Boycott Désinvestissement et Sanctions a été officiellement nominé pour le prix Nobel de la Paix 2018. Bien sûr, cela ne signifie pas que la paix revient au Moyen Orient, ou que le peuple Palestinien jouira de ses droits humains les plus élémentaires et plus encore, ou d’une paix juste et digne. Cette nomination réjouit cependant les cœurs et les esprits par sa symbolique, une brise légère d’espoir pour le peuple Palestinien, pour tous les peuples en lutte pour leur liberté, leur dignité. C’est également une grande réjouissance que les citoyens Palestiniens et les citoyens du Monde soient nominés à ce prix Nobel de la Paix grâce à leurs actions pacifiques mais néanmoins très actives, un mouvement qui s'amplifie de jour en jour. Ce n’est certes pas une lame de fond, mais tout de même des flots suffisamment tumultueux pour qu’Israël, les États-Unis et d’autres tentent d'endiguer en criminalisant BDS. Le prix Nobel de la Paix n’est pas encore gagné et la route de la lutte et de la résistance demeure longue, très longue… seulement le chemin de la lutte, de l’espoir bien qu’escarpé, accidenté est bien là aussi. Mahmoud Derwich, le poète Palestinien disait que la poésie de la résistance n'est pas uniquement militante, elle est aussi une poésie qui parle de vie, d’humanité, d’amour, de beauté, de liberté, de rêve, de fraternité, de solidarité, des choses simples de la vie dont le peuple Palestinien est privé…
Une réponse à la guerre parce que cette poésie est résistance aussi, est une attente ardente du peuple Palestinien auquel le poète a répondu parce qu'"une poésie sans rêve tombe dans l’immédiat ". Et une belle rencontre entre Mahmoud Darwich et son peuple a fleuri, comme fleurit le symbole, l'espoir que fait naître cette nomination de BDS au prix Nobel de la Paix.
Je vous propose une de ces magnifiques poésies, extraite du recueil « Comme des fleurs d’amandier ou plus loin » de Mahmoud Derwich, traduite de l’arabe par Elias Sanbar. Les amandiers sont en fleurs aussi en Algérie, à Miliana... amandiers, oliviers, cerisiers…. Fragilité et robustesse, beauté et délicatesse. Un univers de poésie, des vagues d'émotions, et la profondeur d’une sensibilité à fleur de peau, à fleur de vie. Tel était et tel restera Mahmoud Derwich avec sa sublime poésie. -
Koul Nour / Amar El Achab
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Koul Nour, et la lumière est partout dans cette vidéo d’abord par l’esthétique et la beauté de l’image en noir et blanc d’une netteté et d’une clarté incroyables, puis par cette qaâda unique de nos élégants musiciens, nos chyoukhs dans leurs vêtements traditionnels dont on reconnaîtra certains, le geste mesuré, le verbe maîtrisé, haut et harmonieux, ensuite par l’interprétation magistrale du jeune Amar El Achab à la voix douce, sensible, mélodieuse, et surtout très souriante, et enfin et non le moindre, le texte monumental de ce medh sublime, chanté dans une langue algérienne pure, belle, châtiée, riche, nuancée, et tellement profonde et lumineuse de son sens, de son essence qu’elle irradie de sa lumière l’âme sensible, réceptive, et ce ne sont que frissons de bout en bout. Un bijou ancien rare très précieux du riche patrimoine musical Algérien si cher à nos cœurs. Un seul regret : le medh, et c’est bien dommage, nous laisse sur notre faim sur la fin.
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Ömer Faruk Tekbilek / Hasret...
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Ömer Faruk Tekbilek , Hasret...
Hasret qui signifie Nostalgie et qui serait ya hasrah de chez nous
La musique de Faruk Omar Takbilek s’enracine dans la tradition musicale Turque, mais accueille aussi des sonorités plus contemporaines. Faruk la définit lui-même comme étant “cosmique”. Sa créativité prend sa source dans le mysticisme, le folklore, la romance et l’imagination.
Bonne écoute -
Regard sur l'Afrique
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Eva Joly magistrate franco-norvégienne, femme politique française, députée européenne a instruit des dossiers politico-financiers dont l'Affaire Elf.
Extraits de son livre:
« La force qui nous manque »
Source "Regard sur l'Afrique" 31/12/2014 (Les intertitres sont de la rédaction)
Wal hdith qyass... -
Nina Simone / Feelings
- Par Meskellil
- Le 04/07/2025
- Dans Le coin de Meskellil
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Nina Simone dans FEELINGS
Auriez-vous oublié vos sentiments ? Ceux qui ouvrent à la poésie, au rêve, à l’autre, aux autres, au monde, à l’univers ? Alors Respirez à fond, lâchez prise, et accueillez vos "Feelings, nothing more than Feelings..." Nina Simone dans une interprétation de « Feelings » profondément humaine, foncièrement universelle. Magistrale, Sublime Nina Simone !
Quelques extraits de son intervention propre auprès du public, le texte original n’étant que prétexte pour amener ce dernier à se détendre, à quitter la surface pour aller au fond de soi et se reconnecter avec ses sentiments. Vous allez voir, c’est loin d’être facile ! Le texte original et l’histoire qui le sous-tend deviennent secondaires, ce n’est plus du sentiment amoureux qu'il est question, mais de l’univers des sentiments ... Seuls les sentiments et rien de plus que les sentiments...
-...Feelings of love, you know that ?... together, and we do it ! We get to the mirror( ?) where we have forgotten our feelings of love. You will help, hee !
-...We have forgotten our feelings of love
-Damn ! You know what ? What a shame we have to write a song like that !... I do not believe the conditions that produced a situation that demanded a song like that !
-Well come on, clap... Damn it, what’s wrong with you ?
-Come on, let’s hit the climax, you know the song, man !
-...I’ll let you go, so soon, ...and so embarrassingly soft
-So let’s please do the choirs.. Feelings...
-Come on...
-Feed me, feed me, feed me
-No matter what....
-I’ll always have my feelings, nothing can be stopped...